© BELGA (VIRGINIE LEFOUR)

Crampes et joueurs cramés : Anderlecht a inquiété d’un point de vue physique

Notre journaliste Martin Grimberghs répond à trois questions qui ont fait l’actualité footballistique de ces derniers jours. Au menu : la reprise brouillonne du Sporting, la victoire de Charleroi et les favoris dans le dur.

Anderlecht a-t-il vraiment évolué ?

À voir la composition d’équipe proposée par la doublette Frankie Vercauteren/Vincent Kompany, il n’y avait, il est vrai, pas de raison d’espérer une révolution de palais. On prend les mêmes et on recommence. En attendant de lancer ses petits nouveaux (Bundu, Tau, Mykhaylychenko), le Sporting a rendu une copie brouillonne, sans éclat et sans liant. Tellement ressemblantes aux 29 précédentes de l’exercice passé, finalement. Mais voir les Mauves piocher à ce point dès l’apéro intrigue. Battu dans tous les compartiments du jeu, Anderlecht l’était aussi, et surtout, dans le combat physique. Si les crampes de Dimata étaient attendues, celles de Vlap et Luckassen interrogent. Amuzu aussi était cramé en fin de match.

Anderlecht se savait pourtant attendu dans ce secteur de jeu. Damian Roden, arrivé mi-juin en tant que high performance coach et précédemment passé par la Premier League, devait être l’homme de la situation. Cette première sortie ne remet pas à elle seule la préparation bruxelloise en question, mais inquiète. Se dire qu’il fera moins chaud dimanche prochain contre Saint-Trond paraît anodin ? Pour cet Anderlecht-là, on aurait tendance à croire que c’est déjà beaucoup.

Charleroi, postulant crédible pour le titre ?

Étouffé pendant un quart d’heure par la furie brugeoise, les Zèbres auraient rapidement pu prendre l’eau face au champion de Belgique. Et les conclusions hebdomadaires d’être bien éloignées des louanges adressées désormais aux « valeurs carolos ». Pourtant, résumer la victoire de Charleroi à Bruges en ne s’appuyant que sur la consistance du bloc de Karim Belhocine serait une erreur. Le fait est que Charleroi vise toujours juste ces dernières années. Face au but souvent, en interne surtout. Du peu qu’on en a vu, les arrivées de Guillaume Gillet et Lucas Ribeiro Costa ressemblent déjà à des bonnes pioches. Kaveh Rezaei n’a aucune raison de décevoir dans les semaines à venir et Amine Benchaib est un pari mesuré. Les valeurs montantes de l’effectif carolo font le reste.

Charleroi vise toujours juste ces dernières années. Face au but souvent, en interne surtout.

Il y a un an, on rigolait encore de Maxime Busi et Mamadou Fall, on pensait Ryota Morioka trop court pour un club du top et Joris Kayembe était toujours coincé dans son costume d’éternel espoir. Les dynamiques changent aussi vite que les saisons. Nicolas Penneteau lui semble épargné. À39 ans le dernier rempart français des Zèbres – il en aura quarante en février – est plus que jamais l’âme d’un groupe à qui l’on se refuse désormais de fixer des limites.

Bruges et Gand se sont-ils vu trop beaux ?

Battus d’entrée, les deux postulants les plus crédibles aux lauriers nationaux auraient-ils trop longtemps lézardé cet été ? Les deux premières sorties brugeoises, vierges en but, sont suffisantes pour agiter l’état-major du Club. Bart Verhaeghe et Vincent Mannaert n’attendront pas le 5 octobre pour apporter des retouches à un effectif qui, bien qu’inchangé, semble manquer d’une touche de folie. Attendu au tournant, Youssouph Badji a déçu contre Charleroi, tout en laissant une fois de plus entrevoir toute l’étendue d’un potentiel réel.

Plus au sud, sur l’autoroute de la mer, La Gantoise est tombée de haut sur le synthétique trudonnaire. Sans aucun de ses renforts estivaux, pourtant nombreux, au coup d’envoi, les Buffalos sont apparus fragiles derrière et inefficaces devant. Si on se gardera de tirer trop vite des conclusions, on se dit déjà qu’Anderson Niangbo n’est pas Jonathan David. Arrivé en janvier d’Autriche, l’Ivoirien a des qualités, mais Gand est forcément amené à regretter son joyau canadien. La perle est rare de nature, Gand devra donc chercher à se réinventer s’il ne veut pas vivre une saison faite uniquement de regrets.

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