Marc Degryse

L’analyse de Marc Degryse : « Confiance, boost, drive, ce Bruges a tout pour lui »

Pour Marc Degryse, le consultant de Sport/Foot Magazine, le Club Bruges a pris un ascendant moral sur Anderlecht, c’est clair et net.

On a de plus en plus l’impression que le Club est dans une espèce d’année sainte, une saison où tout lui réussit, et il y a plein de signaux qui font penser que ça va continuer au cours des prochaines semaines. Au coup d’envoi de la finale contre Anderlecht, les joueurs dégageaient une impression particulière : « Ce match, comme plein d’autres, on va le gagner. » Ils semblaient extrêmement sûrs d’eux. Ils avaient un scénario en tête, il s’est vérifié. La fatigue physique et mentale du déplacement en Turquie paraissait déjà oubliée. Une longue campagne européenne peut coûter des points mais elle peut aussi booster une équipe quand les bons résultats s’enchaînent. OK, Bruges n’a pas rencontré que des ténors en Europa League mais sa série de 15 matches sans défaite est extraordinaire. Et il a de très bonnes chances d’aller encore plus loin en ayant tiré Dnipro pour les quarts de finale.

A plusieurs postes clés de l’équipe, on voit des joueurs qui sont au sommet de leur art. Mathew Ryan a encore fait le boulot dimanche, c’est une habitude. Il y a aussi Tom De Sutter et Lior Refaelov. Leurs buts sont des illustrations de leur état de grâce actuel. Des reprises pareilles, on ne les tente que quand on est en confiance et on ne les réussit que si on est à son meilleur niveau. Dès les premières secondes, on a vu que les Brugeois allaient tout donner, qu’ils n’allaient rien lâcher. Ils voulaient clairement prendre l’adversaire à la gorge. Confiance, boost, drive, ce Bruges a tout pour lui. Même Timmy Simons est toujours dans le coup. Il y a son erreur sur l’égalisation, mais à côté de ça, sa mentalité de winner est toujours une vraie plus-value.

A Bruges, les postes-clés sont occupés par des gars qui se sentent insubmersibles. A l’inverse, des positions cruciales posent problème à Anderlecht.

On s’interroge maintenant sur l’effet positif possible de cette victoire en vue des play-offs. Pour moi, le Club a pris un ascendant moral sur Anderlecht, c’est clair et net. Parce qu’il y a autant de motifs d’inquiétude chez les Mauves qu’il y a de signes encourageants chez les Brugeois. Dans l’équipe de Michel Preud’homme, les postes-clés sont occupés par des gars qui se sentent insubmersibles. A l’inverse, des positions cruciales posent problème dans le onze de Besnik Hasi. Dennis Praet rejoue, c’est bien, mais ce n’est pas encore Dennis Praet. Trois mois sans jouer, ça se paie. On l’a directement vu en début de finale. Ses contrôles n’étaient pas parfaits, il a fait deux essais non cadrés.

Il a toutefois grandi dans le match et s’il avait eu ces occasions-là en fin de rencontre, il les aurait probablement mieux ajustées. En tout cas, il a encore du boulot pour revenir au top. Même chose pour Steven Defour, pas assez présent contre le Club. On voit aussi, dans des rendez-vous pareils, que Marko Marin et Rolando ont peu joué ces dernières saisons. Même Aleksandar Mitrovic m’a laissé sur ma faim. Il y a eu sa reprise de la tête bien stoppée par Ryan et son but, mais ce sont les deux seuls moments du match où on l’a vu. Il faut dire qu’il n’a pas reçu énormément de soutien non plus.

Au moment de commencer les play-offs, on va clairement avoir un Bruges qui marche sur l’eau et un Anderlecht qui doute. A côté des joueurs en méforme que je viens de citer, je m’interroge aussi sur des gars comme Anthony Vanden Borre et Youri Tielemans. Eux aussi doivent retrouver leurs sensations pour les gros matches à venir. Ça fait donc beaucoup de monde qui n’est pas au top. En ce moment, il n’y a clairement qu’un seul favori pour le titre, c’est le Club de cette machine à gagner qu’est Michel Preud’homme.

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