Marc Degryse

L’analyse de Marc Degryse : « Des Buffalos qui craquent, c’est comme ça… »

Pour Marc Degryse, le consultant de Sport/Foot Magazine, Gand a raté une belle occasion de se rapprocher du titre.

On vit les plus beaux play-offs de l’histoire, et pour la première fois depuis que le système est en place, on pourrait avoir trois clubs encore concernés par le titre lors de la dernière journée. C’est déjà ça ! C’est passionnant, palpitant. Pour certains, trop palpitant, trop passionnant…

A Gand, on gère mal cette nouvelle pression. Tout le match contre Charleroi en a été une belle illustration. Les gars de Hein Vanhaezebrouck pouvaient faire une affaire en or, vu le topper Anderlecht – Bruges deux jours plus tard. Ils pouvaient vivre un week-end dans une situation mentale extrêmement confortable. Mais bon, Charleroi est, cette saison, la bête noire de Gand comme le Standard est la bête noire d’Anderlecht. Clairement, devoir défendre la première place, c’était trop pour eux. Trop de pression.

L’efficacité défensive habituelle de Lasse Nielsen ? Pas vu. La sûreté de Matz Sels dans le but ? Pas vu. Ce que j’ai vu, c’est une équipe très nerveuse. Des positionnements approximatifs. Offensivement, c’était brouillon. Evidemment, l’absence de Laurent Depoitre n’a pas aidé. Si Gand n’est pas champion, on repensera beaucoup aux Carolos là-bas. Il n’y a que contre Charleroi que les Gantois n’ont jamais su gagner cette saison. Deux points sur six en phase classique, un point sur six en play-offs, il y a un couac.

Les Buffalos pouvaient mettre la pression sur Anderlecht et Bruges en gagnant ce match, quel que soit le résultat du topper. Au lieu de cela, ils ont augmenté la pression qui pèse sur eux. Et suite à leur nul, la victoire mauve a été pour eux la deuxième mauvaise nouvelle du week-end. Si Bruges avait gagné, Anderlecht aurait été éliminé de la course et le titre se serait joué entre Gand et Bruges. Maintenant, ce n’est pas le souffle d’un seul, mais de deux grands que les Gantois sentent dans leur nuque. Et ils doivent encore aller jouer sur les terrains de ces deux équipes. Ça va être compliqué.

Dans le duel à distance entre Bruges et Anderlecht, il y a des noms à ressortir après le match de ce week-end. Côté brugeois, je vois des attaquants fatigués. Tom De Sutter a été invisible en première mi-temps, Obbi Oulare n’a pas fait mieux en deuxième. Les retours de Thomas Meunier et de Victor Vazquez sont de bonnes choses mais c’est clair qu’ils manquent encore de rythme.

Meunier, en tout cas, a directement montré qu’il restait un joueur indispensable. Si je compare son apport, à droite, à celui de Laurens De Bock, à gauche, je vois un gars qui est prêt pour la Bundesliga et un autre dont on peut se demander s’il a vraiment sa place dans le noyau des Diables.

Du côté d’Anderlecht, il y a un élément dont on parle peu mais dont il va falloir tenir compte d’ici le dernier match. Aleksandar Mitrovic en est à neuf cartes jaunes. Encore une et c’est la suspension. Vu le programme restant, il ne faudrait pas qu’il la prenne parce que sans lui, on sait que ce n’est pas du tout la même chose. On sait que ce championnat va se jouer sur des détails, et le détail Mitrovic, il est fameusement important. Avec un gars comme lui, Anderlecht peut se permettre d’être moins bon que son adversaire et de gagner quand même. On l’a vu dimanche.

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