© belgaimage

Ivan Tomecak, le nouveau défenseur polyvalent du Club Bruges

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Le Club Bruges a déboursé plus d’un million d’euros pour acquérir le défenseur latéral croate Ivan Tomecak (28 ans), qui arrive de Malines. Découverte.

« Ivan a commencé à 7 ans au Dinamo Zagreb », explique son agent Dejan Veljkovic, qui a amené Ivan Tomecak en Belgique avec le scout Bosko Balaban. « Le Dinamo, c’est le top en matière de technique et de vitesse. Ce club est, de loin, le premier club des Balkans dans ce domaine. Un véritable vivier de talents. »

En août 2018, alors qu’il a 18 ans, la direction du Dinamo convainct le joueur d’être prêté pendant un an et demi au NK Lokomotiva Zagreb afin d’accumuler du temps de jeu. Non sans succès puisqu’il y a vécu la promotion de D3 en D2, gagnant également de l’expérience dans l’antichambre de l’élite. Du coup, cet ancien ailier reconverti en défenseur est retourné au Dinamo de janvier 2009 à janvier 2013, un club de pointe en Croatie.

« C’était le moment idéal pour y devenir titulaire et se bâtir un palmarès », affirme Veljkovic. « Car après cinq titres de champion, une supercoupe et trois victoires en coupe, Ivan a aussi pu participer pendant deux saisons à la Ligue des Champions. En novembre 2011, il a même marqué contre le Real Madrid alors qu’il était entré au jeu comme remplaçant. Certes, son équipe a perdu 6-2, mais cela reste un grand souvenir pour lui. »

En 2013, Tomecak est cependant parti au NK Rijeka. « Comparez cela à un passage d’Anderlecht au Club Bruges, ou vice-versa », affirme Veljkovic. « Rijeka a les mêmes ambitions : remporter des trophées. Et, avec le recul, on peut estimer qu’il n’a pas effectué un mauvais choix, puisqu’il a gagné une supercoupe et une coupe. A Rijeka aussi, il s’est distingué par sa vitesse et son endurance. »

Ses qualités ne sont pas passées inaperçues, non plus, aux yeux de Slaven Bilic, le sélectionneur national à l’époque : il l’a appelé le12 novembre 2014 pour un match amical contre l’Argentine de Lionel Messi à Londres.

Du Dnipro à Al Nassr

En août 2015, le club ukrainien de Dnipro s’est acquitté sans aucun problème de la clause libératoire d’un million d’euros prévue dans son contrat. Tomecak espérait s’y mettre en évidence aux yeux des clubs espagnols et italiens, comme l’avaient fait ses compatriotes Ivan Strinic et Nikola Kalinic avant lui. Mais ce scénario rêvé a tourné au cauchemar. Le club qui avait encore disputé la finale de l’Europa League contre le FC Séville quatre mois plus tôt, a connu des problèmes financiers.

« Au bout du compte, il est tombé en faillite », se souvient Veljkovic. « Tous les joueurs ont été libérés en juillet 2016. C’était très dommage, car Ivan jouait tous les matches et avait refusé des propositions d’autres clubs. Il y avait déjà eu un contact avec Bruges en mai 2015. Ivan pouvait devenir le successeur de Thomas Meunier. Mais ce dernier s’est blessé et n’est pas parti tout de suite. La transaction ne s’est donc pas réalisée. Il y a deux ans, j’avais aussi proposé Ivan à Anderlecht, et il y a un an, à Malines. Mais toujours sans succès. »

La solution est venue du club saoudien d’Al-Nassr, dans la capitale Riyadh. C’était en juillet 2016. « Cela peut paraître étonnant comme choix », a reconnu Tomecak sur le site internet Goal. « En fait, j’ai reçu un coup de fil de l’ancien international Zoran Mamic, qui avait joué et entraîné au Dinamo précédemment. Il travaillait à Al-Nassr avec un staff technique croate. Je me suis donc laissé tenter. L’ambiance était très détendue. On chantait constamment dans le bus, nous avons beaucoup ri et beaucoup plaisanté. »

Mamic est parti en janvier 2017. Dans la foulée, Tomecak a décidé lui aussi de quitter l’Arabie Saoudite, après trois buts et cinq assists en 26 matches. Il a cassé son contrat, mais a eu beaucoup de mal à obtenir le visa qui lui permettait de quitter le pays. Les documents se sont fait attendre, et la fédération ne lui a pas donné l’autorisation tout de suite non plus. Du coup, Malines, qui avait tenté d’obtenir un transfert gratuit via le tribunal, a dû attendre la mi-octobre pour que l’Union belge et la FIFA l’autorisent Tomecak à jouer.

Une mentalité de vainqueur

« Un sérieux contretemps », affirme le directeur sportif Rik Vande Velde. « J’avais visionné Ivan avec Yannick Ferrera et Fi Vanhoof sur Wyscout. Nous étions unanimes au sujet de ses qualités : très endurant, capable de jouer des deux pieds, très utile tant défensivement qu’offensivement. Ivan ne panique jamais lorsqu’il a le ballon dans les pieds, et cherche la profondeur. C’est un guerrier, qui a une mentalité de vainqueur, beaucoup d’expérience et un centre très précis. »

« Au début novembre, j’ai reçu un coup de téléphone de Vincent Mannaert », se souvient Veljkovic, tout sourire. « Il ne voulait pas commettre deux fois la même erreur. Ivan devait absolument débarquer pendant la trêve hivernale. Mannaert est fou de ce genre de joueur. Une nouvelle petite mobylette, comme Vital Borkelmans jadis. Un gros travailleur, qui arpente constamment les flancs.

Comme Ivan avait été le meilleur joueur du match entre Malines et Bruges, fin décembre, il fallait que tout aille très vite. Il correspond totalement au slogan du Club, no sweat, no glory (pas de sueur, pas de gloire). Un club plus prestigieux était disposé à mettre plus d’argent sur la table, mais nous avions déjà donné notre parole à Vincent. Bruges a agi rapidement et très correctement. Malines s’y retrouve également : vendre un joueur pour plus d’un million d’euros alors qu’il était arrivé gratuitement, c’est une belle plus-value. »

A Bruges, la satisfaction est de mise. Et le coach Ivan Leko n’est pas le moins heureux, lui qui aime les joueurs qui ont une mentalité de vainqueur. Avec l’arrivée de Tomecak, qui a signé jusqu’en 2021, il est servi, tout en disposant désormais d’une alternative pour Dion Cools et Anthony Limbombe. « Sa polyvalence est un atout, car il peut être aligné sur les deux flancs » observe Mannaert. En outre, comme il vient d’un autre club belge, son adaptation sera plus rapide. Ivan est très motivé.

En Russie via Bruges ?

« Il ne faut pas s’en cacher : Bruges peut constituer un tremplin idéal, susceptible de propulser mon joueur en équipe nationale » précise Veljkovic. L’objectif est d’être du voyage en Russie. Il y a une place à prendre, car à droite, la Croatie ne dispose plus que de Sime Vrsaljko (Atlético Madrid, ndlr) et à gauche d’Ivan Strinic (Sampdoria, ndlr). Derrière, c’est le vide. Le nouveau sélectionneur Zlatko Dalic et son assistant Ivica Olic disposent d’un peu de temps, après avoir remporté les barrages contre la Grèce, pour effectuer un tour d’Europe et visionner les candidats. C’est tout profit pour Ivan. »

par Frédéric Vanheule

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire