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La forme Olympic: « La D1B, c’est l’objectif »

L’Olympic de Charleroi a réalisé l’exploit des seizièmes de finale de la Croky Cup en battant Zulte Waregem. Mais tout n’a pas été simple pour le club du président Patrick Rémy. Retour sur les derniers mois du Petit Poucet carolo.

La belle histoire de la Coupe de Belgique cette saison, c’est celle de l’Olympic de Charleroi. Tombeur de Zulte Waregem au tour précédent, il se déplace à Eupen en huitièmes ce mercredi. Un exploit qui fait oublier les difficultés rencontrées par les Carolos ces dernières années. Car en 2019, tout manque de s’arrêter du jour au lendemain. Le club est au bord du gouffre et risque de mettre la clé sous la porte. Détenu à l’époque par le Turc Adem Sahin, l’OC évolue à ce moment-là en D2 ACFF. Pour éviter la faillite, les Dogues décident de se tourner vers le Royal Châtelet-Farciennes Sporting Club de Patrick Rémy. Un mariage qui permet à l’Olympic de sauver sa peau et d’atteindre un niveau plus en adéquation avec son histoire: la Division 1 Amateurs (aujourd’hui appelée Nationale 1). « C’est avec Akif Arikan ( le vice-président du club, ndlr), qui était un des responsables de l’Olympic, que nous nous sommes posés la question de cette fusion », explique Patrick Rémy, président du club depuis 2019. « À Châtelet-Farciennes, nous avions les joueurs et l’organisation et à Charleroi, il y avait le stade. La fusion était donc l’idéal. Mais de toute manière, mon club de coeur a toujours été l’Olympic! »

Reverra-t-on un jour la fureur d’un derby carolo?

L’année de la reprise, Charleroi joue le maintien jusqu’à l’arrêt de la compétition lors du premier confinement. Une véritable bénédiction au vu du déroulement de la saison. Si les Olympiens connaissent un bon début de championnat, la suite donne quelques sueurs froides à la nouvelle équipe dirigeante, suite aux mauvais résultats de début 2020. Les décisions de la Fédération concernant la clôture du précédent exercice soulagent donc les Dogues, assurés du maintien au troisième échelon national.

Un nouveau départ pour écrire l’histoire

Cette saison, l’Olympic est entré dans une nouvelle ère. Déjà présent sous l’ancienne présidence, l’actuel gardien Tanguy Moriconi est rassuré par les quelques ajustements apportés cet été. « Avec l’arrivée d’un nouveau manager sportif et du nouveau coach, le club est en train de se professionnaliser au niveau de son ambition. Ce professionnalisme prend de plus en plus d’ampleur. » Pour incarner ce projet, l’ancien joueur de Mons, Genk et du Club Bruges, Mohamed Dahmane, endosse le double costume de manager sportif et joueur. Son arrivée doit donner un nouveau souffle aux Hennuyers. « Le premier défi est de redorer le blason du club », explique Dahmane. « Je veux vraiment faire en sorte que ce club retrouve de sa superbe en passant par une organisation en interne avec des personnes qualifiées à chaque poste. » Arrivé en avril dernier, le Franco-Algérien ne laisse rien au hasard. « J’aime beaucoup la Nationale 1, qui nous rapproche fort de l’élite avec toutes les règles à suivre, mais je veux ramener le club dans le vrai monde professionnel. La D1B, c’est l’objectif. »

Il faudra encore attendre au moins un an au club carolo avant d’espérer faire son retour dans le monde pro. « Ce ne sera pas évident d’y arriver, c’est sûr », développe Patrick Rémy. « Mais nous avons mis en place une structure qui est de plus en plus solide. Il y a un département marketing qui est dirigé par Alain Battard ( l’ancien manager des Francs Borains, ndlr). L’arrivée de Mohamed Dahmane, qui connaît très bien le monde pro grâce à son vécu, et de Xavier Robert, qui est quelqu’un d’exceptionnel dans son coaching, est également une excellente chose pour notre club. »

C’est un club qui a une histoire, avec une réputation de conquérants, de club aimé par les habitants de Charleroi.

Mohamed Dahmane

Afin de redorer le blason carolo, tout est une question de mentalité, surtout dans la région de Charleroi.  » Momo a compris qu’il fallait des guerriers, des gars qui jouent avec leurs tripes une fois sur le terrain et pas forcément des gars très techniques. C’est ça, l’état d’esprit carolo », raconte Tanguy Moriconi. « L’important, c’est d’avoir des joueurs qui ne pensent pas qu’à eux. Ils doivent respecter les personnes qui sont en place et mouiller le maillot qu’ils portent. C’est grâce à ça que nous arrivons à des résultats comme contre l’équipe de Francky Dury« , explique le manager sportif.

Cette réussite, c’est le résultat d’un grand travail interne au club. Pour Momo Dahmane, rien n’aurait été possible sans un élément fondamental pour les grands clubs: leur âme. « C’est un club qui a une histoire, avec une réputation de conquérants, de club aimé par les habitants de Charleroi. Pourtant, il a subi des années difficiles, de souffrance. Le stade se dégarnissait, les spectateurs vieillissaient et il fallait beaucoup de dynamisme pour se relancer. Tous les grands clubs ont eu des coups de mou et c’est leur âme qui les a fait revivre. »

L’autre Charleroi

À un kilomètre de la Neuville, on retrouve le stade du Sporting de Charleroi. Même si dans le passé, des tensions ont pu exister entre les deux clubs, elles se sont estompées avec les années. « Il y aura toujours cette rivalité entre nous, mais soyons honnêtes, nous ne jouons pas dans la même catégorie. Si on jouait en championnat l’un contre l’autre, je pense que la rivalité serait beaucoup plus grande. » Sur ses réseaux sociaux, le Sporting a félicité son voisin pour sa performance en Croky Cup. Un geste qui a touché Dahmane. « L’objectif principal, c’est de défendre sa ville, puis seulement son club. Le Sporting, on le considère surtout comme un frère qui se stabilise un peu plus chaque année et qui nous montre la voie pour grandir. »

Même si les deux clubs ont l’habitude de se rencontrer lors de joutes amicales, ils ne sont plus affrontés en championnat depuis les années 80. Reverra-t-on un jour la fureur d’un derby carolo? La route semble encore longue, mais au vu des ambitions de l’Olympic, certains se reprennent à rêver de voir à nouveau la ville de Charleroi s’enflammer face à ses deux équipes. Et pourquoi pas prochainement en Coupe?

Arthur Gosset (st.)

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