Décevants play-offs 1

Le football des PO1 s’assimile de plus en plus à un combat, à une succession de petites fautes pour casser le rythme et à une démonstration de puissance pour peser sur la défense.

La semaine dernière, nous étions en visite chez Simon Mignolet à Warrington, à mi-chemin entre Liverpool et Manchester. Vous trouverez l’interview dans nos colonnes la semaine prochaine. L’objet de l’entretien? Notamment la magie d’Anfield. Dans un lointain passé, nous y avons assisté au dernier titre des Reds.

Nous étions à côté de Gary Ablett. Il était suspendu et comme il n’y avait plus de place, on l’avait casé dans la tribune de presse. Nous avons échangé quelques mots, à peine compréhensibles, entre deux vagues d’encouragements. A donner la chair de poule.

Jeudi soir, nous y avons repensé en voyant les images de l’inauguration du stade, rénové. On a commémoré le drame de Sheffield et l’émotion a jailli de milliers de gorges. Le succès se fait attendre. En trois ans à Liverpool, Mignolet a été proche du silverware à quelques reprises, sans jamais le décrocher. Ce n’est pas faute d’enthousiasme.

Il est de ces matches qu’on n’oublie pas. Comme Liverpool-Dortmund. Les Allemands ont brillamment débuté, déferlant sur le terrain et prenant le match en mains. Puis, les Anglais ont multiplié les attaques et fait s’écrouler Dortmund. Sans fautes irritantes seulement destinées à gagner du temps, sans tentatives de Dortmund de casser le rythme, sans double morale.

C’est tout à l’honneur des Allemands: ils sont restés fidèles à leur philosophie et sont morts debout. Comme c’est tout à l’honneur des Anglais d’y avoir cru, même quand ils étaient menés 1-3.

Faut-il être en Europa League pour développer le meilleur football ? Ce serait excessif mais le contraste avec le match Atlético-Barça de la veille était énorme. Là, pas de vagues offensives mais une défense érigée en art, jusqu’au cynisme. Certes, les joueurs de l’Atlético savent jouer et la manière dont Griezmann et Cie ont marqué le 1-0 avant de doubler la mise sur un contre était techniquement belle.

Mais les matches de Diego Simeone n’imprègnent pas les mémoires. El Cholo mise un peu trop sur la puissance et le contre, à l’argentine. En ce sens, dans cette phase, la Ligue des Champions, qui regroupe quasi toujours les mêmes équipes, devient trop tactique, trop fermée.

Heureusement qu’il y a Anfield pour se consoler.

D’aucuns, comme le Real, évoluent vers un football tout en puissance. Les dribbleurs ne se trouvent plus au Real ni à l’Atletico. Même Bale et Cristiano ne s’y risquent plus. Quant aux Catalans, ils semblent tombés en panne.

On constate la même évolution au niveau belge. Les piliers et phares d’Anderlecht s’appellent désormais Kara, Dendoncker, Okaka. Ni Praet ni Djuricic, sans parler de Suarez. Les puristes parmi nous doivent s’y faire et accepter la réalité, aussi difficile cela puisse-t-il être.

Le football des PO1 s’assimile de plus en plus à un combat, à une succession de petites fautes pour casser le rythme et à une démonstration de puissance pour peser sur la défense. Anderlecht aussi doit vivre avec cette réalité. Plus de champagne mais une bonne bière.

Nous en sommes à neuf matches en PO1. Neuf matches durant lesquels seul le KRC Genk, qui reçoit le leader, Bruges, s’est détaché de son adversaire à plusieurs reprises. Samedi, avant le repos, à Waregem et une semaine plus tôt contre Ostende.

Les autres se battent péniblement, à l’image de l’Atlético. Vendredi, Gand s’est rabattu sur un plan B bien maigre: balancer des longs ballons vers Coulibaly en espérant qu’il en fasse quelque chose. Il n’y a pas d’amélioration en vue.

Le Club Bruges se fraie un chemin vers un titre possible. En comptant sur un éclair d’Izquierdo ou une passe de Vanaken mais surtout sur une très solide défense, battue dimanche pour la première fois dans ces play-offs.

Le Club se crée peu d’occasions. Contre Ostende et contre Gand, il a pris l’avantage grâce à un but contre son camp de l’adversaire. La saison passée déjà, les avants avaient peu marqué pendant les PO1. Même Anderlecht ne brille pas sur le plan offensif.

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