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Genk a engagé la plus belle pépite du foot suédois

Les stars, ça va, ça vient. Il n’en va pas autrement à la Luminus Arena. Leandro Trossard parti, place à Benjamin Nygren. Portrait d’un jeune Suédois de 18 ans.

« Un wonderboy suédois de 18 ans « .  » Impressionnant.  »  » Le nouveau Zlatan.  »  » Le monde est à ses pieds.  »  » Attention, Ikea : il y a un nouveau produit d’exportation suédois en Belgique.  » Les journalistes ont déployé des trésors d’imagination pour décrire les qualités de Benjamin Nygren. A 18 ans à peine, il était suivi par les plus grands – PSG, Manchester City, Bayern Munich, Inter Milan…-, mais il a opté pour le champion de Belgique.

Un choix intelligent. Le jeune talent norvégien Martin Ødegaard, avait 16 ans lorsqu’il a quitté Strømsgodset pour le Real Madrid en 2015 mais, alors qu’il avait coûté 3,5 millions d’euros, il n’a joué qu’un match de Liga et vient de passer un an et demi à Heerenveen et à Vitesse. De Bernabeu à l’Abe Lenstra Stadion ou au GelreDome, la chute est importante même si, à 20 ans, il n’a pas perdu tout espoir.

Nygren a encore coûté plus cher. Si on inclut les bonus, Genk déboursera 4,7 millions mais le jeune Suédois a opté pour un projet réaliste.  » L’équipe produit un jeu rapide et offensif, ça me plaît « , dit-il. Une phrase qui en dit long à son sujet. Pour son âge, il fait preuve d’une grande maturité. Depuis ses débuts en équipe première d’IFK Göteborg, le 31 octobre 2018, et ses deux premiers buts en championnat – deux semaines plus tard à Örebro – on le porte aux nues mais en Suède, on tient à rassurer : il a la tête bien sur les épaules.

Que pouvait-il espérer d’un transfert en Bundesliga, en Premier League ou en Serie A après avoir joué seulement 15 matches d’un championnat très moyen ? Aucun agent ne risquait d’ailleurs de le lui faire miroiter car c’est son père, Erik, qui défend ses intérêts.

Un rêve devenu réalité

La saison dernière, avant même qu’il ne débute en équipe première, ils avaient refusé des offres des centres de formation du Bayern et de Manchester City pour rempiler jusqu’en 2020.  » En Angletere ou en Allemagne, je devrais jouer chez les jeunes tandis qu’à Göteborg, je peux évoluer chaque semaine en A « , disait-il en juin, alors que l’Allsvenskan – le championnat de Suède – marquait une pause.  » Ces grands clubs ont sûrement de belles choses à m’offrir mais je ne pense pas que ce soit le bon moment.  » Deux semaines plus tard, il signait à Genk. Un choix qui lui semblait raisonnable.

Il n’était devenu titulaire que depuis le départ du vieux Tobias Hysén et depuis le début du championnat, fin mars, il avait joué douze matches complets, inscrivant quatre buts et délivrant autant d’assists. La saison dernière, il avait joué en U19 et en U21 mais le T1 iranien, Poya Asbaghi, l’avait aligné en équipe-fanion au cours des trois dernières rencontres.

En 189 minutes, il avait inscrit deux buts et délivré un assist.  » Je dois évoluer et l’équipe aussi « , avait-il dit avant le début du championnat. Il ne voulait pas trop parler de lui, les autres s’en chargeaient suffisamment. Ce qui l’intéressait, c’était les progrès du club. Car la ville et les supporters méritaient mieux qu’une formation luttant pour son maintien.

Il avait rejoint le centre de formation d’IFK Göteborg dès l’âge de 11 ans après avoir effectué ses débuts à l’âge de 5 ans à Utbynäs SK, un petit club de banlieue où son père l’entraînait.  » Le rêve que j’avais toujours caressé au centre de formation – jouer en Première – était devenu réalité mais le club allait mal et ça me faisait mal « , disait Nygren, dont la soeur Nellie (16) joue à Sävedalens IF et en équipe nationale U17.

Une énorme maturité

Cette saison, l’équipe se porte mieux – elle occupe la quatrième place – et le jeune joueur a fait forte impression. Doté d’un excellent pied gauche, d’une bonne technique, il a le sens du jeu, un bon dribble, une bonne vision, il s’engage, sait se placer et se rendre disponible. Il garde aussi son calme devant le but. Mais il sait qu’il a aussi des lacunes, il s’en est rendu compte dès ses débuts contre Djurgardens – une demi-heure – la saison dernière.  » Je ne suis pas habitué à aller au duel. C’est difficile. Mais j’essaye de presser les défenseurs.  »

Son plus gros problème, c’est le physique mais c’est aussi une question d’âge : il mesure 1m84 mais ne pèse que 75 kilos. Il manque de puissance et tente dès lors de placer son ballon. Un ballon qu’il a parfois tendance à vouloir trop garder alors qu’il a suffisamment de qualités techniques pour jouer en un temps et accélérer le jeu.

L’an dernier, à l’Euro U17, entouré des meilleurs jeunes Suédois, il avait fait preuve de beaucoup d’efficacité : aligné en pointe, il avait inscrit un but et signé deux assists en trois matches, qualifiant son équipe pour les quarts de finale.

Pourtant, la place qu’il préfère est celle qu’il occupait en 4-2-3-1 à Göteborg, sur le flanc droit, où il décrochait pour éviter les duels. Cela lui permettait de rentrer dans le jeu et de tirer du gauche. Comme contre Elfsborg, lorsqu’il a placé le ballon à ras-de-terre hors de portée du gardien.

Face à Djurgardens, il s’est montré plus prompt que tout le monde dans le petit rectangle pour reprendre un centre de Sebastian Ohlsson – un but de renard des surfaces. Enfin, contre Helsingborg, il a marqué sur penalty. Son entraîneur estime que le fait d’avoir pris ses responsabilités était un signe de maturité.  » On a déjà écrit tellement de choses à son sujet qu’il subit plus de pression que Zlatan au même âge.  »

Buteur ou pourvoyeur, peu importe

Mais cela ne se voit pas. Marquer ou délivrer un assist, peu lui importe. Selon wyscout.com, son deuxième assist face à Elfsborg illustre au mieux ses qualités. En reconversion offensive, il file vers l’avant et conserve un peu le ballon jusqu’à ce que Sebastian Ohlsson soit bien placé.  » Son style de jeu fait penser à celui de Teddy Sheringham, un international anglais qui a remporté la Ligue des Champions avec Manchester United « , peut-on lire sur wyscout.com. Il appelle intelligemment le ballon, il a deux bons pieds, il est rapide, toujours prêt à frapper mais pas égoïste pour autant. » On aura bientôt l’occasion de s’en apercevoir chez nous.

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