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Jovanovic : « J’étais là en début et en fin de saison. Et sans migraine… »

Le meilleur passeur de D1 Milan Jovanovic a vécu des hauts et des bas à Anderlecht mais est un champion fier de ses statistiques.

Quel goût a pour vous ce titre contesté jusqu’au bout par Zullte Waregem ?

Milan Jovanovic : L’équipe de Francky Dury a réalisé un parcours tout à fait remarquable : je l’ai confié au coach de Zulte Waregem à l’issue de la dernière rencontre, décisive, de ce truc de fous que sont les PO1. Je l’ai toujours déclaré : Anderlecht ne pouvait être battu que par Anderlecht et une seule équipe a été capable d’en profiter, de nous poser des problèmes du premier au dernier jour de la phase classique et des PO1 : Zulte Waregem. Chapeau ! Notre explosion de joie dit tout sur la tension, l’importance de ce titre pour le club et les joueurs, jeunes ou pas. Mon émotion a été totale et je vais vous dire quelque chose de très important….

J’écoute, j’enregistre.

C’est le quatrième titre de ma carrière en Belgique. Deux au Standard, deux à Anderlecht. C’est pas mal et, de plus, je les ai gagnés avec quatre coaches différents : Michel Preud’homme, Laszlo Bölöni, Ariel Jacobs et John van den Brom. J’ignore si c’est unique, mais ce n’est pas banal. Cela prouve à certains que de vrais connaisseurs, comme le sont ces personnalités, m’estiment à ma vraie valeur, utile dans la conquête d’un titre. Ils savent, eux, ce que je leur apporte.

Qu’y a-t-il de commun entre Preud’homme, Bölöni, Jacobs et Van den Brom ?

Mbokani et Jovanovic.

Intéressant mais encore ?

Mais cela veut tout dire : c’est clair à propos de notre apport dans quatre conceptions différentes. Nous avons su nous adapter, ce qui signifie que, sur le terrain, nous savons rendre service, comprendre un collectif. Celui qui ne pense qu’à lui, comme on l’a dit à mon propos, ne peut pas gagner autant de titres avec quatre T1 différents. Je sais que ceux qui ne m’aiment pas, mes détracteurs, adorent souvent les chiffres et autres statistiques. Alors, permettez-moi de leur en donner : quatre titres, trois Super Coupes de Belgique, Soulier d’or, Footballeur professionnel de l’année, meilleur passeur de la saison. La critique ne me dérange pas et je l’apprécie quand elle est fondée. Je ne suis pas Messi, hein, mais j’ai un parcours, une carte de visite. J’ai atteint un total de 15 passes décisives. Je suis donc impliqué dans la réalisation de pas mal de buts…

Y a-t-il eu un désamour entre Jova et Anderlecht, entre Jova et Van den Bromn, entre Jova et le public ?
Non, ça c’est bon pour ceux qui ne savent pas. Ceux qui, dans la presse, se font un nom sur mon dos, ce qui n’est pas grave, On envie ceux qui ont réussi. On me jalouse, donc, j’ai réussi. Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’avis du club et du coach. Ils savent lire les statistiques. Comment pourrait-on être passé à côté de sa saison en étant le meilleur passeur de D1 ? Il faudra m’expliquer car c’est impossible : celui qui se cache ne sert pas les autres. Je suis différent, c’est peut-être cela qui dérange.

Différent, c’est-à-dire ?J’aime bien chanter. Mais pas dans une chorale, ce qui est plus facile. Moi, j’ai une bonne voix : je n’ai pas peur de chanter seul.

Ah, ah…
Vous comprenez ce que je veux dire ? Je suis un joueur collectif mais je ne fuis pas mes responsabilités. J’en parle. Je suis critique à mon égard. J’étais là en début de saison, à la fin aussi, même si je n’ai pas joué tous les PO1. Je n’ai jamais eu la migraine. Quand cela n’allait pas, si j’en crois une petite partie de la presse, c’était d’abord à cause de moi. On n’en a pas indiqué d’autres du doigt, même après une série de mauvais matches de leur part. Je sais que je suis payé pour faire la différence. A gauche, parfois presque au back, c’est plus compliqué…

Par Pierre Bilic

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