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Doku: « Dès mon premier entrainement, j’ai mis pas mal de monde d’accord »

Grâce à son profil atypique de dribbleur frénétique, Jérémy Doku n’a plus rien d’une surprise depuis longtemps. Rencontre avec un homme qui plaît beaucoup à Roberto Martínez et qui rêve de mettre tout le monde d’accord cet été.

Depuis que Roberto Martínez a adoubé la pépite de Neerpede début septembre 2020, la trajectoire de Jérémy Doku semble inarrêtable. Aperçu pour la première fois contre le Danemark en fin de match le 5 septembre, titularisé trois jours plus tard contre l’Islande à la position de prédilection d’Eden Hazard, transféré dans la foulée pour 26 briques au Stade Rennais, homme du match fin mars contre la Biélorussie, Doku s’apprête désormais à vivre, à tout juste 19 ans, une première grande compétition. Plus jeune de quelques semaines que Divock Origi et Adnan Januzaj en 2014, notre homme est seulement battu au jeu de la précocité par les 18 ans d’Enzo Scifo de l’EURO 1984. Ce qui situe autant l’ampleur de la performance que le chemin qui reste à parcourir pour un joueur sur lequel tout le monde fantasme, mais dont on attend cet été le premier acte fondateur de la carrière majuscule qu’on lui promet.

Jérémy, le 5 septembre dernier, Roberto Martínez t’offrait tes deux premières minutes avec les Diables pour ta première convocation dans le groupe. Et ce malgré la grosse concurrence à ton poste. Tu as été surpris de la confiance accordée par le coach ?

JÉRÉMY DOKU : Non, parce qu’une surprise, ça s’assimile dans mon esprit à un cadeau. Et que je me souviens de ma première avec les Diables. C’était lors d’un entraînement à Tubize et je crois, en toute modestie, avoir été au rendez-vous. En vrai, j’ai fait un super entraînement. Je ne dirais pas que les gens étaient choqués, mais je crois que j’ai mis pas mal de monde d’accord ce jour-là. Et je crois aussi que logiquement, ça a joué dans la tête du coach pour la suite. Certains joueurs stressent pour leur première. Moi, j’avais juste à coeur de prouver que j’avais ma place, de montrer d’entrée de jeu le meilleur de moi-même. Et puis, pour les joueurs qui ne me connaissaient pas encore et qui pouvaient, dans une certaine mesure, se demander ce que je faisais là, je pense que ça a aussi aidé à mon acclimatation.

Suite à cela, on a dit de toi que tu étais le chouchou du coach. Ça t’a blessé ?

DOKU : Je ne sais pas comment je dois prendre ça. Je le redis, je n’ai jamais eu l’impression qu’on me faisait de cadeau. Le coach, il joue sa crédibilité à chaque match, comme nous. S’il me fait jouer, c’est qu’il a ses raisons. Et s’il nous aime, c’est qu’il pense qu’on peut apporter un plus à l’équipe, je ne vois que ça.

Souvent, les amicaux qui précèdent une grande compétition sont déjà déterminants pour fixer la hiérarchie entre titulaires et remplaçants. Tu penses aussi que les matches contre la Grèce (ce jeudi 3 juin) et la Croatie (ce dimanche 6 juin) seront plus importants qu’on ne le croit ?

DOKU : Bien sûr. Le coach va voir qui est prêt, qui ne l’est pas. Sur qui il peut compter ou non. Forcément, il y aura les blessures, les petits coups de fatigue des uns et des autres, etc. Moi, je me sens bien, je suis fit. Après, c’est légitime, il y a un peu de fatigue, mais j’ai la dalle. Ce n’est pas un tournoi de quartier qu’on va jouer, c’est un vrai truc. Avant la reprise à Tubize, on a reçu une semaine de congé. Moi, j’ai coupé trois jours, mais ensuite, j’ai repris en individuel avec un coach de l’équipe nationale. Histoire de prendre un peu d’avance (Il rit). Je vous l’ai dit, j’ai faim ! Être à l’EURO, c’était mon premier objectif. Le second, c’est de prouver à l’entraîneur que je suis prêt à jouer.

On a l’impression que tu as définitivement été adoubé par le grand public à l’occasion du 8-0 de la fin mars contre la Biélorussie. Tu penses que c’est aussi à ce moment-là que tu as confirmé pour de bon ta place dans la sélection ?

DOKU : Contre l’Islande et la Côte d’Ivoire, j’étais conscient de ne pas avoir donné la pleine mesure de mon talent. Du coup, oui, ça m’a fait du bien de montrer à tout le monde qui j’étais vraiment contre la Biélorussie. Je me suis senti bien, apaisé. Fier du devoir accompli. Parce que j’avais enfin montré au coach que j’étais prêt. Après le match, il m’a félicité, mais il n’a pas dit de trucs de ouf non plus. Il savait que j’étais content. Et puis, il est malin: il savait aussi que la presse allait en faire de tonnes. Il ne voulait pas encore en rajouter.

Ce jour-là, vous avez évolué avec ce qui ressemblait à une équipe remaniée, privée de certains de ses cadres. Ça fait quoi de savoir qu’un jour, ce sera à toi, à vous, de porter les espoirs de cette sélection sans qu’il ne s’agisse d’un match amical ou d’une rencontre a priori facile ?

DOKU : Je pense souvent à ça. Beaucoup pensent que la nouvelle génération ne sera pas à la hauteur. Qu’on ne verra plus jamais une équipe belge aussi forte qu’actuellement. Moi, j’ai 19 ans, mais je ne veux pas penser à ça. À l’inverse, je ne veux pas attendre cinq ans que les anciens ne soient plus là ou qu’ils soient trop vieux pour me faire une place. Ce serait le schéma facile de dire ça, mais je ne veux pas me contenter d’attendre mon tour. Je veux prendre mes responsabilités dès maintenant.

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