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Dimata, les dessous d’un prêt déguisé

Thomas Bricmont

Voici pourquoi Landry Dimata, l’attaquant numéro un des Espoirs, était (quasiment) assuré de prolonger son aventure au RSCA.

La semaine dernière, la presse a annoncé la future levée d’option de Landry Dimata. Une heureuse nouvelle, donc, pour les supporters mauves qui pourront compter encore quelque temps sur un des plus grands espoirs du football belge. La nouvelle direction anderlechtoise aura déboursé un package total de 6 millions d’euros pour s’attacher définitivement les services du futur ex-attaquant de Wolfsburg.

Grâce aux documents du contrat du joueur, que l’on a pu se procurer, on sait que le prêt de ce dernier pour la saison 2018-2019 a coûté un million d’euros au club bruxellois, tout en incluant une option d’achat à 5 millions d’euros. Une option d’achat qui a tout d’un prêt déguisé puisque l’option est automatiquement levée si « le joueur joue 5 matches » ou « si Anderlecht se qualifie pour une compétition européenne ».

Autrement dit, hormis en cas de blessure grave, Landry Dimata était assuré d’être anderlechtois au bout de l’actuelle campagne. Les négociations de longue date ont pris fin quelques semaines avant le début de la Coupe du monde dans le Sud de la France où Luc Devroe et l’agent Didier Frenay s’étaient retrouvés pour finaliser ce contrat.

Partenaire privilégié du club de Wolfsburg (où on lui doit notamment les passages de Junior Malanda, Ivan Perisic, ou Koen Casteels) et d’Anderlecht désormais, la société de management Star Factory, détenue par Frenay, a une nouvelle fois réalisé une affaire particulièrement lucrative.

Après avoir touché une commission de 3.325.000 euros qui correspond à la différence entre le prix du transfert déboursé par Wolfsburg (11.500.000 euros) et ce qu’Ostende a perçu (8.175.000 euros), Star Factory va percevoir pour le passage définitif de Dimata à Anderlecht une nouvelle commission de 2 millions d’euros payée en trois parties (750.000+500.000+750.000) et percevra, sur une future vente, 10% de ce qui excède 10 millions d’euros.

Les bonnes relations entre Didier Frenay et Luc Devroe ne datent pas d’hier puisqu’elles étaient déjà visibles du temps où l’actuel directeur sportif du RSCA officiait à Bruges (entre 2007 et 2011), suite aux transferts d’Ivan Perisic et de Thomas Meunier, et se sont poursuivies à Roulers, et à Ostende.

Wolfsburg est-il le lésé de cette affaire, puisqu’en l’espace d’un an le club allemand ne récupérera que 6 millions des 11,5 millions investis ? Didier Frenay, intermédiaire entre les deux clubs, s’en défend. « Il faut prendre tous les éléments en considération. Pour rappel, le joueur ne s’était pas imposé à Wolfsburg l’an dernier au sein d’un contexte particulièrement difficile. Wolfsburg va récupérer une partie du montant investi, se débarrasse du salaire du joueur, et ne doit plus payer de commission. Et si le joueur quitte Anderlecht dans le futur pour un montant de l’ordre de 15-20 millions, Wolfsburg récupérera une partie de cette somme, ce qui équivaudra au final à une opération banche. »

Par Thomas Bricmont

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