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Duchâtelet : « Venanzi convient mieux au Standard que moi »

Roland Duchâtelet a débarqué dans le football il y a quinze ans. Une mauvaise décision, déclare-t-il dans un entretien à coeur ouvert. Il parle notamment du Standard, de match-fixing et de l’Opération Mains Propres. Extraits.

Roland Duchâtelet à propos…

… du Standard et de sa communication: « Ma communication en football a parfois été catastrophique. Dans le cas du Standard comme de Charlton. La communication est un énorme défi. Bruno Venanzi, qui a travaillé un an avec moi avant de reprendre le Standard, était nettement mieux préparé que moi. Il fait un travail fantastique. Il convient mieux à ce club passionné que moi. Notez que je n’ai pas eu de problème au Standard la première année. Ils sont survenus à la fin de la deuxième saison, à cause d’une communication malheureuse. Bref, le football est un business qui ne me convient pas. J’ai commis une erreur en m’en mêlant. »

… de son départ de Sclessin : « J’ai décidé de partir à l’issue des PO1 2014. Nous aurions dû être champions mais ne l’avons pas été à cause de match-fixing. J’en reste convaincu. Ce n’était pas dans le chef de mes joueurs mais il s’est passé des choses bizarres dans l’arbitrage et au sein d’autres équipes. Je l’ai immédiatement signalé à la cellule compétente. Ses membres ont pu visionner les images mais cinq ans plus tard, ça n’a toujours conduit à aucune suite concrète. »

… de l’Opération Mains Propres : « L’Opération Mains Propres ? Peu de gens voudront s’exprimer. Il est plus facile de se taire. Certains ont des preuves solides et se taisent. Le fait est que ça va beaucoup trop lentement. Les lois et règlements n’aident pas les juges. Ceux qui veulent échapper à la justice ont suffisamment d’issues alors que les juges n’ont pas assez de possibilités de punir les gens. Nous avons la chance d’avoir une justice très intègre en Belgique. Je peux vous assurer que ce n’est pas le cas dans beaucoup de pays. Mais nos juges sont confrontés à une législation extrêmement complexe. Surtout en football, avec tant d’acteurs différents. »

… des conséquences du Footbelgate: « Dans dix ans, il n’y aura plus de football belge d’un certain niveau. La Belgique sera comme la Bulgarie, de ce point de vue. À l’étranger, on ne saura pas qui est en tête ni qui va devenir champion. Ça n’intéressera personne à l’étranger car on saura comment ça fonctionne.

L’affaire Ye n’a pas changé grand-chose. Si on ne réagit pas sérieusement à ce qui vient de se passer, nous deviendrons un pays du football à la réputation douteuse. Ce sera le signal que tout est permis. »

Par Geert Foutré

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Roland Duchâtelet dans votre Sport/Foot Magazine

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