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L’amour paternel au temps du coronavirus

Souvent papa pressé, le footballeur n’a jamais eu le temps aussi long que ces derniers jours. Ni autant l’occasion de plonger les mains dans le cambouis familial. Et si le corona réconciliait football et parentalité partagée ?

« Je vous rappelle dans cinq minutes, une fois que j’aurai couché mon fils à la sieste ». Aurait-il fallu attendre le coronavirus pour enfin plonger de plain-pied dans le XXIe siècle ? Celui de l’égalité des sexes et de la parentalité partagée. La base chez certains, mais une douce utopie dans de trop nombreux milieux. À commencer par le football, ses mises au vert interminables et ces week-ends qui n’en finissent donc jamais. Parce qu’un papa footballeur est d’abord un footballeur à temps plein. Capable de faire l’impasse sur une naissance pour rester focus sur son match. Les exemples ne manquent pas et l’omerta est parfois réelle. Le sujet tabou aussi, forcément. Comme si le football se contentait parfois d’avancer masqué dans un monde en mutation. À l’heure où les footeux sont privés de leur terrain de jeu favori, immersion au coeur d’un quotidien un peu chamboulé.

Chez Thibaut Peyre (Malines) :« Mercredi dernier, avant le confinement imposé prévu pour midi, je me suis rué chez Filigranes à Bruxelles pour dévaliser le rayon jeux de société », confie Thibaut Peyre. « Un Monopoly, un Labyrinthe, une boîte de Kapla, je n’ai pas fait dans le détail. » Père de deux petites filles de cinq ans et sept mois, le défenseur malinois conjugue au présent le complexe oedipien. « Déjà qu’elles ne me lâchent pas d’une semelle en général quand je suis à la maison, ici, ça dépasse l’entendement. Pour elles, c’est la fête tous les jours. Pour moi, c’est l’occasion de lâcher un peu le Thermomix pour tenter des recettes un peu plus élaborées avec mon aînée. Elle a son propre tablier maintenant ! »

Chez Julien de Sart (Courtrai) :« C’est clair que je fais aujourd’hui des choses que je ne faisais pas avant », concède Julien de Sart entre deux balades. « La mise à la sieste, le biberon, c’est vrai que c’est nouveau pour moi. Je crois que j’ai été papa poule dès le premier jour, mais que je ne me rendais pas forcément compte de ce que ça impliquait d’être H24 avec ses enfants. Ce que vit ma femme depuis la naissance. Mais je considère que c’est une chance formidable. Surtout à un âge où il se passe quelque chose de nouveau tous les jours. La semaine dernière, Tom, sept mois, s’est retourné pour la première fois sur son tapis d’éveil. Pour moi, c’était l’équivalent d’un triplé en finale de Ligue des Champions… »

Julien de Sart et Tom, sept mois et demi.
Julien de Sart et Tom, sept mois et demi.© PG

Chez Igor De Camargo (Malines) : Igor de Camargo a « toujours eu la chance que ses enfants naissent en semaine, entre deux matches », mais convient de devoir faire preuve de créativité ces derniers jours pour occuper la marmaille. « On fait beaucoup de peinture, mais honnêtement, Netflix est un bon ami et encore, j’ai de la chance que les miens s’occupent aussi bien tout seuls. Du coup, moi, je viens de finir un puzzle de 1.000 pièces et je travaille aussi sur mes cours d’entraîneur en regardant des vieux matches. »

Igor De Camargo avec Gabriela, cinq ans, et Enzo, dix ans.
Igor De Camargo avec Gabriela, cinq ans, et Enzo, dix ans.© PG

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