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Focus tactique: les diagonales de Montanier

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Pour créer des brèches dans la défense du Cercle, Vojvoda et Laifis ont sorti la longue vue. Un plan bien pensé, mais souvent mal conclu. Explications.

Le diagnostic s’est posé au fil de la préparation, durant laquelle c’est Felipe Avenatti qui a empilé les buts pour les Rouches. Un coup d’oeil sur les datas de sa saison courtraisienne, là où il avait attiré le regard du Standard, renseigne quinze buts, dont huit de la tête. C’est donc avec des centres qu’il faut abreuver la soif de filets de l’Uruguayen, dont le style était forcément inadapté au football prôné par Michel Preud’homme, qui accumulait surtout les joueurs dans l’axe du terrain.

Pour nourrir son buteur, Philippe Montanier a travaillé un nouveau schéma de relance, histoire de multiplier les opportunités de centres. À la manoeuvre, on retrouve Kostas Laifis et Mergim Vojvoda, alignés de concert en défense centrale et chargé d’envoyer des munitions dans les couloirs. Les deux hommes ont multiplié les diagonales pour étirer le bloc du Cercle, avec un certain succès : vingt passes longues réussies sur 25 pour le Kosovar, 17 sur 22 pour le Chypriote. À eux deux, les défenseurs centraux ont réussi un peu plus de 60% du jeu long des Liégeois.

Les Rouches s’offrent 24 centres en nonante minutes, soit environ un toutes les quatre minutes.

La suite de la manoeuvre implique une combinaison qui accélère le tempo. Servi sur la craie, le latéral contrôle et progresse ballon au pied, ou profite de l’irruption au duel d’un défenseur adverse pour remiser en un temps vers l’intérieur, où se trouvent les ailiers qui ont bougé entre les lignes. La formule fonctionne, puisque les Rouches s’offrent 24 centres en nonante minutes, soit environ un toutes les quatre minutes.

C’est là que le plan déraille. Chargés d’alimenter leur attaquant en ballons de but, les joueurs de couloir affichent de pauvres statistiques : 0/2 pour Selim Amallah, 1/4 pour Nicolas Gavory, 2/4 pour Maxime Lestienne et un dramatique 0/7 pour Collins Fai. Trop peu de précision pour les latéraux, et trop peu de volume pour les ailiers, qui ont rapidement permuté pour se retrouver sur leur mauvais pied et favoriser les percées vers l’axe au détriment des centres. Le résultat, c’est que l’Uruguayen touche trois ballons dans la surface en nonante minutes, et ne s’offre au bout du compte qu’une seule frappe au but. Une opportunité qui aurait bien pu faire mouche, sans un gardien des grands soirs pour défendre les perches brugeoises.

Finalement, c’est tout de même avec un jeu long vers les couloirs, mais sans passer par les défenseurs centraux ou l’attaquant de pointe que les Liégeois ont déverrouillé le marquoir. Troisième meilleur pourvoyeur de jeu long de la soirée, Nicolas Raskin trouve Lestienne à droite, et l’infiltration de Samuel Bastien entre les lignes fait le reste pour finir le travail. Une autre manière d’interpréter le plan.

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