Marc Degryse

L’Antwerp, le Genk de demain

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, l’Antwerp est maintenant une équipe qui impose son jeu et peut s’installer au sommet du football belge pour plusieurs années.

Un déplacement au Cercle n’est jamais gagné d’avance. Sauf si on l’aborde avec des qualités footballistiques, de l’envie, du sérieux, du professionnalisme. C’est tout ce que l’Antwerp a montré le week-end dernier. Après la défaite de Bruges, il y avait la pression de pouvoir grimper à la deuxième place. Cette attente n’a jamais perturbé les Anversois. Ils ont fait le boulot, et cette deuxième place, maintenant, ils la tiennent.

Cette équipe est en pleine progression, c’est une progression continue. Au niveau de la maturité, elle a franchi plusieurs paliers par rapport à la saison dernière. En 2017-2018, l’Antwerp totalisait dix victoires après les 30 matches de la phase classique. Aujourd’hui, on n’en est qu’à la dix-huitième journée et les dix victoires sont déjà dans la poche. La saison passée, l’Antwerp comptait 41 points en fin de phase régulière. Aujourd’hui, les Anversois en ont déjà 35.

Le mercato d’été a encore été intelligent et les arrivées dans les derniers jours apportent quelque chose. Dieumerci Mbokani ne marque pas énormément de buts mais il est très utile. Il est disponible en permanence, il sait garder le ballon, faire jouer les autres, donner des passes tranchantes. Et puis il y a Lior Refaelov qui amène un surplus de technique, de créativité, de leadership, d’expérience, d’efficacité. C’est un tout bon coup.

Par rapport à la saison passée, on constate aussi une évolution positive au niveau du jeu. L’Antwerp n’est plus une équipe qui cherche en priorité à empêcher l’adversaire de jouer. C’est maintenant une équipe qui impose son jeu. Avec le boulot abattu par Lucien D’Onofrio et Paul Gheysens, avec leurs moyens financiers, cet Antwerp peut s’installer au sommet du football belge pour plusieurs années.

Je vois des points de comparaison avec Genk. Et quand un club de tradition qui s’est fait oublier finit par revenir au sommet, c’est toujours positif pour le football belge dans son ensemble. Aujourd’hui, en tout cas, D’Onofrio et Laszlo Bölöni ne peuvent plus se cacher. Une qualification européenne, c’est le minimum que leur club doit viser.

Pour Bruges et Anderlecht, il y a un mot d’ordre jusqu’au début de l’année 2019 : survivre et limiter les dégâts.

À côté d’un Antwerp en pleine bourre, il y a un Genk qui perd pas mal de points contre des équipes moyennes ces dernières semaines. Mais je ne parlerais certainement pas d’un effondrement. Parce que les feux restent au vert là-bas. Le bilan chiffré ne reflète pas le niveau de jeu. Genk continue à être dominant et à se créer beaucoup d’occasions. Simplement, ça ne veut pas rentrer. Ils ont perdu contre le Cercle puis fait un nul contre Courtrai, ça pourrait être inquiétant sur le papier, mais pour moi ça ne l’est pas.

Il n’y a aucune raison de douter ou de paniquer. On voit aussi que le ressort mental est toujours bien présent, ça s’est vu dans le match de Coupe à Charleroi. Alors que ça ne tournait pas bien, ils ont su se reprendre en mains pour se qualifier au bout du compte. Et cette semaine, la poursuite de la route en Europa League devrait être actée. Bref, Genk devrait passer le Nouvel An en étant toujours présent sur trois tableaux, avec des belles perspectives partout. Je vois simplement un manque passager de fraîcheur dans l’équipe.

Je suis bien plus inquiet pour Bruges et Anderlecht. Même quand il y a plusieurs absents, perdre contre Waasland Beveren, c’est scandaleux. Ruud Vormer l’a dit lui-même, parole de capitaine ! Et Anderlecht continue à faire de l’Anderlecht, c’est-à-dire que cette équipe est décidément incapable d’être bonne pendant un match entier. Quand tu mènes chez toi contre Charleroi, quand tu es meilleur pendant toute la deuxième mi-temps, tu n’as pas le droit de te tirer à nouveau une balle dans le pied dans les dernières minutes et de finir le match avec un seul point.

Ça a une fois de plus manqué de sérieux, de professionnalisme et d’efficacité. Après 18 journées, on attend toujours le premier match référence des Mauves, une victoire sans discussion contre un bon adversaire. Pour Bruges et Anderlecht, il y a un mot d’ordre jusqu’au début de l’année 2019 : survivre et limiter les dégâts.

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