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La Super League entre bonnes audiences et play-offs resserrés

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

En marge de la Pro League, la Super League entamera son sprint final dès ce week-end. En attendant le début des play-offs, focus sur une saison marquée par une visibilité accrue et la domination d’Anderlecht.

Une surprise? Plutôt un coup de tonnerre. En s’imposant 0-1 au Lotto Park dans le derby bruxellois, le White Star d’ Audrey Demoustier a privé Anderlecht d’un sans-faute en phase classique. Il n’empêche, malgré ce couac printanier, les Mauves sortent grandes gagnantes de la première étape de la Super League, avec 17 victoires en 18 journées, 95 buts inscrits (trente rien que pour Tessa Wullaert), et cinq pions seulement encaissés par la gardienne Justien Odeurs. Un triomphe quasi sans tache qui ne satisfait pas pour autant Patrick Wachel, coach sur le départ des triples championnes en titre: « On n’a pas tellement de points d’avance sur le Standard », rappelle le Bruxellois. « À peine cinq, avec la division par deux. Ce n’est pas énorme quand on doit encore jouer huit matches contre les quatre meilleures équipes du pays. Je reste très attentif et j’espère que les filles vont faire de même. »

Si mathématiquement tout reste à faire pour Anderlecht, les deux victoires face aux Rouches (2-0 et 0-5), calées à la deuxième place, laissent toutefois présager de play-offs où le Sporting sera son principal adversaire dans la course aux lauriers. Gand, troisième à neuf points, semble déjà trop loin du RSCA, malgré le gros match sorti par les joueuses de Dave Mattheus lors de la 17e journée de championnat (défaites 0-1). Rarement on avait vu les Anderlechtoises aussi bousculées, avant cet ultime match face à un White Star dominé, mais défensivement solide et courageux. Incapables d’aligner plus de trois victoires d’affilée, les Brugeoises de Leo Van der Elst payent leur irrégularité, tandis que les jeunes pépites d’OHL sont toujours susceptibles de réaliser un « truc ».

Il faudra toutefois attendre la mi-avril pour voir les Mauves entamer leurs play-offs. Avec cinq équipes engagées dans le haut du tableau (outre Anderlecht, le Standard et Gand, Louvain et Bruges en sont également), il y aura forcément chaque semaine une équipe dispensée de rencontre. Pour l’ouverture de la phase 2 de la compétition, ce sera directement au tour du Sporting d’être bye. La raison? La trêve internationale qui survient dans la foulée de la première journée de PO, disputée le week-end de Pâques, selon Patrick Wachel.

Un intermède durant lequel les Red Flames, dont le onze de base est composé de six joueuses du RSCA, affronteront en amicaux la Norvège (le 8 avril) et l’Irlande trois jours plus tard. « Et quelques jours après cette trêve, on a un match à jouer en championnat. Je ne trouve pas que ça soit très équilibré », regrette le coach mauve à ce propos. « Je suis déçu par la manière dont ça a été réglé du côté de la fédération. On est quand même défavorisés, car il faudra voir dans quel état mes joueuses vont revenir de leurs matches en sélection. »

L’Union belge indique de son côté que le choix de mettre le premier du classement en stand-by pour démarrer a été décidé bien avant la connaissance des dates de ces rencontres internationales.

LE PUBLIC AU RENDEZ-VOUS

Les mauvaises langues diront qu’au moins, cela apportera plus de suspense à une compétition qui en a parfois manqué cette saison. Ce qui aurait pu nuire à l’attractivité d’une Super League diffusée pour la première fois de son histoire en télévision sur Eleven Sports. Un diffuseur qui, s’il reste discret sur la somme déboursée pour s’arroger les droits du foot féminin pour une période de cinq ans, se montre très satisfait des audiences réalisées par les dames. « Le Clasico d’ouverture, en août, a ramené 78.000 personnes », précise Jan Mosselmans, rédac’ chef d’Eleven. « Et vous allez être surprise, mais le match qui a été le plus regardé était White Star-Charleroi, avec 80.000 téléspectateurs. Bruges-OHL est aussi à 77.000, Alost-Standard est à 79.000. Donc ce sont de très bonnes audiences, meilleures que certains matches de D1B. »

En préambule de la saison, Cécile De Gernier, aux commentaires une semaine sur deux aux côtés de Christine Schréder, nous expliquait que s’il « était temps qu’un média se lance réellement dans le foot féminin », il fallait aussi que le public réponde présent. C’est manifestement chose faite, et cela démontre à nouveau le potentiel d’une discipline qui en reste toutefois aux prémices de la professionnalisation en Belgique. On retrouvera d’ailleurs l’actuelle consultante de La Tribune derrière le micro, toujours en compagnie de Christine Schréder. Mais cette fois, le duo sera présent chaque week-end pour commenter une rencontre de play-offs 1, contrairement à la phase classique, finalement réduite à un direct tous les quinze jours à la demande des clubs.

Huit journées où l’équipe à (a)battre sera donc plus que jamais Anderlecht et son armada d’internationales. Un mini-championnat sur papier déséquilibré et néfaste à la croissance de la Super League? Pas forcément… « Je vois Anderlecht comme une locomotive pour le foot féminin, qui nivelle les choses par le haut », tempère Mosselmans. « Ici, toutes les équipes ont l’occasion de sortir un grand match contre Anderlecht et tout le monde progresse grâce à ça. Genk et Gand ont sorti de superbes prestations contre nous malgré leur défaite. Chapeau à elles! », ajoute de son côté Wachel, qui laissera sa place à Johan Walem sur le banc du Sporting à l’issue de cette saison. Avec un quatrième titre d’affilée dans la poche pour clore son mandat de cinq ans à Anderlecht?

Des play-offs 2 pour du beurre

Côté PO2, il s’agira de matches un peu « pour rien ». En début de saison, l’Union belge, qui chapeaute le championnat féminin, annonçait en effet qu’il n’y aurait aucun club descendant dans les trois prochaines saisons, histoire de permettre aux quatre nouveaux arrivants (le Fémina White Star, Alost, Zulte Waregem, et Charleroi) de se stabiliser au plus haut niveau et de se développer. C’était surtout valable pour les Zébrettes, entité dont l’officialisation de la création ne date que d’avril 2020. Ces quatre clubs s’affronteront aux côtés des Genk Ladies, qui n’ont pu accrocher le wagon de tête. Ce n’était de toute façon par l’objectif de Guido Brepoels, qui vise cependant une présence dans le top 3 endéans les deux prochaines saisons.

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