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Focus tactique: Ostende, la prime à l’énergie

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Pleins feux sur le jeu des Côtiers, qui proposent l’un des footballs les plus spectaculaires de l’élite sous les ordres d’Alexander Blessin.

Un compliment prend-il une valeur supplémentaire en fonction du prestige de son expéditeur ? Si la réponse est positive, elle aura peut-être mis du baume au coeur des Côtiers, auteurs d’un départ plus réussi sur le terrain qu’au classement. Car avant d’accueillir les Mauves, le KVO a reçu les louanges de Vincent Kompany : « Ils font le pressing partout sur le terrain, je suis vraiment fan. Ils amènent une chouette philosophie dans notre championnat. Il y aura du spectacle dans les matches d’Ostende cette saison. »

Si le dispositif d’Alexander Blessin n’a rien de révolutionnaire, son équipe propose un style rarement vu sur les pelouses belges. De son passé dans le vaisseau footballistique de Red Bull, l’ancien attaquant allemand a importé les recettes vitaminées du jeu professé par Ralf Rangnick, avec une identité très marquée, focalisée sur l’énergie déployée lors des transitions.

Ostende s’inscrit dans cette lignée, avec une ligne de stats qui ringardise les meilleurs pressings du pays. Les Kustboys affichent un PPDA (passes autorisées par possession adverse) de 6,9, le plus bas – et donc le meilleur – de l’élite, et dominent également le challenge intensity (nombre de tacles, interceptions et duels par minute de possession) avec une moyenne de 8,5, largement devant Genk, Malines et Bruges. Ostende est l’équipe qui dispute le plus de duels défensifs par match (74,4), fait le plus de fautes (17,3) et force le plus souvent l’adversaire à passer par la voie des airs (55,6 duels aériens).

Si cette énergie semble focalisée sur le moment où les Côtiers perdent le ballon, elle a surtout des visées offensives. Malgré le nombre de passes par match le plus faible de l’élite (287,5), les hommes de Blessin sont ainsi la troisième équipe à toucher le plus de ballons dans la surface adverse par rencontre, après Bruges et Anderlecht. Une vision offensive pas encore rémunératrice, à cause d’une équipe trop avare en talent individuel pour faire des différences significatives. En cinq rencontres, les Kustboys ont produit 7,11 expected goals, mais n’ont effectivement fait trembler les filets qu’à quatre reprises. De quoi les confiner à un classement indigne de leurs savoureuses productions, et laisser sous les radars l’impressionnant travail réalisé par Alexander Blessin à la Diaz Arena.

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