Thomas Bricmont

Dennis Praet, un Soulier d’Or dans l’air du temps

L’annonce du nouveau Soulier d’Or, mercredi, a presque aussi vite été accompagnée de son lot de critiques. Rien de nouveau sous le ciel gris…

Cette fois, c’est Dennis Praet qui trinque (et on ne va certainement pas le plaindre). Sa godasse dorée serait illégitime selon certains. D’autres pointent un prix ringardisé par l’évolution des lois du foot business et des incessants transferts. D’autres encore tirent sur la corde du communautaire. A chacun sa marotte, mais rien de bien neuf ni de très original.

Les jours qui précèdent la cérémonie, on y va de ses favoris, en interrogeant à peu près tout ce qui « interrogeable ». Le jour J, on observe le défilé burlesque des WAG’s de la Jupiler League. Et le lendemain, ça clashe ou ça encense, le tout accompagné de photos de famille. Et si on croit avoir la dent dure justifiée, on oublie que Dennis Praet n’est qu’un nouveau Steven Defour ou Axel Witsel.

Eux aussi étaient illégitimes pour certains: Defour n’avait rien gagné, était trop jeune, avait devancé le talentueux et expérimenté Ahmed Hassan. Witsel, lui, l’avait « volé » à Milan Jovanovic, et avait bénéficié du vote communautaire (du Sud cette fois), etc. Autant d’arguments qu’on avait pu entendre à l’époque.

Praet, Soulier d’Or: qui peut s’offusquer d’une distinction qui consacre ce pour quoi la Belgique est désormais enviée, le talent de sa jeunesse ?

Aujourd’hui, le Soulier d’Or s’inscrit dans la même lignée: un joueur belge, talentueux, qui manque encore de planches, mais à l’avenir prometteur. L’autre solution, c’est de consacrer un étranger type Vazquez, Boussoufa, Mbokani, Jovanovic… tous des éléments confirmés qui enrichissent notre championnat, mais qui s’ils connaissent – ou ont connu – leur plénitude « chez nous », c’est peut-être parce qu’ils sont – ou étaient – trop courts pour mieux.

Désormais, les attributs de notre compétition vont vers la formation et de moins en moins vers des joueurs étrangers de seconde zone. Si Dennis Praet n’entre peut-être pas dans la lignée des Kompany, Defour, Witsel et autre Thorgan Hazard, on jugera sur pièce dans les mois et années à venir. Qui peut véritablement s’offusquer d’une distinction qui consacre ce pour quoi la Belgique est désormais enviée et reconnue: le talent de sa jeunesse ?

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