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France-Belgique: pourquoi tant de haine ?

Retour sur le « seum » et son histoire médiatique, et le douloureux effet miroir qu’elle renvoie des supporters belges.

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Toute rivalité a ses intérêts. Longtemps restée à sens unique, l’antagonisme sportif franco-belge est désormais partagé des deux côtés de la frontière. En 2021, les Belges ne sont plus seuls à se réjouir d’une défaite française. Outre-Quiévrain aussi, on sait apprécier quand le voisin belge se prend les pieds dans le tapis. Lors du dernier EURO, les réactions suscitées par l’élimination belge en quart de finale contre l’Italie n’ont certes pas eu le même retentissement que l’improbable camouflet vécu une semaine plus tôt par les Bleus en huitièmes contre la Suisse chez nous, mais elles ont confirmé que les inimitiés de 2018 étaient encore loin d’être réglées. « Moi, je trouve ça cool d’avoir une rivalité », avoue Pierre Maturana, directeur des rédactions du magazine So Foot. « Et soyons honnêtes, c’est hyper vendeur aussi. Tu peux être sûr que chez nous, sur Sofoot.com, mais aussi dans le tirage de L’Équipe de jeudi, il va y avoir un effet Belgique. »

La rançon de la gloire d’une nation qui compte près de sept fois moins d’habitants, mais qui occupe le premier strapontin mondial depuis trois ans. « Vos clubs en Coupe d’Europe sont déjà plus forts que les nôtres, en tout cas en termes de palmarès », étaye Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction du journal L’Équipe. « Imaginez maintenant que la Belgique ait été championne du monde, ça aurait vraiment foutu un coup à l’ego des supporters français. Cette histoire de seum, honnêtement, c’est aussi la reconnaissance d’une vrai rivalité qui commence à naître depuis quelques années. Pour moi, tout ce qu’il y a à retenir de cette blague sans fin, c’est qu’elle marque l’homologation par le plus grand nombre d’une rivalité France-Belgique bien réelle. Comme quand on a perdu la demi-finale de 1982 contre l’Allemagne sur un attentat de Harald Schumacher. Peut-être que dans le fond, on avait était meilleurs en 1982. Et peut-être qu’en 2018, c’était l’inverse. Ce qui reste, c’est la rivalité pour l’histoire. De toute façon, on sait bien qu’en foot, un jour on est le cocu, le lendemain on cocufie. »

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