© BELGA (KURT DESPLENTER)

« Dans le jeu, Mamadou Fall est aussi décisif qu’Holzhauser »

Notre journaliste Martin Grimberghs répond à trois questions qui ont fait l’actualité footballistique de ces derniers jours. Au menu: le sprint vers le top 4, les traditionnelles soldes hivernales brugeoises et la folie Mamadou Fall.

Où s’arrêtera Mamadou Fall ?

Pour les supporters carolos, il est l’homme qui a revêtu le plus souvent la tunique du sauveur cette saison. Parce qu’en 2020-2021, Mamadou Fall ne court plus seulement très vite dans son couloir, il marque aussi des buts. Et souvent des pions importants. Un aboutissement à 29 ans, pour un joueur sous contrat à Charleroi depuis juillet 2013, mais qui aura attendu d’approcher la trentaine pour faire taire les mauvaises langues.

Penalty excepté, Fall possède le même ratio qu’un Raphael Holzhauser, deuxième du dernier Soulier d’Or.

En six jours, Mamadou Fall vient de scorer autant que depuis l’entame du championnat et de porter son total à huitréalisations. C’est déjà une rose en plus que l’an dernier à l’heure de replier les crampons fin mars. Et autant par exemple qu’un Dieumerci Mbokani sur l’exercice en cours. Fun fact : penalty excepté, c’est aussi le même ratio qu’un Raphael Holzhauser, deuxième du dernier Soulier d’Or, cette saison. Des chiffres qui donnent le tournis, mais ne disent pas tout. En première mi-temps, à Courtrai, le Sénégalais a réussi deux passes. Et raté tout le reste. Non, Mamadou Fall ne sera jamais le dépositaire du jeu carolo, mais oui, bien utilisé, sa vitesse sur un côté et son sang-froid naissant en zone de finition peuvent encore rendre de fiers services à un Charleroi en manque d’idée.

Pourquoi Bruges a-t-il misé sur le court terme ?

Cela fait dix ans que Bart Verhaeghe est à la tête du Club Bruges. Avec l’aide de Vincent Mannaert et d’une équipe dirigée d’une main de fer, il a transformé un club moribond en machine à gagner. Et instauré un ADN managérial éprouvé. Comme celui d’aller faire ses courses en hiver et d’avoir toujours quelques provisions de côté. Ce que le mercato 2021 tend exceptionnellement, et dans une certaine mesure, à infirmer. Parce que comme celles de Nabil Dirar, Tahith Chong et Stefano Denswil, l’arrivée de Bas Dost répond cette fois à un besoin à court terme. Ce n’était pas le cas des transfuges hivernaux précédents qu’étaient Youssouph Badji (18 ans en janvier 2020), Krepin Diatta (18 ans en 2018), Carlos Strandberg (vingt ans en 2017), Wesley (19 ans en 2016), Stefano Denswil déjà (21 ans en 2015), Nicolas Castillo (vingt ans en 2014), Enoch Kofi Adu (22 ans en 2013) ou Mushaga Bakenga et Carlos Bacca (respectivement 19 et 25 ans en 2012).

Bas Dost, une arrivée qui fait directement mouche.
Bas Dost, une arrivée qui fait directement mouche.© Belga

Tous n’auront pas confirmés les investissements importants du Club, mais tous étaient arrivés en janvier pour se laisser le droit à une période d’acclimatation. En 2021, le Club a cette fois décidé de miser sur des valeurs sûres. En partie parce que Youssouph Badji n’est pas encore prêt, mais aussi, et peut-être surtout, parce que plus que jamais, le Club conjugue désormais ses ambitions au présent.

Le sprint pour le top 4 plus indécis que jamais ?

Il serait difficile de se mettre en chasse d’un supporter courtraisien optimiste pour la fin de saison de ses ouailles. Pourtant, au sortir de son un sur quinze en cours, le KVK reste à huit points du top 4. Mais à égale distance de l’avant-dernière place du championnat qui enverrait les hommes du fraîchement intronisé Luka Elsner en barrage contre le deuxième de D1B. Un grand écart en forme de résumé d’un championnat ultra serré, où les vainqueurs d’un week-end sont souvent les perdants de la semaine. Où le 19 sur 24 de Malines pourrait finir par ouvrir les portes du top 4 à un club qu’on disait encore promis à se battre pour le maintien il y a quelques semaines.

Le bilan actuel de Mbaye Leye contre les équipes déjà rencontrées est moins bon que celui de Philippe Montanier.

Rien n’est impossible dans un championnat où Anderlecht est incapable d’enchaîner une série digne de ce nom, où Charleroi avance à vue et où le bilan actuel de Mbaye Leye contre les équipes déjà rencontrées est moins bon que celui de Philippe Montanier. Une façon de comprendre que les 27 unités encore en jeu pourraient bien, in fine, tout changer. Et sourire aux moins nantis.

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