© iStock

Cinq choses à savoir sur le nouveau milieu de terrain du Standard Mathieu Cafaro

Mathieu Cafaro est la première recrue hivernale du Standard Liège. Il débarque après cinq années passées au Stade de Reims où il a côtoyé les Diables rouges Wout Faes et Thomas Foket. Voici ce qu’il faut savoir sur ce milieu de terrain de bientôt 25 ans.

Né à Saint-Doulchard au coeur de l’Hexagone, Mathieu Cafaro a été formé dans le sud-ouest du côté de Toulouse dont il intègre le centre de formation en 2012 après avoir eu un « coup de foudre » en visitant les installations du club de la ville rose. Après une sépération houleuse avec le Téfécé, Cafaro a rebondi au Stade de Reims en Ligue 2. Mais après une première saison ratée, il se révèle lors du retour parmi l’élite du club de Champagne. Cette saison, il avait perdu sa place dans le onze de base du Stade alors qu’il en avait disputé 31 (pour 4 buts et 2 assists) lors de l’exercice précédent. Voici ce qu’il faut savoir sur ce milieu de terrain au profil polyvalent (il peut évoluer sur le flanc, en numéro 10 ou en soutien d’attaque) que connait bien Will Still , l’adjoint de Luka Elsner, pour l’avoir entraîné quelques mois lors de sa pige express au stade Auguste-Delaunne.

UNE FAMILLE D’ARBITRES

Comme dans beaucoup de familles mordues de foot, les Cafaro on tâté du cuir, à commencer par son père et ses frères. Mais finalement, le premier et le benjamin de la famille ont finalement décidé de rester dans le milieu du foot en tant qu’…arbitres. Interrogé voici quelques années par le site du Toulouse FC voici, on avait demandé au jeune Mathieu s’il était du coup plus conciliant envers les hommes en noir. Sa réponse assez franche est d’ailleurs plutôt comique. « Oui, je sais comment me les mettre dans la poche ou les titiller. J’essaye de beaucoup leur parler. Mais il y en a certains, ils sont difficiles à gérer (sic !). » Reste à voir si les referees belges seront aussi sensibles à ses arguments.

LANCE EN LIGUE 1 PAR PASCAL DUPRAZ

C’est lors d’un 1/16 e de finale de Coupe Gambardella perdu contre Lyon et où il rate la conversion d’un pénalty que Mathieu Cafaro tape dans l’oeil du coach de l’équipe première à l’époque, Alain Casanova. Le jeune milieu qui orchestrait les opérations toulousaines au coeur du 3-5-2 du jour avait réalisé une performance marquante pour le reste, avec notamment un très bel assist sur le seul but du Téfécé. Quelques jours plus tard, Cafaro était convoqué pour aller s’entraîner avec le groupe pro et sera convoqué pour la première fois dans le groupe pour un match de Ligue 1, le 10 septembre 2015. Toulouse boit la tasse en Corse du côté de Bastia (3-0). Sur le terrain, le Téfécé peut pourtant compter sur le duo d’attaquants Wissam Ben Yedder et Martin Braithwaite. L’ancien Anderlechtois Uros Spajic occupe une place au coeur de la défense. Mathieu Cafaro restera assis l’intégralité de la recontre aux côtés d’Ali Ahamada qui défend les perches des Comores pendant la CAN de cette année. . Pour effectuer ses premiers pas sur les prés, le jeune Cafaro devra encore attendre plus d’un an. Le 26 octobre 2016, Pascal Dupraz le fait monter à l’heure de jeu à la place d’Oscar Trejo. Il ne jouera finalement que 5 matches pour le TFC dont aucun en temps que titulaire. La faute à une grosse erreur de jeunesse qui aurait pu mettre à mal sa carrière.

Pascal Dupraz a lancé Mathieu Cafaro (ici de dos) dans le grand bain de la Ligue 1.
Pascal Dupraz a lancé Mathieu Cafaro (ici de dos) dans le grand bain de la Ligue 1.© Getty Images/iStock

UNE VIREE NOCTURNE AVEC UN PISTOLET A BILLES QUI FINIT EN C4

Mathieu Cafaro a malheureusement surtout fait parler de lui à Toulouse pour une affaire extra-sportive. En compagnie d’Odsonne Edouard, l’actuel attaquant de Crystal Palace qui avait été prêté à l’époque par le PSG à Toulouse, il s’offre une petite virée à voiture dans le quartier Busca de la Ville Rose. L’un des deux hommes s’amuse à tirer au hasard avec un pistolet à air comprimé. Un passant est touché et note la plaque d’immatriculation du véhicule qui appartient à Edouard.

Face au scandale, le président du Téfécé Olivier Sadran , qui juge les faits « inadmissibles et scandaleux » , prend des décisions drastiques. Odsonne Edouard est remballé à Paris, alors que Cafaro est licencié. Ce dernier s’était d’ailleurs dénoncé en affirmant être celui qui tenait le pistolet avant que le témoignage de la victime ne le disculpe. Le milieu de terrain était d’ailleurs revenu sur cet épisode en 2018 dans les colonnes de L’Equipe peu de temps avant de retrouver son club formateur sous ses nouvelles couleurs rémoises. « Les dirigeants m’ont mis sous pression, sans savoir vraiment le fond de l’histoire », expliquait Mathieu Cafaro. « Toulouse n’a pas été très clair avec moi. Je pensais que cela allait se terminer autrement, que le club allait prendre du recul sur tout ça. (…) Le président Sadran a voulu faire un exemple et c’était plus facile de le faire avec un jeune qu’avec un cadre.  » pense le jeune joueur originaire de Saint-Doulchard.

REMISE EN QUESTION ET BUT CONTRE LE PSG

Après cette fin de liaison abrupte avec son club formateur, Mathieu Cafaro broie du noir pendant les semaines qui suivent.  » Je me suis posé beaucoup de questions. J’ai pensé que les clubs ne verraient que le mauvais côté, que tout pouvait s’arrêter, racontait Cafaro dans L’Equipe. « J’ai essayé de m’entretenir, mais j’ai arrêté très vite, je n’y arrivais pas. Je suis rentré dans le Cher, dans ma famille. Je tournais en rond, c’était une remise en question tous les jours : « Est-ce qu’un club va me tendre la main ? » Je n’étais pas déprimé, mais presque. Je n’avais envie de rien faire.  » Deux mois après cet épisode, le Stade de Reims, alors pensionnaire de Ligue 2, lui tend alors la main. « Aujourd’hui, j’ai envie de montrer qui je suis sur le terrain et qu’on parle de moi pour mes prestations. J’ai hâte de commencer la saison. En arrivant à Reims, j’avais l’image d’un club mythique mais je ne m’attendais pas à ce type d’infrastructures. Il y a tout pour travailler, à moi de montrer qui je suis », annonce la nouvelle recrue lors de sa présentation.

Mathieu Cafaro, buteur contre le PSG. Un but qui permettra d'aider financièrement le CH de Reims près d'un an plus tard.
Mathieu Cafaro, buteur contre le PSG. Un but qui permettra d’aider financièrement le CH de Reims près d’un an plus tard.© iStock

Mais la première saison de celui qui a passé son enfance dans le Centre-Val de Loire est loin d’être idyllique puisqu’il ne prend part qu’à une seule rencontre… C’est paradoxalement à l’échelon supérieur que vient de retrouver le club mythique de Champagne qu’il va se révéler la saison suivante. Sous la houlette de David Guion, Cafaro commence d’abord comme réserviste mais attire l’attention de son coach en marquant le but de l’honneur lors de la déroute à Amiens lors de la quatrième journée (4-1). Pour le récompenser, le technicien rémois le titularise pour la première fois lors du déplacement à Montpellier de la 6e journée et à partir de la fin septembre, il commence à devenir un membre plus régulier du onze de base du Stade de Reims, aux côtés notamment des Belges Thomas Foket et Björn Engels. Auteur de sept buts et de quatre assists sur les 37 rencontres qu’il dispute toutes compétitions confondues, Mathieu Cafaro ponctue sa saison en inscrivant l’un des trois pions champenois contre le PSG qui venait d’être sacré champion de France. Un souvenir mémorable pour le natif de Saint-Doulchard qui aura son importance près d’un an plus tard.

MASQUE VENITIEN, COVID ET BUT DE LA GENEROSITE

En février 2020, Mathieu Cafaro, qui est d’origine italienne, s’offre quelques jours de vacancesdu côté de Venise. Le masque y est encore à l’honneur en raison du carnaval, mais ce sont bientôt d’autres masques dont le monde parlera ensuite puisqu’à cette époque, l’Italie est scrutée par le monde en entier en raison des premiers cas de coronavirus recensés sur le Vieux Continent.

A son retour au pays, Mathieu Cafaro sera le premier joueur du championnat hexagonal placé en isolement et sous surveillance. Le milieu de terrain s’amuse d’ailleurs de la situation avec un tweet où il dit qu’il n’a ramené qu’un masque de carnaval de la Sérénissime. Il sera finalement diagnostiqué négatif et reprendra ensuite le chemin des pelouses après le break de pratiquement 3 mois pour le football européen.

Alors que les applaudissements aux fenêtres à 20 heures pour le personnel hospitalier sont alors une tradition quotidienne, Mathieu Cafaro décide de leur apporter son soutien à sa manière. Il partage la vidéo de son but contre le PSG en mai 2018 et demande à ses followers de la partager massivement. Le nombre de retweets sera le montant qu’il versera au CHU de Reims. Il récoltera finalement 11.800 euros.

UNE PASSION POUR LES COURSES DE CHEVAUX

En engageant Mathieu Cafaro, le Standard espère avoir misé sur le bon pur-sang afin de renforcer son haras de canassons. L’équitation, c’est d’ailleurs quelque chose qui parle à la nouvelle recrue liégeoise. Si beaucoup de ses petits camarades raffolent de chevaux dans les moteurs des voitures sports, Cafaro se passionne pour les vrais à quatre pattes. Suiveur assidu des courses de trot, le nouveau joueur du Standard possède même un haras. « C’est une histoire de famille chez nous : mon grand-père jouait souvent aux courses, mon père aussi et nous allions souvent aux hippodromes. À force de m’y rendre et de vibrer, j’ai voulu avoir mes chevaux à moi », explique-t-il sur Equidia, le média spécialisé dans le sport équestre.

L’un de ses anciens coéquipiers à Reims, Marvin Martin, partage aussi cette passion. Et c’est en compagnie de celui que certains considéraient comme le nouveau Zinédine Zidane à une certaine époque que Mathieu Cafaro achète sa première pouliche répondant au doux nom d’Holly d’Ardennes. Le joueur de Saint-Doulchard va même jusqu’à comparer la préparation des purs-sang avec celle des footballeurs. « Il y a les soins, l’avant et l’après-course, c’est assez similaire. » Cafaro pourrait même envisager une renconversion comme « driver » de sulky, l’attelage utilisé lors des courses de trotteurs. « Mais ce serait dans longtemps. » Ca tombe bien puisque le Standard espère qu’il mènera l’attaque liégeoise au triple galop.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire