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Le crash El Ghanassy

Il fut un jour le plus grand frisson de notre Jupiler Pro League. Voici cinq ans, il était même Diable Rouge. Aujourd’hui, il ne lui reste plus que son compte en banque pour faire croire à ses amis qu’il est bel et bien footballeur professionnel. Retour sur le plus beau gâchis sportif des années 2000.

C’est l’histoire d’un mec qui avait tout pour lui et la Belgique du foot à ses pieds. Propulsé dans le grand bain de la D1 à 18 ans par Michel Preud’homme, Yassine El Ghanassy était vite devenu la nouvelle coqueluche du football belge. Le nouveau Bryan Ruiz, le futur Eden Hazard. Depuis, il a peu à peu disparu de la circulation. De ces joueurs sur lesquels on pouvait s’appuyer pour changer le sort d’une rencontre, Yassine est devenu un oublié du Brésil 2014. Un type dont plus personne ne parle.

Trop vite, trop fort

« Yassine, c’est le genre de mec dont on se dit à 16-17 ans qu’il est exceptionnel mais pas spécial. À 19 ans, on se dit qu’il est bon, mais un peu chiant. À 21, on se rend compte qu’il ne progresse plus et à 23 ans, il y en a un autre de 17 ans plus fort que lui. Et à ce moment-là, c’est trop tard et vous lui dites au revoir et merci. Et là, tous les gens qu’il a emmerdés pendant toutes ces années ne lui font plus de cadeau. »

Le premier qui tente d’avancer une explication, c’est Jean-François Rémy, son entraîneur-adjoint à l’époque des Diablotins. Il n’est pas tendre avec son ancien poulain, mais a ses raisons. Parmi celles-ci, le manque de ponctualité et une nonchalance presque maladive arrivent trop souvent en pole position. Et à en croire Marc Van Geersom, son entraîneur chez les U19 à la fédération, il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour déceler les premiers signes de suffisance chez le bonhomme.

« Il n’était pas facile à gérer sur le plan humain. C’est quelqu’un qui ne comprend pas vite ce qu’on lui demande. Il a un ego immense, il croit qu’il sait tout, et qu’il est le meilleur. Dans le foot, ça peut être une qualité, mais lui ne connaissait pas ses points de travail. Et il devait progresser dans tous les domaines. Il était trop peu ouvert à la critique et aux conseils. »

Indépendamment d’un caractère parfois difficile et d’une propension manifeste à se complaire dans la suffisance, Yassine El Ghanassy n’est pas un mauvais bougre et serait même plutôt un bon gars. Là-dessus aussi, le consensus s’opère. Un jeune homme « charmant » et « bien éduqué » selon Georges Leekens qui aurait juste eu le malheur de découvrir un peu vite les vices du monde professionnel.

Par Martin Grimberghs

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