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Henrotay, le nouveau patron du Standard

Thomas Bricmont

A l’Académie, signer avec l’agent Christophe Henrotay c’est comme prendre l’ascenseur vers l’équipe première.

Au Standard, si un jeune veut percer au plus vite, le message est clair : mieux vaut prendre Christophe Henrotay comme manager. L’agent profite des possibilités d’une Académie où les joueurs sous contrat avec un agent étaient encore rares, et tente de ferrer les plus gros poissons liégeois au sein d’installations où  » on entre comme dans un moulin, sans filtre « , raconte un habitué des lieux qui ajoute qu’il n’est pas rare de voir des agents jusque dans les vestiaires.

Le jeune attaquant Dorian Dhaeze, international U16 débarqué de Saint-Trond, a marqué plus de trente buts cette saison. C’est Van Buyten en personne qui lui a conseillé de faire confiance aux services d’Henrotay. Big Dan intervient à l’envi dans la politique sportive de l’école de jeunes, puisqu’il a même insisté pour attirer l’oeil d’un formateur rouche sur un jeune ailier pourtant loin d’être transcendant lors d’une rencontre entre les jeunes du Standard et une sélection régionale de l’ACFF. Le joueur en question, pris en test par le club suite à l’insistance de Van Buyten, s’est avéré plus tard être le filleul de l’ex-Diable rouge.

L’ancien joueur du Bayern n’hésite pas non plus à donner de sa personne pour  » aider  » son ami et agent de toujours. Ainsi, le soir de la finale de la dernière Ligue des Champions, le téléphone du jeune Tanguy Beaupain sonne. Au bout du fil, Christophe Henrotay, qui ne tarde pas à donner son portable à Big Dan pour lancer une opération séduction qui se conclut par quelques mots du président BrunoVenanzi. Beaupain comprend alors que la connexion Henrotay devient indispensable pour réussir au Standard.

L’exemple le plus frappant est certainement celui du jeune Jérôme Déom, passé à toute vitesse des U17 au terrain de l’équipe première pour la dernière rencontre des PO2 avant de conclure sa saison le 15 mai par la signature d’un contrat de trois ans. Ce milieu de terrain offensif à l’excellente mentalité n’avait pas encore d’agent quand Thierry Witsel, le père d’Axel qui s’est lancé dans le management de joueurs, l’a contacté.

Mais très vite, c’est Henrotay qui contacte le jeune Déom et ne tarde pas à le convaincre de rejoindre son écurie. Trois semaines plus tard, Jérôme est convoqué pour s’entraîner avec l’équipe fanion les jeudi et vendredi précédant le dernier match de la saison. Verjans et Van Buyten annoncent la bonne nouvelle au joueur, mais ne prennent pas la peine d’avertir le coach des U17, qui l’apprendra de la bouche de son joueur.

Face à Waasland-Beveren, Déom quitte le banc à 20 minutes du terme pour prendre la place de Martin Remacle. La consigne, venue d’en haut, avait été donnée au staff liégeois : Jérôme devait passer au moins quinze minutes sur la pelouse. Une façon de boucler la boucle en faisant de Déom un exemple.  » Aujourd’hui, on a de plus en plus l’impression que c’est lui qui décide de tout, qui tire les ficelles « , raconte un employé du Standard. Signer avec Henrotay, c’est comme prendre un ascenseur vers l’équipe première pendant que le reste de l’Académie souffre dans les escaliers.

Par Guillaume Gautier, avec Thomas Bricmont

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