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Drazen Brncic, le Rossonero du RFC Liège: « À Milan, on parlait des « BBB », pour Bierhoff, Boban et Brncic »

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

« En sept ans, je suis passé de l’AC Hemptinne-Éghezée à l’AC Milan », glisse Drazen Brncic. Une formule magique pour résumer un parcours fou, qui l’a mené des tribunes de Zagreb au banc de Liège. Entretien sur la route des souvenirs.

Après un passage à Éghezée, en Promotion, tu deviens capitaine du club, et tu signes à Charleroi après une saison à dix-sept buts.

BRNCIC: Normalement, je devais aller au RWDM, mais Éghezée a demandé trop d’argent. Je suis arrivé par la petite porte, et j’étais le sixième extracommunautaire alors qu’on ne pouvait en mettre que trois sur la feuille. J’ai fait mon trou et au bout de ma deuxième saison, j’ai été élu Zèbre d’or. Je suis proche de signer à Pescara, il me reste un an de contrat et ils sont prêts à payer huit millions de francs belges, mais Charleroi en réclame vingt-cinq. J’avais déjà passé les tests médicaux, mais je reste finalement pour ma dernière année de contrat. J’ai des contacts avec le Standard quand Luka Peruzovic reprend l’équipe, Aimé Anthuenis appelle à la maison quand je suis à l’entraînement et dit à ma femme qu’il me veut à Genk, j’ai des contacts avec Derby County, Le Havre, Toulouse… Mais finalement, je choisis Torino. En février, tout est arrangé.

Pourtant, tes débuts en Italie, ce sera à Cremonese. Qu’est-ce qu’il se passe à ce moment-là?

BRNCIC: Le club change de dirigeants et en mai, plus de nouvelles. Au final, je pars en vacances sans rien, et on m’y présente un agent, le manager des plus grands joueurs yougoslaves. Il me dit qu’il peut me placer en Italie. Je débarque en test à Cremonese mi-juillet.

À Milan, la concurrence, c’était Leonardo, Boban, Albertini, Ambrosini, Gattuso ou Redondo…

Drazen Brncic

C’est le début du conte de fées, qui t’amène de la Serie B à San Siro.

BRNCIC: Avec Cremonese, j’enchaîne les blessures, mais je tape dans l’oeil du président de Monza. J’arrive là, en D2, et je fais une de mes meilleures saisons. À quatre matches de la fin, on est encore en lutte pour se sauver. Le président me fait venir dans son bureau et me dit: « Sauve l’équipe, et je te vendrai dans un grand club. » Deux semaines plus tard, on est sauvés et le lundi matin après le match, je suis réveillé par le coup de téléphone d’un journaliste qui me félicite: « Bravo pour votre signature à Milan. » Là, je me rappelle la conversation avec le président. Quand il parlait de grand club, je ne m’attendais quand même pas à ça. Sept ans après l’AC Hemptinne-Eghezée, j’étais à l’AC Milan.

Qu’est-ce qui les avait convaincus de te recruter?

BRNCIC: Ils voulaient être compétitifs sur trois tableaux, donc ils cherchaient des joueurs d’expérience sans dépenser trop d’argent. Galliani ( ancien dirigeant du Milan, ndlr) était de Monza, donc il m’avait vu jouer. On avait un noyau énorme, 35 ou 36 joueurs. J’ai réussi à me faire une place dans la liste de 25 pour la Ligue des Champions, et je devais même être sur le banc pour le premier match de championnat, à Bologne. Pendant la préparation, je n’ai pas arrêté de marquer. Les journaux parlaient des « BBB »: Bierhoff, Boban et Brncic.

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Pourquoi tu n’es finalement pas sur le banc contre Bologne?

BRNCIC: Leonardo était blessé, Boban n’était pas prêt, donc je devais être dans la sélection, mais la veille du match, j’attrape une allergie. Peut-être à cause de ce que j’ai mangé, peut-être la tension du premier match, je ne sais pas. Mais j’attrape de l’urticaire, et le docteur doit me faire une piqûre de cortisone. Impossible d’être avec l’équipe le lendemain. Et après ça, les autres sont revenus. Et la concurrence, c’était Leonardo, Boban, Albertini, Ambrosini, Gattuso ou Redondo… J’ai encore été quatre ou cinq fois sur le banc, j’ai joué quatre matches en Coupe d’Italie et une fois en Champions League, mais après six mois, j’ai demandé à partir. J’allais avoir trente ans, et j’avais envie de jouer.

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