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Dennis Praet se livre dans Sport/Foot Mag: « Roberto Martinez n’a pas de chouchous »

Épanoui comme jamais dans le Leicester de Brendan Rodgers, Dennis Praet vit depuis une grosse année au rythme infernal de la Premier League. Entretien.

Tu disais cette saison avoir redécouvert la position de numéro 10 qui t’avait révélé à Anderlecht. Celle où s’est aussi d’abord fait connaître un joueur comme Yari Verschaeren, toujours actif chez les Mauves. Il y a un peu de Dennis Praet dans ce joueur-là ?

DENNIS PRAET : Oui, quand j’étais jeune, je crois que je lui ressemblais un petit peu. Un joueur de ballon, mais qui aime bien plonger dans les espaces, qui est très mobile, avec un centre de gravité assez bas. Moi, avec le temps, je suis devenu un peu plus costaud, un peu plus défensif, mais à son âge, j’avais un peu la même manière de jouer. À l’exception que moi, j’ai toujours bien aimé tacler. C’est un geste qui m’a toujours plu. Un beau tacle, je trouvais que ça avait du style. Je me rappelle à 17 ou 18 ans, j’étais assez maigre, je n’en menais pas large sur le terrain, mais j’étais le numéro 10 d’Anderlecht. Celui par qui le danger devait arriver. Celui qui devait produire du beau jeu aussi. Du coup, mes adversaires étaient souvent surpris de me voir tacler. Mes coéquipiers aussi, en fait (rires).

L’autre point commun avec un Yari Verschaeren, c’est qu’à toi, comme à lui, à un moment, on vous a demandé de porter le jeu offensif d’Anderlecht sur vos jeunes épaules. Alors que vous n’étiez visiblement pas encore prêts à assumer cette pression-là ?

PRAET : Moi, ma chance, c’est qu’on a encore été champions deux ou trois fois à mon époque (techniquement, il a même été quatre fois champion de Belgique avec Anderlecht en 2012, 2013, 2014, et même 2017, malgré son départ en tout début de saison, ndlr). Donc j’ai beaucoup de bons souvenirs parce que quand on est champion, tout va bien à Anderlecht. Pourtant, même dans ces moments-là, il y a des passages plus difficiles. Alors aujourd’hui, je veux bien croire que cela ne doit pas être facile pour un gars comme Yari. D’autant qu’en tant que jeune, si tu lis trop les journaux, ça peut vite devenir dur. En cela, je me reconnais en lui. Je ne crois pas qu’il en souffre parce que c’est un gars qui a la tête sur les épaules. Parfois, je lis qu’on dit de lui que c’est un super joueur, parfois ce sont des commentaires moins positifs. Mais en soi, je crois que c’est une bonne école parce que si tu veux prétendre jouer un jour dans un grand club, tu devras t’habituer à faire avec ce que les gens peuvent penser de toi. En bien ou en mal.

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Roberto Martinez en pense en tout cas beaucoup de bien. Ce n’est pas le seul joueur qui a récemment tapé dans l’oeil du sélectionneur national. On dit d’ailleurs de plus en plus que le sélectionneur aurait ses chouchous. Jérémy Doku et Yari Verschaeren aujourd’hui. Youri Tielemans hier. Qu’est-ce qu’il faut que toi tu fasses pour convaincre à ton tour le sélectionneur de te laisser une vraie chance ?

PRAET : Je ne crois pas que Roberto Martinez ait ses chouchous. Je ne suis pas d’accord avec les gens qui pensent cela. La preuve, c’est que quand Yari et Jérémy sont arrivés chez nous, ils ont tout de suite montré à l’entraînement ce qu’ils savaient faire. À l’entraînement, puis en match. En règle générale, je crois que le sélectionneur est toujours très correct. Il regarde les prestations en club, comment on s’y entraîne, dans quel système on évolue et il fait ses choix. Bien sûr, certains joueurs s’adaptent mieux à son système, mais c’est normal. Et surtout, les résultats plaident pour lui. Je ne vois pas en quoi cela nécessiterait de polémiquer. Mais cela ne m’empêche pas de pester de ne pas avoir plus de temps de jeu, mais ça aussi, c’est normal dans une équipe du rang de la Belgique aujourd’hui. Personnellement, je sais que le coach me donnera encore des occasions, ce sera alors à moi de prouver qu’il ne s’est pas trompé

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