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« J’avais fini par me trouver nul »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Aaron Leya Iseka n’avait jamais commenté en détail son expérience à l’OM, son départ définitif d’Anderlecht, sa saison à Toulouse et sa vie chez les Espoirs. C’est fait désormais.

Aaron Leya Iseka à propos…

…de son choix d’évoluer pour la Belgique plutôt que pour le Congo : « Mes parents sont congolais, ok. Mais je n’y ai jamais mis les pieds, Michy non plus. Attention, ce n’est pas qu’on renie nos origines, on se sent liés à ce pays, mais on est né en Belgique, on a joué au foot en Belgique. A la maison, on mangeait des plats africains, on parle le lingala, mais on a d’abord la culture belge. Alors, partir subitement en Afrique rien que pour du foot, ça me paraissait un peu compliqué, ça n’aurait rien eu de naturel. Et puis c’est d’abord la fédération belge qui nous a contactés, donc ça simplifiait encore un peu plus les choses. »

…de son expérience à Marseille : « Aujourd’hui, avec le recul, clairement, je sais que je n’étais pas prêt pour aller dans un club comme l’OM. J’ai vu trop grand. J’ai signé là-bas après une saison blanche à cause d’une grosse opération, je m’étais fait les croisés. Il m’a fallu neuf mois pour ma rééducation, puis encore trois mois pour revenir à un niveau correct. Mais c’était encore trop peu, comme niveau. Je sentais que j’étais en dedans et ça me mettait en rage. Plus d’une fois, je me suis dit : Mais comment tu as pu en arriver à un niveau pareil ? J’étais nul de chez nul, j’en étais bien conscient. Avec Toulouse, j’ai marqué contre Marseille. Après le match, un journaliste m’a aussi demandé si c’était ma revanche. Je lui ai expliqué la même chose : je devais prendre une revanche par rapport à mon manque de performances avec l’OM, pas par rapport au club. Je n’ai rien à reprocher à personne là-bas. »

…d’Anderlecht : « C’est le club que j’adorais quand j’étais petit, j’aurais tellement voulu performer avec ce maillot. Mais je n’ai pas reçu ma chance, c’est comme ça, c’est le football, c’est le destin. On ne peut pas toujours forcer les choses. Je ressens de la tristesse quand je pense que je n’ai plus de lien avec eux. Est-ce que je dois en vouloir à René Weiler de ne pas avoir cru en moi ? Je ne suis même pas sûr. Il a réussi à être champion avec Anderlecht, ça veut dire qu’il a bien bossé. Je me dis seulement que je suis sans doute arrivé aux portes de la Première à un mauvais moment, à une période où le staff ne voulait pas lancer ses jeunes. Si j’avais encore été là-bas la saison passée, ça se serait peut-être passé autrement parce que la philosophie a changé. Mais bon, c’est comme ça dans le foot, une fois que tu arrives en haut, il y a des transactions, il n’y a… pas de place pour l’amour. Pas de place pour la pitié. C’est dommage d’avoir dû partir comme ça mais je n’en veux à personne. En vouloir aux gens, ce n’est pas ma manière de voir les choses… »

Par Pierre Danvoye

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