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LDC: pourquoi Justine Vanhaevermaet va devoir jouer son match à domicile… en Hongrie

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

La médiane des Red Flames s’apprête à disputer son huitième de finale de Ligue des Champions avec le LSK Kvinner dans des conditions pour le moins spéciales.

1. Ce mercredi, tu vas te mesurer à Wolfsburg, finaliste de la dernière Champions League, dans un contexte particulier. Comment s’est déroulée votre préparation?

Le championnat n’a pas encore repris et on n’a plus joué en compétition depuis la mi-décembre, on est donc un peu désavantagées. En Norvège, les règles autour du coronavirus se sont considérablement renforcées ces derniers temps. On a quand même été exceptionnellement autorisées à disputer des amicaux vu qu’on avait ce match européen au programme, alors qu’ils sont en principe interdits. On a déjà joué quatre rencontres et connu une préparation de six, sept semaines. On est donc prêtes physiquement, mais sans doute pas autant que si on était au milieu de la saison, notamment au niveau du rythme. Mais on sera bien préparées et on a fait du mieux qu’on pouvait vu la situation. On ne peut pas la contrôler de toute façon, alors…

2. Les règles imposées par le gouvernement norvégien vont vous obliger à jouer le match retour le 10 mars… à Gyor, dans le nord-ouest de la Hongrie, et non à Lillestrøm. Comment te sens-tu par rapport à ça?

Exact! Parce que pour entrer en Norvège depuis l’étranger, il faut effectuer une quarantaine de sept jours. Et vu qu’on joue d’abord en Allemagne ce mercredi 3 mars, on n’aurait pas pu revenir en Norvège sans faire de quarantaine, et Wolfsburg n’aurait pas pu y échapper non plus. Donc, la meilleure solution, c’était d’aller dans un autre pays, où les règles sont plus cools. Dans la foulée du match à Wolfsburg, on file donc en Hongrie, où on aura une sorte de camp d’entraînement d’une semaine avant de jouer notre match « à domicile ». Ce n’est pas idéal, mais encore une fois, que faire d’autre? On s’attendait à ce que ça se produise. Mais personne ne se plaint, on est déjà contentes de pouvoir jouer. On tente d’être positives et de se préparer au mieux.

Je garde mes objectifs en tête pour rester motivée, ça me rappelle pourquoi je suis partie à l’étranger.

Justine Vanhaevermaet

3. D’autre part, le début du championnat de Norvège, censé démarrer fin mars, a été postposé pour permettre à l’ensemble des clubs qui le composent de pouvoir mener leur pré-saison à bien en livrant des matches amicaux, pour le moment non-autorisés. Comment gères-tu toute cette incertitude?

Ce n’est pas toujours facile d’être loin de la maison, sans personne qui me rend visite. Cela fait maintenant deux mois que je n’ai plus vu mes proches. Mais je gère en me raccrochant au fait que tout ça n’est que temporaire. Je garde mes objectifs en tête pour rester motivée, ça me rappelle pourquoi je suis partie à l’étranger. En ce moment, il faut surtout prendre les choses comme elles viennent, sans chercher à tout contrôler.

4. Ces règles particulièrement strictes t’ont également empêchée de participer à la double confrontation amicale des Red Flames contre les Pays-Bas (défaite 1-6 à Bruxelles), puis l’Allemagne (défaite 2-0 à Aix-la-Chappelle). Quel était ton sentiment au moment d’apprendre que le LSK refusait de te voir quitter le pays?

J’étais tellement frustrée. Déjà parce que représenter son pays est toujours un grand honneur. En plus, on s’entraîne dans des conditions idéales en sélection, l’équipe est top et c’étaient deux gros matches. Ça voulait aussi dire revenir en Belgique et avoir la chance de voir ma famille l’espace de quelques heures. Le staff de l’équipe nationale a vraiment tout fait pour me rapatrier, ils ont même pris contact avec l’ambassade, mais sans succès.

5. Qu’as-tu pensé des prestations de tes équipières?

Contre les Pays-Bas, on a toutes réalisé le chemin qu’il reste à parcourir, car il y avait une grande différence entre les deux pays, à la fois physique et mentale. On s’en doutait, mais après la qualification pour l’EURO, ce n’est pas qu’on était satisfaites de ce qu’on avait déjà accompli, mais on pensait être sur le bon chemin. Là, on a vu qu’on doit encore en faire plus. Je pense que la Fédération abat déjà un bon boulot pour la sélection, pour augmenter le niveau de la compétition belge. Mais ça doit aussi venir des joueuses, qui en font cependant déjà beaucoup et tentent de s’entraîner plus. Mais on se rend compte qu’il faut encore aller plus loin. Parce qu’à l’EURO 2022, on ne rencontrera que des équipes de ce calibre.

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