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Emond sans concurrence

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Le numéro 9 des Rouches a prolongé son contrat, mais peine à écarter définitivement les doutes sur sa capacité à mener l’attaque de Sclessin.

Pourra-t-il indirectement remercier la santé récalcitrante d’Orlando Sá, jamais vraiment en forme depuis son retour de Chine ? Ou la fragilité chronique d’Obbi Oulare, replongé dans une convalescence quelques jours après la fin de la précédente ? Toujours est-il que Renaud Emond n’a pas de concurrence. À tel point que, quand ses ischios-jambiers le font souffrir et le privent de déplacement à Genk, c’est Moussa Djenepo qui doit s’improviser numéro neuf sur la pelouse de la Luminus Arena.

Impossible, pour le Standard actuel, de se passer de Renaud Emond. Et ce, malgré trois petits buts plantés sur ses quinze dernières sorties, dont deux inscrits sur penalty. Malgré une implication dans le jeu qui se limite souvent à une touche de balle dans la surface, loin des combinaisons orchestrées par Mehdi Carcela et Paul-José Mpoku.

Emond est là pour intervenir en un éclair, et pousser la balle au fond. Un exercice qu’il maîtrisait à merveille dans le sprint final mené sous les ordres de Ricardo Sa Pinto. Le Gaumais a conclu 2018 avec 24 buts au compteur, dont celui qui a offert la Croky Cup aux Liégeois.

 » 24 buts en un an, ce n’est pas rien « , a expliqué Bruno Venanzi à la DH quelques jours avant de prolonger le contrat d’Emond dans la Principauté. Les négociations ont enfin abouti. Elles avaient commencé voici quatre mois, bien plus tard que ce qu’espéraient ses agents, qui avaient prévu de capitaliser sur la fin de saison en boulet de canon de leur poulain pour faire grimper les enchères salariales.

De son côté, le Standard a temporisé. Si le club affiche son bonheur de pouvoir compter sur un joueur impliqué, à la mentalité exemplaire, certains pointent encore du doigt ses limites sportives, notamment pour pratiquer le football plus technique cher à Michel Preud’homme et Emilio Ferrera. Dans le scénario idéal, Emond serait sans doute un supersub, l’homme qu’on installe dans la surface adverse quand le temps presse et que le but ne tombe pas.

Hors du rectangle, le Standard manque de liant avec son homme de pointe. Ce qui explique sans doute l’intérêt hivernal des Rouches pour Felipe Avenatti, le buteur uruguayen de Courtrai, impressionnant pour ses qualités en pivot, à la fois dans les airs et au sol.  » Je n’aurais pas pu justifier son départ auprès du staff, des joueurs, des sponsors et des supporters « , explique Rik Foulon, directeur sportif de Courtrai, au sujet de son géant sud-américain. Déjà privés de Pelé Mboyo, les Courtraisiens auraient vu leur secteur offensif décapité à l’aube du sprint final.

Les Rouches pourraient bien revenir à la charge l’été prochain. Pour Avenatti, ou pour un autre joueur. Renaud Emond retrouvera alors l’incertitude, lui qui profite actuellement d’une période faste en termes de temps de jeu, après de longs mois passés entre le banc de touche et les tribunes sous les ordres de Yannick Ferrera ou d’Aleksandar Jankovic. Pour lutter face à un concurrent sans doute plus adapté que lui aux idées liégeoises, Emond devra répondre avec des buts. Comme toujours.

Par Guillaume Gautier

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