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Fernandez : « J’ai été très près de coacher le Real Madrid »

L’actuel entraîneur de La Gantois, Victor Fernandez, a connu le haut niveau avec ses passages à Porto et Saragosse.

Travailler à Porto, c’est travailler avec l’élite, le pouvoir ?

Victor Fernandez : Le FC Porto figure parmi les huit ou dix clubs les mieux organisés du monde. Porto, c’est le professionnalisme pur. Il exploite parfaitement tous ses moyens, sportivement, administrativement, qu’il s’agisse du marketing, de la promotion de la ville, des supporters. Il est ambitieux, agressif. Le pouvoir, oui, il le détient. Il achète des footballeurs chers et les revend avec un bénéfice. Il prend des risques, il vit sous pression. J’y ai vécu mon expérience la plus dure et injuste du football mais en même temps la plus gratifiante… Le club m’a limogé alors que nous étions troisièmes, alors que j’avais gagné la Supercoupe et la Coupe du Monde des Clubs, et que nous étions qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Le président a estimé que nous perdions trop de points sur nos terres. Il avait raison. Nous étions à un point des leaders. Je lui ai répondu qu’il ne devait pas se tracasser, que nous serions champions. Il ne m’a pas accordé de délai. Il m’a limogé, Porto a perdu le titre et a été éliminé de la scène européenne. Quelques mois plus tard, le président m’a téléphoné. Il a avoué qu’il avait eu tort et il m’a invité à la fête qu’il donnait à l’occasion de ses 25 ans de présidence. J’étais à la table d’honneur. Ce fut un moment très émouvant. Le succès en football ne relève normalement pas du hasard, croyez-moi. Derrière tout succès se dissimulent beaucoup de travail et toute une organisation.

Qu’est-ce qui vous a manqué pour entraîner un grand club espagnol ?

Avant tout, je dois dire que je suis très satisfait de mon parcours en Espagne. Au nombre de matches de Primera Division, je suis quatrième, derrière Aragones, Irureta et Muñoz. J’y suis arrivé à 50 ans. Certes, j’aurais aimé lutter pour le titre. J’ai été très près d’un transfert au Real mais le train est passé sans me prendre. Il faut que beaucoup de pièces du puzzle s’emboîtent pour devenir entraîneur du Real ou de Barcelone. Qualités, talent, passé footballistique – il me fait défaut. Au début de ma carrière d’entraîneur, ça a certainement constitué un handicap.

Par Peter T’Kint

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