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Footgate: la peine de l’agent Veljkovic est connue

En cas de condamnation par le tribunal, l’agent de joueurs Dejan Veljkovic écopera de cinq ans de prison avec sursis et d’une amende de 80.000 euros, elle aussi avec sursis, en échange de sa coopération avec la justice, ont indiqué mardi ses avocats lors d’une conférence de presse à Anvers. Ils y ont expliqué les conséquences pour leur client de son statut de « repenti », qui est utilisé pour la première fois en Belgique.

Dans l’accord conclu avec le parquet fédéral, M. Veljkovic s’est engagé à faire des déclarations « substantielles, révélatrices, sincères et complètes » sur son implication dans le dossier de suspicion de fraude dans le milieu du football et sur le rôle de tiers.

Il devra également fournir des preuves matérielles qui manquent encore dans ce dossier, a précisé son avocat Bart Verbelen. Ce n’est que dans ce cas qu’il pourra bénéficier de cette peine de cinq ans de prison avec sursis, et d’une amende de 80.000 euros, elle aussi avec sursis. Il se verra en outre confisquer tous les avantages patrimoniaux qu’il a eus en net, a précisé son conseil.

Dejan Veljkovic est au coeur du premier volet de l’instruction judiciaire, qui concerne des constructions financières mises en place en concertation avec un certain nombre de clubs dont le FC Malines, Genk, Lokeren, le Club Bruges et le Standard de Liège. Il est également impliqué dans le troisième volet de l’affaire, concernant les matchs suspects Antwerp-Eupen et FC Malines-Waasland-Beveren.

Veljkovic a collaboré « car il n’est pas un criminel professionnel », selon son avocat

L’agent de joueurs Dejan Veljkovic a décidé de collaborer avec la justice et de bénéficier, pour la première fois en Belgique, du statut de repenti car il ne se reconnaît pas comme un « criminel professionnel », ont expliqué mardi ses avocats, quelques heures après l’annonce de la libération, sous strictes conditions, de leur client. Il a aussi voulu éviter de passer plusieurs mois derrière les barreaux dans l’attente de batailles procédurales et de jouer un rôle de bouc-émissaire dans ce dossier de fraude dans le milieu du football belge.

« Notre client ne se reconnait pas comme criminel professionnel », ont expliqué ses avocats. Il a trois enfants et a été dépeint par les médias comme un agent « malafide », un portrait dans lequel il ne se retrouve pas, à croire ses conseils.

Il a aussi souhaité éviter une longue bataille procédurale et devoir passer de nombreux mois en prison pour cette raison et dans l’attente du procès. Il ne voulait pas risquer d’être un « bouc-émissaire » dans ce dossier et « payer pour tout un système », a ajouté son avocat bart Verbelen. « Il a donc décidé de tout raconter et de collaborer. »

« Enormément d’informations manquent encore dans ce dossier », a relevé ce dernier. Or Dejan Veljkovic a travaillé durant des années dans un système « pourri de l’intérieur », dans lequel il a employé des « méthodes illégales » que « beaucoup d’autres » utilisent également.

« L’illégalité y est devenue la norme », a résumé l’avocat. C’est l’agent lui-même qui a fait ce choix et l’accord conclu avec le parquet fédéral lundi, et annoncé mardi, est l’aboutissement de cinq semaines de négociations, a encore précisé Bart Verbelen. La chambre du conseil de Tongres a décidé mardi de libérer Dejan Veljkovic sous de strictes conditions.

Parmi celles-ci, il a interdiction d’entrer en contact avec la presse ou toute personne impliquée dans le dossier, à l’exception de sa compagne, elle aussi inculpée. Il ne peut pas non plus quitter la Belgique et doit coopérer avec les autorités judiciaires, notamment dans le cadre de l’accord conclu avec le parquet fédéral.

De son côté, « halluciné », l’avocat de l’agent de joueurs Mogi Bayat dit, dans une interview à La Dernière Heure, ne pas comprendre pourquoi son client est maintenu en détention, malgré plusieurs demandes en ce sens. « Objectivement, nous avons joué le jeu, on a refusé de donner des interviews, on n’a pas violé le secret de l’instruction afin de respecter les règles. Nous subissons aujourd’hui cette honnêteté qui se retourne contre nous », déplore ainsi Jean-Philippe Mayence.

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