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 » Je suis déçu à chaque fois que je ne suis pas repris « 

Dans la mémoire collective, il reste comme celui qui a raté son examen d’entrée contre l’Italie le 13 novembre dernier pour sa première titularisation avec les Diables. Il en faudrait toutefois un peu plus pour abattre un homme qui en a vu d’autres en dix ans de carrière passés loin des siens. Parce que Luis Pedro Cavanda est avant tout un loup solitaire.

Ton grand objectif étant l’EURO 2016, as-tu l’impression de jouer parfois différemment dans l’optique de séduire Marc Wilmots ? On sait qu’il affectionne avant tout les backs qui défendent…ce n’est pas exactement ton style de jeu à la base ?

On sait qu’on est regardé, analysé par le sélectionneur. Je me dis que si on m’appelle c’est parce qu’on aura apprécié mes qualités et le jeu que je produis d’habitude. Je sais comment je peux être utile à l’équipe, je n’ai donc pas de raison de changer mon jeu. Quand tu dois faire la passe, tu fais la passe, quand tu sens que tu peux tenter un dribble, fais-le ! Après, les consignes ne sont pas toujours les mêmes, c’est clair. Mais quand tu as des actions de jeu, le back est obligé de monter pour éloigner le défenseur. C’est le propre du dédoublement. Aujourd’hui, tous les backs montent.On l’a aussi vu au dernier match de la Belgique contre le Portugal. Si Jordan n’était pas monté, il n’aurait jamais centré et son frère n’aurait jamais marqué.

Il parait que tu étais fort déçu en apprenant la liste des 23 de Marc Wilmots pour le match contre le Portugal ?

J’étais déçu, comme je le suis à chaque fois que je ne suis pas repris. Je pense que c’est normal, tout le monde veut en faire partie. Mais je continue à bosser et je vais faire le maximum pour être dans le groupe et être au stage de la mi-mai. Le plan, c’est de tout donner à ce moment-là et de faire valoir mes qualités.

Tu es conscient que ton match contre l’Italie en novembre n’a pas spécialement plaidé ta cause?

Bien sûr. J’ai fait un mauvais match, ça, je l’assume. Je suis passé à côté, mais il y en a combien qui sont déjà passés à côté de leur match ? Ce n’est pas pour ça que je remets en cause mes qualités. Je sais de quoi je suis capable et je compte bien le prouver. Pour moi, ce match, il ne change rien. C’est un épisode de plus dans ma carrière, quelque chose dont je dois me servir pour avancer.

C’est mentalement que ça a coincé ?

Je crois que je me suis mis un peu trop de pression, c’est clair. L’équipe nationale, c’est le sommet d’une carrière. Je représentais tout un pays, ce n’est pas la même chose que de jouer pour un club. Toute sa carrière, le footballeur essaie d’être bon en club pour arriver à faire une carrière en sélection.

On a l’impression que jusqu’à ta sortie à l’heure de jeu, tu as souffert de ce début de match manqué, de ces premiers contrôles approximatifs, on se trompe ?

Pendant le match tu ne penses pas vraiment à ce qu’il se passe. Chaque ballon qui vient, tu essaies de donner le maximum, des fois ça passe, des fois ça ne passe pas. Mais voilà, tu ne peux pas tout le temps être à 100%. Franchement, ça ne me tracasse pas outre mesure. J’ai déjà fait des matchs dégueulasses et puis à un moment donné, tu marques un but ou tu réussis une bonne passe et tout bascule. Mon premier but pro, je l’ai marqué après un match horrible. Ça ne veut parfois vraiment rien dire.

Par Martin Grimberghs, à Trabzon

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