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« L’esprit du RWDM n’est jamais mort »

Interview-vérité de Thierry Dailly, l’homme qui est à la base du retour sur le devant de la scène du célèbre club molenbeekois.

Vous venez d’avoir gain de cause devant la justice pour le stade Machtens. Est-ce une revanche personnelle face à John Bico ?

DAILLY : Une revanche ? Non pas du tout. Il a perdu, nous avons gagné : cela s’arrête là. Malgré l’intox, la pression et tout le reste. Je suis persuadé que nous pouvons partager le stade pour peu qu’on nous laisse tranquille. Je trouve que le verdict final, c’est surtout une victoire pour nos supporters.

Qu’avez-vous envie de lui répondre quand il dit qu’un club professionnel ne doit pas partager son stade avec des amateurs de sixième division ?

DAILLY : Pas grand-chose, si ce n’est que je demande qui est professionnel et qui ne l’est pas ? Nous avons une structure en béton, des dizaines de bénévoles qui sont présents pour nous soutenir, une tribune pleine à craquer et des sponsors qui nous suivent. Je comprends que ça doit être dur pour lui… Je veux construire quelque chose de solide dans les trois ans à venir sans dépenser six, sept ou huit millions comme d’autres. Je suis fier de ce que nous avons fait avec des moyens réduits. Mais la passion et l’amour d’un club, ça ne s’achète pas.

A partir de quel moment avez-vous eu envie de relancer le RWDM ?

DAILLY : Avant même que je ne devienne directeur technique du Brussels. Je me souviens de mon premier rendez-vous avec Johan Vermeersch en avril 2010, au Frederiksborg près de la Basilique. Je lui ai dit que pour donner un nouveau souffle à son club, il fallait rendre aux supporters leurs quatre lettres mythiques mais sa réponse a fusé : -Jamais. J’avais compris que pour lui, c’était mort et enterré mais je me suis alors dit que j’essayerais plus tard, seul ou accompagné. S’il avait accepté ce jour-là, le club serait encore en D2…

N’avez-vous pas peur que l’engouement populaire actuel s’essouffle ?

DAILLY : Non, pas du tout. Parce que les supporters molenbeekois, comme ceux de Liège ou de l’Antwerp par exemple, ont du coeur et du respect. Ils savent d’où l’on vient et ce qu’on a fait avec des queues de cerises. Moi, ce qui me plaît, c’est qu’il n’y a pas que des nostalgiques. Il y a des jeunes, des vieux, des filles, des enfants, des familles : l’esprit du RWDM n’est jamais mort. Et tant que les fans comprendront que nous voulons encore être là dans dix ans, quitte à ne pas faire de folies, il n’y aura pas de souci. On a un rôle à jouer à Bruxelles parce que si dans la hiérarchie, nous ne sommes que le quatrième club de la capitale actuellement, en termes de popularité, nous sommes deuxièmes derrière Anderlecht, qui est intouchable. Ça ne plaît pas à tout le monde mais c’est la réalité des tribunes.

Par David Dupont

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