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Débat : les investisseurs étrangers sont-ils une bonne chose pour le foot belge ?

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Chaque semaine, Sport/Foot Magazine pose la question qui fait débat.

Ivan De Witte

 » Je suis tout à fait contre « , tonne le président de La Gantoise. D’ailleurs, chez lui, il est carrément stipulé dans un document officiel que le club ne tournera pas avec des fonds en provenance d’autres pays, ou avec des fonds d’un repreneur tout court.  » C’est un accord avec la Ville de Gand et l’idée, au départ, vient de nous. Il est mentionné dans les statuts que nous avons l’occupation exclusive du nouveau stade pendant 50 ans mais aussi qu’il ne peut pas y avoir d’apport financiers en provenance de l’étranger, et qu’il ne peut carrément pas y avoir de repreneur. Le club doit rester dans les mains de l’ASBL existante. Nous voulons que La Gantoise reste associée à une communauté, la communauté gantoise avec ses supporters, ses sponsors, sa propre structure. L’assemblée générale est d’ailleurs constituée exclusivement de personnes de cette communauté « .

Abbas Bayat

 » J’ai été le premier étranger à racheter un club belge, en 2000. Le premier qui a osé…  » Donc, il ne va pas dire que les investisseurs étrangers sont un mal pour notre football ? Détrompez-vous !  » C’est une mauvaise chose, je ne vois pas l’intérêt pour la D1. Si le propriétaire étranger a déjà un club dans un autre pays, il est probable qu’il s’oriente vers le marché belge pour y placer des joueurs qui ne jouent pas avec son autre club, pour une question de niveau ou de nationalité. Il va essayer de les faire progresser ici pour qu’ils prennent de la valeur, pour les utiliser ensuite dans son autre club ou les vendre en faisant un bénéfice. C’est bon pour lui, pas pour le championnat de Belgique en général « .

Pierre François

Le nouvel administrateur délégué de la Pro League ne met pas l’accent sur des nationalités, plutôt sur des projets.  » Lille, c’est l’étranger, mais pour Mouscron, c’est bien plus proche qu’Anvers. Est-ce moins naturel comme rapprochement sous le seul prétexte que cet investisseur vient d’un autre pays ? On ne peut pas dire que toutes les reprises de clubs par des étrangers provoquent un effet positif. Tout comme on ne peut pas dire que ça implique automatiquement des inconvénients. Le plus important, pour moi, est le respect des caractéristiques du club concerné. Si le nouveau propriétaire tourne le dos à son ADN, je ne trouve pas ça positif. S’il en tient compte, s’il cherche même à le faire évoluer dans la bonne direction, c’est bien « .

Trudo Dejonghe

 » Ces reprises étrangères ne sont pas une bonne chose pour notre football « , affirme cet économiste du monde du sport.  » Qui peut me citer des exemples de reprises réussies ? Regardez le Lierse, Eupen, Visé, Tubize, le White Star. C’est la même chose aux Pays-Bas avec ADO La Haye et Vitesse, pareil en Suisse avec Neuchâtel, idem en Angleterre avec Portsmouth. Dans le pire des cas, Courtrai va devenir un nouveau Lierse avec une vaste légion étrangère de joueurs. Parce que chez nous, tout est possible, au contraire de ce qui se passe en Angleterre par exemple. Le football n’intéresse pas ces repreneurs, ils ne pensent qu’à l’aspect financier. Bien souvent, l’argent injecté l’est sous forme d’emprunts, ainsi on accumule les dettes, et quand le propriétaire se retire, c’est terminé pour le club « .

Par Pierre Danvoye et Christian Vandenabeele

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