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Comment Charleroi a conservé Felice Mazzù

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Dragué par Gand, qui a finalement opté pour un coach étranger, l’entraîneur des Zèbres est toujours bien installé dans le Pays Noir.

La méthode est devenue un grand classique, du côté de la Ghelamco Arena. Quand le coach des Buffalos est en difficulté, Michel Louwagie et Ivan De Witte lancent des hameçons, par agent interposé, et regardent où ça mord. Avant la défaite face à Genk, fatale à Yves Vanderhaeghe, un premier signal d’alarme avait déjà retenti dans les bureaux gantois.

Le 0-4 encaissé à domicile dans le Derby des Flandres est un coup dur. Quelques heures après la défaite, Roger Henrotay, nouvel agent omnipotent de la sphère gantoise, prend contact avec Felice Mazzù. Le coup de coeur réciproque entre le coach carolo et le club buffalo ne date pas d’hier, et l’idée d’un départ traverse l’esprit de l’Entraîneur de l’Année 2017. Mazzù est notamment encouragé par un membre de son staff, réputé en interne pour ses fréquentes envies de changer d’air. L’idole du Mambour sonde ses hommes de confiance, demande à son staff qui serait prêt à l’accompagner pour une aventure hors du Pays Noir. Dans le même temps, Gand hésite. Les facultés de Mazzù à gérer un vestiaire aussi cosmopolite que celui de la Ghelamco Arena restent un point d’interrogation pour les décideurs gantois. Une clause dans le contrat du coach lui permet de partir contre un certain montant, situé entre 500.000 et un million d’euros. Le président De Witte semble prêt à consentir l’effort financier.

Tout cela se fait dans le dos de Mehdi Bayat, et ce malgré les bonnes relations que l’administrateur-délégué du Sporting de Charleroi entretient avec ses homologues gantois. Informé par un tiers, l’homme fort des Zèbres fait part à la direction des Buffalos de sa déception dans la façon dont le dossier avait été mené, tout en excluant complètement l’idée d’un départ de son coach en cours de saison.

Lassé de voir le nom de Felice Mazzù sortir dans les médias à chaque licenciement d’un entraîneur du G5, Mehdi Bayat avait pris les devants au milieu de la saison dernière, prolongeant et revalorisant le contrat de son entraîneur, et augmentant en parallèle les primes de l’ensemble du staff, une donnée particulièrement importante pour un Mazzù qui n’a de cesse de rappeler les valeurs collectives du travail qu’il effectue dans le Pays Noir.

Après quelques jours sans avoir de contact, chose plutôt inhabituelle entre les deux hommes, c’est Felice Mazzù qui rappelle Mehdi Bayat. Le coach se doute évidemment que son patron a été mis au courant des contacts établis avec Gand, et réaffirme sa volonté de poursuivre l’aventure zébrée. En fin de mercato, le départ de Kaveh Rezaei avait quelque peu distendu les liens entre les deux hommes, mais le sprint final de l’administrateur-délégué, conclu avec les transferts de Victor Osimhen, Gabriele Angella, Massimo Bruno, David Henen et Adama Niane, a relancé une machine légèrement usée par l’accumulation des années. Avec ce vestiaire rafraîchi, les Carolos ont lancé une nouvelle série, emmenés par un Mazzù finalement resté fidèle à sa logique, qui veut qu’il n’abandonne jamais un projet en cours de saison.

Par Guillaume Gautier

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