Martin Grimberghs

Et si Axel Witsel n’était pas si indispensable que ça aux Diables rouges?

Blessé, l’homme aux 110 caps manquera plus que probablement l’EURO. L’occasion de fantasmer sur un retour de Marouane Fellaini en sélection. Et de se dire que, comme souvent, à toute chose malheur est bon.

Axel Witsel sur le billard, c’est la Belgique du foot qui tremble. Celle qui a toujours vu dans la sentinelle des Diables le métronome d’une équipe qui serait incapable de faire sans son régulateur. Celui que Marc Wilmots avait eu la bonne idée de placer au numéro 6 pour entamer la campagne de qualifications pour la Coupe du monde 2014. Un choix unanimement salué à l’époque, et qui apportera aux futurs quarts de finalistes du Mondial brésilien, une sérénité nouvelle. Depuis, pour beaucoup des onze millions de sélectionneurs nationaux, le Liégeois était devenu le « premier nom à inscrire sur la feuille de match ». Une sorte de bouclier moderne. La caution rassurante d’une équipe qui serait trop portée vers l’avant pour se passer d’un chien de garde à part entière.

Si sa blessure et la potentielle absence qui en résulte en vue de l’EURO sont assurément un coup dur, elles ne doivent pas faire oublier qu’en six ans, les Diables ont grandi. La meilleure preuve est aussi statistique. La dernière fois que la Belgique a perdu sans Witsel, c’était le 3 septembre 2010 à domicile, contre l’Allemagne. Depuis, les Diables ont évolué à vingt reprises sans leur modérateur, pour un ratio de 17 victoires et trois matches nuls. En fait, depuis que Witsel a été replacé en milieu défensif, chacune de ses absences a été comblée avec succès. Que ses doublures s’appellent Steven Defour, Radja Nainggolan, Marouane Fellaini, Mousa Dembélé ou Leander Dendoncker.

Très proche de l’ancien Toffee Marouane Fellaini, Eden Hazard devrait être le premier à insister pour voir son pote de vestiaire repartir pour un tour.

La preuve aussi, cependant, que si en 2021 les Diables sont prêts à évoluer sans l’homme aux 110 sélections, les solutions de repli ne sont pas nombreuses. Des cinq postulants cités ci-dessus, quatre n’entrent normalement aujourd’hui plus en ligne de compte. Mais un fantasme subsiste. Celui de voir Marouane Fellaini rechausser un jour les crampons diaboliques. Les mêmes qui se sont trop souvent fait voler la vedette par des coups de casques trop marquants pour être oubliés.

Fellaini, l’anti-Witsel

Si Big Mo s’est fait une spécialité de sauver la nation lorsque celle-ci était mise à mal, contre l’Algérie en 2014, puis le Japon, en 2018, le Bruxellois de naissance est aussi et surtout l’homme qui ne ressent pas le stress. Un joueur qui pense avec ses pieds, mais joue avec sa tête. Un garçon discret, qui aime démarrer les grandes compétitions sur le banc avant de mettre tout le monde d’accord.

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Parce que Marouane Fellaini est un animal à sang froid. Capable d’exceller aussi bien contre le Brésil en quart de finale de Coupe du monde que chaque semaine dans le championnat chinois. Une valeur sûre, qui joue vers l’avant. Une sorte d’anti-Witsel, dont la potentielle cohabitation future avec un Youri Tielemans donne forcément déjà des idées. Celle d’un football moins prévisible, plus authentique.

Roberto Martinez n’a pas attendu la blessure de son Borussen pour s’en convaincre. Qu’il l’imagine dans un rôle de joker ou de titulaire à part entière, le sélectionneur a toujours affirmé que la porte restait ouverte pour Marouane. Pour ce dernier, l’absence probable de Witsel pourrait par contre tout changer. Revenir chez les Diables par la grande porte, y disputer un EURO en chef de meute, Marouane Fellaini y pense forcément. Dans le cas contraire, il n’aura d’autre choix que de démentir très prochainement une rumeur qui ne fera forcément que grandir dans les semaines à venir.

Le retour de Big Mo ?
Le retour de Big Mo ?© BELGAIMAGE

Au cours de celles-ci, le sélectionneur national ne sera pas le seul à venir draguer Marouane Fellaini et ses 87 sélections. Très proche de l’ancien Toffee, Eden Hazard devrait être le premier à insister pour voir son pote de vestiaire repartir pour un tour. Et généralement, quand le premier de la classe se bat pour s’asseoir à côté de vous à la veille d’un examen important, c’est qu’il espère bien que vous l’aiderez à combler les blancs.

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