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Charleroi-Standard : et si Penneteau avait singé Kerremans…

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

… le Standard serait peut-être toujours dernier du classement et on ne parlerait pas encore de sortie de crise.

Retour en 1981. Charleroi – Boom. Au moment où les joueurs rentrent au vestiaire pour la mi-temps, un pétard est lancé par des supporters carolos sur Peter Kerremans, gardien de Boom. Il s’écroule. Il est évacué et ne remontera pas sur le terrain. Charleroi gagne (2-0) mais le score est annulé par la Fédération, le match est rejoué avec recette partagée. Les Zèbres perdent ce replay et cette défaite les prive d’une participation au tour final.

Nicolas Penneteau a eu l’honnêteté de ne pas en rajouter, dimanche, quand un pétard a explosé à ses pieds. S’il avait mimé une blessure grave, le match aurait peut-être été arrêté définitivement. Et Charleroi aurait peut-être gagné sur le tapis vert. Après l’interruption, un nouveau pétard a explosé près de Penneteau et on ne comprend pas pourquoi l’arbitre, Luc Wouters, n’a pas stoppé la partie pour de bon. Il n’a pas appliqué le règlement. Déjà avant ces incidents, il aurait pu renvoyer les deux équipes aux vestiaires quand des supporters de Charleroi scandaient « Jelle Van Damme, ta mère est une putain ». La veille du match, ça avait déjà chauffé à l’Académie quand des Ultras avaient débarqué pour mettre les joueurs et Axel Lawarée en garde contre les conséquences d’une nouvelle contre-performance. Au moment où Charleroi menait, les Rouches ont même été surpris qu’il n’y ait pas plus de bazar dans la tribune de leurs supporters ! Ils pensaient que ceux-ci allaient tout faire pour que le match ne puisse pas continuer…

Yannick Ferrera a été correct dans son analyse quand il a signalé que l’interruption d’une dizaine de minutes lui avait permis d’expliquer à ses joueurs des consignes qu’il est parfois difficile de faire passer depuis le banc, quand il y a autant de boucan et d’agitation dans le stade. Le match à peine terminé, Jorge Teixeira tweetait : « Merci à nos supporters ». Felice Mazzu faisait une analyse différente : « C’est désagréable de jouer dans une atmosphère pareille. Le sport doit rester du sport. Des moments pareils, j’espère en revivre le moins souvent possible. »

On craignait une ambiance délétère pour le choc wallon. Ce fut pire encore. Outre les provocations des deux kops, on a eu droit à l’une ou l’autre bagarre à deux pas de la tribune officielle, entre supporters de Charleroi. On a vu des jets de gobelets de bière. Van Damme a reçu un projectile au visage quand il donnait une interview sur la pelouse, juste après la fin du match, et il s’est retrouvé au sol.

A 21 heures, soit une bonne heure après le coup de sifflet final, il a fallu patienter derrière un cordon de policiers et de stewards pour redescendre vers le centre-ville. Le temps que tous les cars de supporters du Standard aient démarré au milieu de dizaines de girophares. Une fois que ce fut le cas, un policier a lancé à ses collègues : « OK les gars, on peut enlever les casques. »

Bienvenue en Jupiler Pro League.

Par Pierre Danvoye

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