Emilio Ferrera révèle pourquoi il a quitté le Standard

Ancien adjoint de Michel Preud’homme au Standard, Emilio Ferrera était parti se refaire la cerise à Dudelange, comme T1. L’expérience n’a duré que trois mois.

1 Le 17 septembre dernier, vous avez été licencié de Dudelange. Vous étiez alors douzième du championnat avec quatre points. Que s’est-il passé ?

( Direct) Ce n’est pas un licenciement. C’est moi qui suis parti. Ça fait une grande différence. Je voyais que ce n’était pas le projet qui m’avait été raconté au départ, que la collaboration avec le propriétaire n’était pas facile. Il ne pensait pas garder le club avant de revenir sur sa décision. Ce qui fait que la campagne des transferts n’a pas été aussi ambitieuse que par le passé, les meilleurs joueurs sont partis et on a dû reconstruire un tout nouveau noyau. On devait également jouer la Coupe d’Europe et le championnat, où il faut aligner sept Luxembourgeois sur la feuille et maximum quatre transferts. Ça complique beaucoup la tâche.

2 Quand on regarde votre parcours, vous restez peu de temps sur un banc. Pour retrouver votre plus longue période, il faut remonter au Racing Jet (1994-1997). Comment vous l’expliquez ?

Pourquoi vous ne prenez pas en compte le fait que partout où je suis passé, j’ai presque toujours rempli les objectifs pour lesquels on m’avait engagé ? Comment vous expliquez que, quand j’y suis, des clubs font faillite ou sont vendus ? C’est évident, dans ce genre de contexte, je dois partir… Partout où je suis passé, on a vendu des joueurs et le club a gagné de l’argent. Ce ne sont pas des mauvais choix : on ne sait pas savoir à l’avance ce qui va se passer dans un club quand on y signe.

3 Au Standard, l’aventure n’aura duré qu’un an et le courant ne passait pas bien avec certains cadres du vestiaire. Vous l’aviez reconnu dans une interview…

( Il coupe) Je n’ai jamais reconnu avoir de mauvaises relations avec des joueurs. C’est plutôt que je ne suis pas engagé pour en avoir des bonnes, mais pour faire des choix, qui peuvent parfois paraître difficiles à accepter. C’est malheureusement le lot de tous les entraîneurs. Quand vous posez la question à des joueurs qui ne jouent pas souvent, ils vont dire que la relation n’est pas bonne. On ne peut pas plaire à tout le monde. Pour ce qui est du Standard, il y avait un élément du staff qui venait s’ajouter ( Mbaye Leye, ndlr) et je ne voyais pas l’utilité à ce que je reste dans un staff pléthorique. J’avais l’envie d’être vraiment protagoniste de quelque chose. Au Standard, je n’étais pas le décideur. J’avais besoin de rentrer dans le vif du sujet.

4 En partenariat avec le Standard, vous avez lancé en juillet une académie à Alost. Où en est le projet ?

Le projet est très simple : c’est une collaboration entre moi et le Standard de Liège, pour attirer des jeunes talents de la région bruxelloise et de la Flandre. Il s’agit de leur éviter de se rendre jusqu’à Liège. Avec Pierre Locht, on a imaginé un plan dans ce sens. On a eu une première levée au niveau des U12. L’année prochaine, on aura des équipes U10, U11, U12 et U13. C’est une très grosse réussite jusqu’à présent.

5 Au cours de votre carrière, vous avez évolué à différents postes et sur plusieurs continents. Quel bilan tirez-vous ?

J’ai essayé pas mal de choses. J’étais un entraîneur amateur puis, j’avais dit que j’étais capable d’entraîner en professionnel. J’ai réussi. J’ai ensuite voulu suivre mon fils en équipe d’âge, je l’ai fait. J’ai aussi voulu montrer qu’il y avait d’autres moyens de travailler avec les jeunes, je l’ai fait à Anderlecht, avec réussite. En général, quand je critique quelque chose, je mets la main dans le cambouis. Sinon, je me sens très bien comme T1, pas du tout comme adjoint. On ne me verra plus dans ce rôle. Je me sens bien avec les jeunes, avec les adultes, donc on va voir vers où ça va m’amener. En tout cas, l’étranger n’est plus à l’ordre du jour.

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