Marc Degryse

« Encore une mauvaise publicité pour notre football »

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, il est grand temps que la fédération réfléchisse au comportement de certains supporters et revoie son règlement.

On va retenir que le week-end dernier a été celui des supporters. Et c’est bien triste. Sur le papier, un Saint-Trond – Genk et un Standard – Charleroi, ce sont des matches qui sentent bon l’ambiance, qui promettent sur le terrain. Mais samedi soir, avant même le coup d’envoi du match dans le Limbourg, on pouvait avoir l’impression que ça n’allait pas bien se passer.

Il faut qu’on m’explique pour quelles raisons la direction de Saint-Trond a aménagé une espèce de cage pour y parquer les supporters de Genk. Ça ne servait à rien, c’était de la pure provocation. Et donc, ça partait dans le mauvais sens. On ne traite pas les gens comme ça. Maintenant, ça ne justifie pas le comportement des gens qui étaient dans le stade. Ils n’ont pas d’excuses. Rien ne peut légitimer le jet de projectiles sur un terrain de foot. Que ce soient les supporters de Saint-Trond ou ceux de Genk, ils ont dépassé la ligne rouge.

Il est grand temps que la fédération réfléchisse au problème et revoie son règlement. Dans les faits, c’est l’équipe dont les supporters ont été les deuxièmes à provoquer les incidents qui doit être pénalisée. Et donc, on ne punit pas le club dont les fans ont provoqué les premiers problèmes. Ce n’est pas logique, il faut une vue plus globale, il faut tout prendre en compte. Dans le cas de ce match, les deux clubs sont responsables, il faut punir aussi bien Saint-Trond que Genk.

Et je continue à me demander comment on laisse entrer des fumigènes dans les stades. Où sont les fouilles ? Tout le monde sait quand même que n’importe quel match entre le Standard et Charleroi, ça sent la poudre, il y a des risques de débordements. C’est une tendance de notre championnat depuis des années. Sur le terrain, j’ai vu deux équipes qui faisaient le boulot. Charleroi n’a pas volé son point parce que son organisation était excellente.

Le Standard, lui, aurait pu gagner si on tient compte de son pourcentage de possession et de son désir de mettre la pression du début à la fin. C’était un match intéressant. Mais que va-t-on en retenir au bout du compte ? Une nouvelle interruption d’un derby wallon, des images qu’on n’a pas envie de voir. Encore une mauvaise publicité pour notre football.

Le déplacement d’Anderlecht à Charleroi me fait un peu peur, il y a des risques de débordements.

Et quelque chose me dit que ce n’est pas fini. Ce week-end, il y a un Charleroi – Anderlecht qui comporte aussi des risques de dérapages. Parce que le comportement des supporters mauves vient de changer radicalement à cause de la prestation catastrophique contre Waasland-Beveren. On voit maintenant clairement que la patience, c’est fini. Ils ont accepté de souffrir pendant des semaines sans se rebeller mais tout vient de changer.

Un match à Charleroi, c’est toujours une vitrine, ce n’est pas un déplacement comme un autre. Donc, j’ai bien peur qu’ils fassent de nouvelles actions après avoir dit, dimanche, leur façon de penser aux joueurs et aux dirigeants. Ils n’en peuvent plus. Quand tu enchaînes des matches contre le Beerschot et Beveren, tu dois les gagner sans discussion. Mais non, il a fallu un petit miracle pour que le Sporting se qualifie en Coupe, puis ça ne ressemblait de nouveau à rien contre Beveren. Mon résumé de la première mi-temps des Bruxellois ? C’était dramatiquement lent !

Si j’avais Vincent Kompany en face de moi, j’aurais deux ou trois questions bien senties à lui poser. Pourquoi tous ces changements de composition, semaine après semaine ? Michel Vlap, Pieter Gerkens, Adrien Trebel, Elias Cobbaut, ils sont où ? Il y a une évolution dans le jeu par rapport au début de saison et elle est négative, c’est ça aussi qui inquiète les supporters. Cette fois, ils ont décidé de mettre la pression sur les joueurs. Et sur des gars qui ne sont pas en confiance, ça n’a aucune chance de fonctionner. Je prends un exemple frappant : Yari Verschaeren. La saison passée, il ne ratait jamais rien. Cette saison, il ne réussit plus rien. Il est clairement paralysé.

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