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Charleroi : jeune et Belge !

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

À peine âgé de 16 ans, Ken Nkuba est le premier signal du renouveau de la jeunesse zébrée. Tout en bénéficiant d’un concours de circonstances aux couleurs nationales.

Lancé dans le grand bain par Yves Vanderhaeghe la saison dernière, Nicolas Raskin était le premier joueur né au troisième millénaire à fouler les prés de Pro League. Un an plus tard, Felice Mazzù a fait encore plus fort en lançant Ken Nkuba sur la pelouse de la Ghelamco Arena. Né en 2002, le joyau offensif du centre de formation carolo fêtera seulement son dix-septième anniversaire en juin prochain.

Tout est allé très vite, cette semaine dans le Pays Noir. Privé de Dorian Dessoleil et de David Henen, Mazzù voyait deux de ses Belges coutumiers d’une place dans les 18 lui faire défaut pour le déplacement à Gand. La règle a déjà obligé, par le passé, le coach à jongler avec ses choix de deuxième gardien, une pratique qui lui déplaît et qu’il voulait résoudre cette saison. La naturalisation de plusieurs anciens de l’effectif a notamment été envisagée par le club, avant de faire volte-face. Finalement, le Sporting s’est tourné vers son centre de formation.

Depuis plusieurs années, Mehdi Bayat a consenti d’importants investissements au sein de l’école des jeunes du Sporting, toujours basée à Marcinelle. En retour, l’administrateur-délégué espérait voir un ou plusieurs talents accompagner Dessoleil, seul joueur du cru à évoluer régulièrement avec les pros carolos. L’évolution s’est faite en douceur, avec notamment l’arrivée de Samba Diawara au sein du staff l’hiver dernier. Recruté avec l’aval de Felice Mazzù et du directeur de l’école des jeunes Alain Decuyper, le Malien est à la fois le T3 de Mazzù et le coach des U21 des Zèbres, servant ainsi de passerelle entre Marcinelle et le boulevard Zoé Drion.

Ne manquait alors que la matière première : les joueurs. Après plusieurs générations qui, en interne, étaient globalement considérées comme perdues, d’autant plus avec les départs de certains éléments prometteurs vers les grands clubs du pays, le club attendait (im)patiemment l’éclosion de cette génération 2002, aujourd’hui promue en U18. En plus de Nkuba, premier à être sorti du lot pour signer un contrat pro et intégrer le groupe dans la foulée, quatre ou cinq joueurs prometteurs sont suivis de près par l’ensemble de la cellule sportive du club. Samba Diawara tente de les intégrer le plus souvent possible dans les rencontres des U21, même s’il doit souvent composer avec les joueurs du noyau pro qui  » descendent  » en nombre pour grappiller du temps de jeu lors des rencontres à domicile, disputées dans le stade de l’Olympic.

Pur produit de la formation hennuyère, passé par Mons et Mouscron avant d’atterrir à Marcinelle, Nkuba devient le premier symbole du renouveau de l’école des jeunes des Zèbres, lancée sur la voie de la reconstruction depuis plusieurs saisons. Il représente également l’élargissement de l’impact du Sporting sur sa région, faisant du club la véritable capitale footballistique du Hainaut. En plus d’en attirer les joueurs, le club rêve sans doute de draguer les supporters potentiels de la Province, profitant de la grande zone sans club pro qui l’entoure géographiquement pour remplir un stade trop souvent clairsemé depuis le début de l’année.

Par Guillaume Gautier

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