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Comment Ndongala est devenu indispensable

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Les appels en profondeur de Didi Ndongala font du bien au jeu de Genk.

L’ailier congolais est arrivé sur la pointe des pieds dans le Limbourg, avec pas mal de doutes dans les valises. Que venait faire à Genk un joueur qui restait sur deux expériences négatives, à la Ghelamco Arena puis à Sclessin ? Finalement, Dieumerci Ndongala n’avait réussi qu’à Charleroi, dans un football fait de reconversions rapides et d’appels en profondeur.

C’est justement ce dernier point qui a attiré l’attention du Racing. À Genk, les flancs étaient en souffrance, touchés en plein coeur par la blessure de Leandro Trossard. Pendant quelque temps, Albert Stuivenberg avait même opté pour une animation en losange au milieu de terrain, pour pallier l’absence de joueurs de couloir dignes de ce nom dans son effectif. S’il avait semblé anodin, le départ du virevoltant mais irrégulier Jean-Paul Boëtius, dont l’option d’achat n’avait pas été levée, a privé Genk d’une caractéristique majeure. En effet, le Néerlandais était l’un des rares à demander les ballons en profondeur.

Sans lui, et avec des flancs occupés par Trossard, Thomas Buffel ou Siebe Schrijvers, le Racing est devenu une équipe où tout le monde demandait le ballon dans les pieds. La possession est alors restée soignée et chorégraphiée, mais surtout lente et stérile, débouchant la plupart du temps sur des centres arrêtés et aériens qui privaient les Limbourgeois de la production d’occasions de qualité. Stuivenberg a laissé sa place à Philippe Clement, qui n’a pas tardé à compter sur sa nouvelle recrue, Dieumerci Ndongala.

Contrairement à Buffel, qui n’est pas une menace dans la profondeur, l’ancien Zèbre fait hésiter la défense adverse au moment où elle veut se poster loin de son rectangle. Ndongala est trop rapide pour prendre le risque de lui offrir quarante mètres à exploiter sur un caviar de Ruslan Malinovskyi ou d’Alejandro Pozuelo. C’est d’ailleurs en étant servi sur un plateau par l’Espagnol que Didi avait, à Mouscron, planté son premier but limbourgeois. Effrayées par la menace, les défenses ont fini par reculer. L’espace est alors né ailleurs, entre les lignes. Là où les rois des attaques rapides font la loi. Et deux de ceux-là résident justement à la Luminus Arena.

Étouffés par le football de Stuivenberg et le manque d’espaces offerts par les adversaires, Pozuelo et Trossard, qui quitte systématiquement son flanc gauche pour venir s’installer à l’intérieur du jeu, combinent là où cela fait le plus mal. Plein axe, à l’entrée des trente mètres adverses. Face à Charleroi, par exemple, c’est comme cela qu’ils ont offert l’égalisation à Ndongala. Avant de répéter la chorégraphie face à Anderlecht, quand une passe lumineuse de Pozuelo, libéré à l’entrée du rectangle mauve, a permis à Ndongala de déposer le but de la victoire dans les pieds de Trossard. Le triangle, aidé par la concentration accrue qu’un Nikolaos Karelis ou un Ally Samatta demande à une défense centrale, fait la différence sur ce jeu rapide et axial tellement précieux pour semer la terreur en play-offs.

Sur la première moitié du money-time du championnat, seul Hans Vanaken (16) a créé plus d’occasions de but que Pozuelo (14 en cinq matches). Quant à Trossard, il est, avec Abdoulay Diaby, le tireur le plus prolifique (13 tirs en cinq rencontres). Et tout cela, c’est un peu grâce à Dieumerci Ndongala.

Par Guillaume Gautier

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