© belga

Joachim Van Damme et Mathieu Cafaro peuvent-ils sauver le Standard?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Les Rouches voulaient un milieu flamand, leur coach réclamait un ailier créatif. Les deux premières recrues de l’hiver liégeois doivent relever les défis. Présentations.

Les mots ont beau sortir à chaud, Luka Elsner est de ceux qui mesurent leur portée quel que soit le contexte. « Cela passera par des renforts », explique ainsi le coach franco-slovène dans la foulée de l’élimination en Coupe contre Gand, dans les derniers jours de l’année écoulée. Le mentor des Rouches donne ainsi indirectement le coup d’envoi d’un mercato que la Principauté attend avec autant d’impatience que d’appréhension. Il faut dire que depuis le départ de Benjamin Nicaise, le club fonctionne sans directeur sportif, fonction assumée ad interim par Bruno Venanzi. Le président se flanque des conseils de l’enfant de la maison Régi Goreux, et ne compte dans sa cellule de recrutement qu’un seul scout sur lequel s’appuyer. L’hiver s’annonce alors chaotique en bords de Meuse.

À Malines, personne ne remet en question les qualités de Joachim Van Damme. Son implication, par contre…

Très vite, le Standard se met en quête d’expérience et de caractère. Le club dépêche ainsi des hommes de confiance à la recherche d’un milieu de terrain flamand, garantie supposée de grinta, et le président jette rapidement son dévolu sur un Joachim Van Damme qui le séduit depuis plusieurs saisons déjà. Derrière les Casernes, le grand gaucher n’est pourtant pas réputé pour une mentalité qui le placerait dans la lignée des Karel Geraerts ou Yoni Buyens. Ses absences répétées du onze de Wouter Vrancken, ces derniers temps, sont d’ailleurs notamment dues à des questions d’attitude. Son talent sur le terrain ne souffre d’aucune discussion auprès de ses coéquipiers, contrairement à une haine de la défaite qui dure rarement plus de dix minutes après le coup de sifflet final d’une déconvenue. Plus souvent distributeur reculé que grognard infiltreur, le milieu de terrain du Malinwa ne fait pas spécialement l’unanimité, mais a conquis de longue date le coeur du président et enfile donc la vareuse rouche, flanquée du numéro 13.

Mathieu Cafaro ne se cache jamais sur le terrain. Il prend ses responsabilités.

David Guion, ancien coach du Stade de Reims

Quelques heures avant l’officialisation de la venue de Van Damme, Mathieu Cafaro devenait la première recrue de l’hiver liégeois. « Je lui ai envoyé un message de félicitations et d’encouragements », sourit David Guion, qui l’a dirigé à 87 reprises depuis le banc du Stade de Reims. L’ancien coach des Champenois est l’interlocuteur idéal pour dresser le portrait d’un joueur recommandé par Will Still, passé par le club hexagonal en début de saison, et appelé à animer les offensives rouches dans les prochaines semaines. « Personnellement, j’aimais l’utiliser haut et excentré dans le couloir gauche », rembobine Guion. « Il nous aidait beaucoup par son intensité, sa faculté à répéter les courses avec et sans ballon, et surtout il pouvait rentrer dans le jeu pour faire parler sa frappe soudaine, variée et bien liftée. Parfois, je le mettais aussi à droite, quand on avait besoin de largeur et de centres, parce qu’il est capable d’en donner de toutes les positions, presque sans déborder. »

Cette qualité de pied hors-normes, qui en amène déjà certains en Principauté à le comparer à Xavier Mercier (malgré un profil plus riche en volume mais pas équivalent en termes de créativité), Mathieu Cafaro aime beaucoup l’afficher sur le pré. Presque démesurément, entend-on du côté du stade Auguste Delaune. Capable de multiplier les frappes ou les centres, parfois susceptible d’orienter ses choix sur le terrain pour les rendre encore plus nombreux, notamment grâce à une bonne vitesse de jambes qui le rend percutant en un-contre-un, le Français est animé par le désir de peser sur la rencontre. Un profil qui ressemble au dénominateur commun des flancs appréciés par Luka Elsner. « C’est sûr que c’est quelqu’un qui ne se cache jamais sur le terrain. Il prend ses responsabilités parce qu’il aime jouer », reprend David Guion, qui avait vu le jeune Cafaro être pris sous l’aile de plusieurs anciens du vestiaire dont l’éphémère « nouveau Zidane » Marvin Martin lors de son arrivée en Champagne. « Il n’est pas du genre à crier fort ou à taper du poing sur la table, mais c’est un bon coéquipier. »

Les pistes évoquées pour la suite du mercato liégeois portent souvent la trace de Mogi Bayat, visiblement de retour en grâce à Sclessin.

Pour le leadership, il faudra donc encore chercher ailleurs. Indémodable allié des dirigeants désorientés, Mogi Bayat passe évidemment par-là, tentant de déminer le dossier d’un Renaud Emond particulièrement difficile à déloger de Nantes où il perçoit pourtant un salaire avoisinant le million d’euros brut annuel. À quelques jours d’une reprise entamée par un calendrier copieux, l’état d’urgence n’a décidément pas quitté Sclessin.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire