Jacques Sys

« Dans les circonstances actuelles, le RMP n’a aucun espoir de survivre en D1! »

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Le Cannonier sonne creux cette saison.

A une demi-heure du coup d’envoi du match entre Mouscron-Péruwelz et Ostende, une trentaine de personnes se trouvaient dans la brasserie Le Stade, située sous la tribune principale. Elles semblaient plus disposées à jouer aux cartes qu’à regarder un match de football. Au début du match, il n’y avait pas 2.500 personnes dans l’enceinte. C’est assez éloquent, pour un club dans l’ignorance de son destin. Mouscron-Péruwelz, qui a titularisé onze Français, a essuyé une huitième défaite d’affilée dans ce décor. Il plonge dans un puits sans fond.

Durant la conférence de presse, son entraîneur, Fernando Da Cruz, était combatif. Il s’est dit convaincu de glaner suffisamment de points lors des quatre derniers matches – dont trois en déplacement – pour assurer le maintien de l’équipe. La réalité est différente : dans les circonstances actuelles, ce club n’a aucun espoir de survivre au plus haut niveau. Il n’y a pas la moindre ambiance au Canonnier ni aux alentours. Même si les journalistes y sont accueillis avec chaleur. Au repos, ils reçoivent une délicieuse soupe bien chaude. Comme au… Cercle Bruges.

Mouscron plonge dans un puits sans fond

Les Vert et Noir cultivent les anciennes valeurs. Même en ces temps sombres, le Cercle reste un exemple de convivialité, doté d’une mission sociale. Mais en football, c’est sur le terrain que se trouve la seule vérité. Le Cercle ne s’extirpe pas des dernières places. La manière dont il a été balayé samedi au Lierse donne à réfléchir. Le changement d’entraîneur n’a pas été un succès et on se demande si un entraîneur aussi vert qu’Arnar Vidarsson, malgré le positivisme dont il rayonne, possède un bagage suffisant pour libérer son noyau de ses doutes. Même pendant le mercato, des erreurs ont été commises, erreurs inhabituelles dans le chef du Cercle, généralement rationnel et raisonnable. L’arrivée du coûteux avant Richard Sukuta-Pasu a constitué le summum. Il a bénéficié d’un trop long crédit alors que ses prestations tournaient à la catastrophe.

Le Cercle a marqué 17 buts en 26 matches et son meilleur joueur, n’est autre que son gardien, Olivier Werner. Voilà qui symbolise sa descente aux enfers. Le Cercle a besoin d’un finisseur, comme celui de Waasland-Beveren. Renaud Emond a déjà marqué dix buts. Il ne participe pas aux combinaisons de l’équipe mais il est redoutable dans le rectangle. Il n’empêche que si Guido Brepoels assure le maintien de cette équipe dénuée de véritable talent, il aura réalisé un exploit.

Un miracle s’annonce aussi au Lierse, où Maged Samy semble avoir eu raison de jouer la carte de la jeunesse. Le club du Lisp a définitivement classé Hernan Losada, qui ne jouait que par à-coups, de même qu’Arjan Swinkels, le chouchou du public, qui se distinguait surtout par sa grande gueule. Samedi, même le champion du monde triomphalement enrôlé, Joan Capdevilla, faisait banquette.

Au terme de ce terne week-end, le Club Bruges et Anderlecht demeurent les favoris au titre. En guise de prélude aux PO1, ils disputent la finale de la Coupe de Belgique le dimanche 22 mars. 13.400 personnes se sont déplacées pour les matches retour des demi-finales. Un chiffre catastrophique. Bientôt, il va falloir remplir le stade Roi Baudouin. On va certainement ressortir des archives les souvenirs d’antan. Comme ceux de la finale que le Club et Anderlecht ont disputée en 1977, par un dimanche caniculaire. Mené 1-3, le Club s’était imposé 4-3. Exceptionnellement, Raoul Lambert avait marqué de la tête et le Britannique Roger Davies avait inscrit deux buts. Au coup de sifflet final, le mémorable entraîneur autrichien Ernst Happel avait été porté en triomphe par les joueurs, pour la première fois de son mandat à Bruges, alors que Raymond Goethals retournait au vestiaire et jetait sa médaille au plafond, de rage.

C’était une autre époque. Anderlecht et le Club Bruges figuraient déjà parmi l’élite européenne. Ils affrontaient des clubs d’un tout autre calibre que le Dynamo Moscou ou Aalborg. En Coupe d’Europe des Clubs champions, le Club avait éliminé le Real et nul ne s’en étonnait. En quarts de finale, il avait trébuché contre le Borussia Mönchengladbach. Anderlecht, lui, avait perdu la finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupe contre Hambourg. On ne parlait pas, alors, d’un manque de motivation.

Par Jacques Sys

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