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Jonas De Roeck : « Se qualifier pour les play-offs 1 ? Il faut rester réaliste »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Saint-Trond et son coach de 38 ans seulement reçoivent Anderlecht ce week-end. Pour un nouvel exploit et pour continuer à rêver des PO1 ?

Tu peux expliquer comment et pourquoi tu es né à Barcelone, et dire si ton passé là-bas a une influence sur le style de jeu que tu veux appliquer à Saint-Trond ?

Ahah, non, n’attends pas une influence du style Barça sur mon équipe… Je ne pense pas vraiment que ce soit applicable chez nous. Je me contente d’un foot plus direct, plus réaliste. Ma naissance à Barcelone, je la dois au métier de mon père. Sa formation d’ingénieur lui a permis de travailler pour une multinationale et de voyager beaucoup. J’ai souvent déménagé durant mon enfance. Quand je suis né, donc, il bossait en Catalogne. Après ça, la famille s’est notamment installée à Charlotte, en Caroline du Nord. Et aussi dans la région de Londres. Ces déménagements ne m’ont jamais pesé, au contraire, j’appréciais de découvrir d’autres paysages et d’autres cultures. J’ai fréquenté des écoles internationales. Aux Etats-Unis, par exemple, j’ai pu faire plein de sport dans le cadre scolaire, ça me plaisait. Dans tous ces changements d’adresses, j’ai vu plus d’avantages que d’inconvénients. Et je me suis toujours très vite adapté partout.

Vous allez prendre Anderlecht à un bon moment, en plus, le match se joue sur votre synthétique et Saint-Trond a même gagné à Bruxelles en août, donc tous les signaux sont positifs ?

Un bon moment, je ne sais pas. Anderlecht est dans le dur, ça c’est clair, mais ils ont besoin de points et ça reste d’office un rendez-vous difficile. Ce ne sera pas simple mais on ne part pas battu d’avance, je le sais. Ça me plairait beaucoup de gagner ce match, déjà rien que pour les statistiques, pour l’histoire du club, parce que je pense qu’il n’est pas arrivé souvent qu’on batte deux fois Anderlecht la même saison.

Saint-Trond a participé une seule fois aux play-offs 1, la première saison où ils ont été organisés. Tu vas être le deuxième entraîneur de l’histoire du club, après Guido Brepoels, à réussir l’exploit de qualifier l’équipe ?

Les gens qui étaient déjà dans le club à l’époque continuent à en parler, les supporters aussi. On se bat pour cet objectif depuis le début de la saison, on a prouvé qu’on pouvait gagner des gros matches. Mais il faut aussi rester réaliste. Il reste plusieurs équipes en bagarre pour cette qualification, on a face à nous des clubs qui ont un plus grand noyau et un plus gros budget, et puis, on doit reconnaître que notre calendrier n’est pas le plus facile. Pour nos quatre derniers matches, on a Anderlecht, Ostende, Charleroi et Bruges… Il y a moyen de faire plus simple comme programme.

Saint-Trond appartient maintenant à des Japonais et une collaboration avec un club de D2 japonaise va être mise sur pied. Qu’est-ce que ça change au quotidien et qu’est-ce que tu attends de ce partenariat ?

Je croise maintenant des Japonais au stade mais c’est, jusqu’ici, le seul changement visible au quotidien. Je ne me tracasse pas avec ça, les reprises de club, à n’importe quel moment, font partie du football. Ce n’est pas différent à Anderlecht. Il faudra attendre la saison prochaine pour voir les premiers changements concrets dans le fonctionnement du club. Et ce partenariat, il sera surtout basé sur un échange d’informations entre les deux clubs. Des infos sur la façon de travailler, de s’entraîner, etc. Il est possible, aussi, que Saint-Trond forme des jeunes joueurs prometteurs du club partenaire.

Philippe Clement, Sven Vermant, Jonas De Roeck : c’est ça la nouvelle vague de jeunes entraîneurs flamands qui promettent ? Comment tu expliques votre popularité et votre succès ?

Je pense qu’on a une bonne génération. Mais ça ne suffit pas toujours. Il fallait encore que des dirigeants acceptent de nous faire confiance. Et là, je vois un grand changement. Pendant très longtemps, on a eu les mêmes noms qui revenaient dès qu’il y avait une place à prendre. C’était difficile pour un jeune de monter sur le carrousel. Les mentalités ont subitement évolué. Je prends mon cas personnel : il fallait oser confier un club comme Saint-Trond à un entraîneur qui n’avait encore travaillé qu’au Lyra et à Berchem !

Par Pierre Danvoye

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