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Jonathan Legear à Malines: Veni, vidi,… oufti

Sur le bras de Jonathan Legear, après correctif, on peut lire l’expression latine Veni, vidi, vici (« Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu »), rendue célèbre par Jules César. A Malines, il est venu, on ne l’a pas vu et il ne jouera plus !

Voici une question qui, dans quelques années, sera une « colle » dans le quizz-foot organisé par votre club : Dans quel club Jonathan Legear a-t-il signé début 2014 après la rupture de son contrat avec Terek Grozny ? Pas sûr que beaucoup de monde connaîtra la réponse car les 119 minutes passées sur le terrain sous la vareuse du FC Malines n’auront laissé aucune trace : zéro but, zéro assist.

Aux environs du Nouvel An, dans ce magazine, Legear (27) se plaignait de ne s’être jamais senti chez lui à Grozny. Il y gagnait certes très bien sa vie mais n’y prenait aucun plaisir. Au même moment, le FC Malines commençait à craindre pour sa survie en D1. A neuf matches de la fin, il ne comptait plus que trois points d’avance sur le premier participant potentiel aux play-offs III.

Pour éloigner le spectre de la relégation, le club engagea Frank Vercauteren et Olivier Renard comme directeur sportif adjoint de Fi Van Hoof. Renard était – et est d’ailleurs toujours – ami avec l’ailier liégeois. Quant à Vercauteren, il fut son entraîneur, jadis, au Parc Astrid. Fin janvier, Legear signait donc à Malines jusqu’au terme de la saison, expliquant qu’il ne s’agissait que d’une transition avant d’aller dans un grand club avec lequel, disait-il, tout était déjà arrangé.

Legear, qui n’avait plus joué depuis des mois à Grozny, devait se refaire une santé physique derrière les casernes tandis que Malines pourrait compter, lors des derniers matches de phase classique, sur un joker, un joueur de haut niveau qui, disait le club, n’avait pratiquement rien coûté.

« Nous le payons au salaire minimum et en fin de saison, nous enverrons la facture à l’Olympiakos », expliquait le président des Sang et Or, Johan Timmermans. Legear et son agent, Christophe Henrotay, refusaient toutefois de confirmer que le club grec, qui a atteint les huitièmes de finale de la Ligue des Champions cette saison, serait le nouvel employeur du Liégeois.

Des blessures en cascade aux ischios


« Jona a bien passé des tests physiques à l’Olympiacos », dit Bart De Bruyn, le kiné du FC Malines, quand on l’interroge sur les moments difficiles que le joueur a traversés au cours des derniers mois. « Il les a réussis. Ici, nous ne pouvions pas lui en faire repasser car il s’était occasionné une petite déchirure au quadriceps de la jambe droite. Cela s’était produit à l’occasion du test du cybex, qu’on utilise encore en Grèce afin de vérifier l’état des adducteurs et des ischio-jambiers du joueur. »

Au début du mois de février, Malines et Legear se mirent au travail dans l’objectif de traiter le problème physique et de remettre le joueur en condition. A l’occasion de la 28e journée, contre Lokeren, Legear put enfin prendre place sur le banc, Vercauteren lui offrant même ses neuf premières minutes de jeu. Une semaine plus tard, à Sclessin, Mads Junker vomissait à l’échauffement et Legear était titularisé à sa place. Il allait jouer 86 minutes. Et bien.

De plus, son corps semblait avoir parfaitement digéré l’effort. « Jusqu’au jeudi, tout s’est bien passé », dit De Bruyn. « Là, il a dit qu’il avait mal aux ischios mais cela ne semblait pas le tracasser : Dans ma vie, j’ai déjà été blessé 60 fois aux ischios, disait-il. Cela, nous ne le savions pas. »

Il fallut donc attendre un bon mois avant que Vercauteren ne puisse le reprendre sur le banc. A Courtrai, alors que les play-offs II étaient déjà bien entamés, il joua 24 minutes. « Le mercredi suivant, à l’entraînement, il a frappé du droit et a ressenti une douleur au quadriceps gauche. » Cette fois, c’était fini : on n’allait plus le revoir.

Lorsqu’on demande au président Timmermans de tirer le bilan de ce transfert, il répond : « Je n’ai pas de raison de me plaindre mais, à l’avenir, nous réfléchirons davantage à la plus-value que peut apporter un joueur sur une période aussi courte. Et si c’était à refaire, je dirais non. »

Pour De Bruyn, Legear a tout intérêt à soigner ses problèmes aux ischios s’il veut réussir dans son prochain club. « Il doit renforcer toute cette zone de façon à soulager les ischios », dit-il. Kristof Sas, responsable médical des joueurs du portefeuille de Christophe Henrotay, a conseillé à Legear de se rendre à Munich afin de consulter Hans-Wilhelm Müller-Wolfahrt, un spécialiste des ischio-jambiers qui a notamment soigné Arjen Robben.

PAR KRISTOF DE RYCK

« PAS DE PROBLÈME DE POIDS »

Il est indéniable que, physiquement, Jonathan Legear n’était pas prêt lorsqu’il est arrivé à Malines. Mais quelques mois plus tard, on est en droit de se demander s’il n’est toujours pas trop gros. « Selon le staff médical, le problème n’est pas lié au poids », dit le président malinois, Johan Timmermans. « Il s’agit plutôt d’une question de morphologie. « 

Bart De Bruyn, kiné de Malines : « Son poids ne diffère pas beaucoup de celui qu’il affichait à Anderlecht. Il peut, certes, faire mieux en matière de masse musculaire/masse graisseuse mais les deux paramètres ont évolué dans le bon sens. « 

De Bruyn explique également qu’à cause des blessures auxquelles il a été confronté, Legear a dû faire davantage de vélo que de course. « Il a donc brûlé moins de calories », dit-il, assurant qu’il a eu affaire à un garçon positif et plein de bonne volonté. « Il a fait ce que nous lui demandions », dit-il.

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