Et si Gerardo Arteaga était le dernier gros coup en date de Genk?

À la recherche de stabilité depuis le titre acquis en 2019, le Genk 2.0 à l’accent sud-américain attend beaucoup de Gerardo Arteaga, qui semble enfin lancé après une période d’adaptation qui aura duré six mois.

Né sept mois après le but de Luis Hernandez face aux États-Unis qui offrira le sacre au Mexique en Gold Cup 1998, Gerardo Arteaga a été bercé à l’art de défendre du charismatique Rafael Márquez. Un contraste pour un joueur considéré comme le prototype du latéral gauche moderne.

Natif de Zapopan, dans l’État de Jalisco, c’est pourtant 700 kilomètres plus au nord, au Santos Laguna, que Gerardo fait ses classes. Double finaliste de la Ligue des Champions CONCACAF en 2012 et 2013 grâce à une équipe qui combine la fougue de la jeunesse et l’expérience, le club mexicain tente depuis plusieurs années de s’appuyer sur son centre de formation. Avec peu de réussite, la plupart des joueurs du cru évoluant actuellement dans des divisions inférieures.

Formé dans un premier temps comme ailier, c’est toutefois comme latéral gauche que le jeune Gerardo pousse les portes de l’équipe A avec une première apparition conclue par un assist à l’automne 2016. Alors tout juste âgé de 18 ans, le latéral collectionne les titularisations dans une équipe malade, qui terminera le championnat d’ouverture à la seizième place.

Après quatre saisons pleines au Mexique, dont la dernière qui l’aura vu disputer 100% des matches de son équipe, Arteaga signe à Genk au début du mois d’août dernier. Pur gaucher, celui qu’on surnomme Gera arrive dans le Limbourg avec l’étiquette d’international mexicain, lui qui a porté la vareuse d’ElTri à cinq reprises lors de joutes amicales. À un poste où Jere Uronen a du mal à retrouver le niveau qu’il était le sien lors du titre de 2019, les Limbourgeois ont donc misé sur les qualités offensives d’Arteaga après les échecs Bojan Nastic, Neto Borges ou Casper De Norre. Transféré pour 3,5 millions, Artega attendra la quatrième journée et un choc face au Club Bruges pour fouler une première fois la pelouse de la Luminus Arena. Monté dans le temps additionnel, il n’aura pas fallu plus de temps au Mexicain pour se voir brandir son premier bristol jaune après s’être jeté sur la cheville de Siebe Schrijvers. Peut-être histoire de se faire de suite adopter par le public du Racing, toujours en colère après le départ de Schrijvers pour Bruges à l’été 2018.

Gerardo Arteaga, face à Ali Gholizadeh et Charleroi.
Gerardo Arteaga, face à Ali Gholizadeh et Charleroi.© ISOSPORT

Titulaire lors de la déroute au Beerschot (5-2), qui marquera également la fin du coach Hannes Wolf, le jeune Mexicain enchaîne une deuxième titularisation lors de la victoire 3-1 face au KaVé malinois. Relégué sur le banc lors du bref passage de Jess Thorup aux commandes des Genkies, il faudra attendre mi-décembre et la victoire face à Courtrai (lors de laquelle Arteaga ouvrira le score après seulement 44 secondes) pour revoir le latéral mexicain dans le onze de base limbourgeois.

Titulaire six fois sur les neuf premiers matches depuis la reprise, Arteaga semble avoir dépassé Uronen dans la hiérarchie. D’abord installé à gauche dans le 3-4-3 de John van den Brom (que Thorup avait mis en place), le changement de système du coach batave en 4-2-3-1, avec des ailiers qui rentrent énormément dans le jeu (Junya Ito et Theo Bongonda ou Luca Oyen, permet à Arteaga d’arpenter tout le flanc gauche et d’apporter un plus offensivement, lui qui possède un très bon coup de patte.

Avec une tour de contrôle devant comme Paul Onuachu, ou même Kristian Thorstvedt, le choix de Van den Brom semble judicieux, comme l’a prouvé son centre déposé sur le but victorieux du jeune Norvégien face à Charleroi. Dans ce match où la défense limbourgeoise était 100% latino, avec Arteaga à gauche, Jhon Lucumí et Carlos Cuesta au centre et Daniel Muñoz à droite, le Mexicain a sorti une prestation sobre, ponctuée de beaucoup de courses sur son flanc. S’il a parfois semblé assez cool, laissant Ali Gholizadeh seul dans son dos, il a conclu la partie d’une bien belle manière avec cet assist.

Par Robin Maroutaëff

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