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Ces clubs qui se sont arrachés Yuma Suzuki cet été

Ça y est, Yuma Suzuki a retrouvé toutes ses sensations. Mi-septembre, lors du derby limbourgeois, le Japonais a inscrit son premier but en championnat. Et semble avoir mis ses états d’âme de côté. Retour sur un été mouvementé.

Yuma Suzuki (25 ans) ne peut pas s’en empêcher. Les jours de derby, il exige le rôle principal dans les rangs trudonnaires. Depuis son arrivée en 2019, le Japonais a disputé six derbies. À trois reprises, il a marqué. Récemment, en septembre, c’est encore lui qui a inscrit le but d’ouverture.

C’est un petit miracle que le Nippon soit encore au Stayen. À la reprise des entraînements, il était porté disparu et dans le vestiaire, on se disait déjà qu’il faudrait un nouvel attaquant de pointe. Même BerndHollerbach ne comptait plus sur lui. Par peur de se blesser, Suzuki avait décidé de ne pas jouer les matches de préparation. « Il va nous manquer, car avec ses 17 buts, il a joué un rôle très important la saison dernière », disait le coach allemand à la mi-juin. « Notre priorité, c’est de trouver un nouvel avant-centre, mais tous les clubs d’Europe cherchent un buteur. En analysant l’équipe, on a aussi constaté qu’il fallait faire quelque chose contre les 52 buts encaissés. Il n’est pas normal de devoir inscrire trois buts par match parce qu’on en encaisse deux à chaque fois. On doit trouver de la stabilité en défense et dénicher un attaquant, ce sont nos deux plus gros défis de la saison. »

Suzuki n’a pas cédé aux avances du Club Bruges, d’Anderlecht ou de Charleroi. Il voulait absolument quitter la Pro League.

Mais le Covid-19 a chamboulé les plans de Suzuki. En temps normal, ses 17 buts lui auraient permis de rejoindre un grand club belge ou un club européen de moyenne envergure, comme ses compatriotes WataruEndo (VfB Stuttgart) et TakehiroTomiyasu (Bologne) avant lui.

La direction de Saint-Trond affirme avoir espéré que rien ne change. « Cet été, c’était le moment de faire des affaires parce que presque tous les clubs avaient des problèmes financiers », dit le directeur sportif, AndréPinto. « On n’a donc pas été surpris que des clubs du subtop européen n’aient pas fait d’offre concrète pour Suzuki. On a surveillé le marché de près et on savait que, financièrement, la période serait très difficile pour tout le monde. »

AVANCES BELGES

En janvier déjà, Suzuki était sur le départ. Le capitaine, SteveDeRidder, lui parlait chaque jour pour le convaincre de rester, d’assurer le maintien de Saint-Trond, puis de quitter le Stayen la tête haute. Suzuki est resté et au cours des mois suivants, il a échafaudé des plans de départ. Durant les semaines précédant le dernier jour du mercato, il est apparu qu’il voulait partir à l’étranger coûte que coûte. Son nom figurait sur la shortlist d’Anderlecht, mais PeterVerbeke a vite compris qu’il ne pourrait pas conclure le deal. À Neerpede, on était pourtant sous le charme de cet attaquant doué techniquement, qui garde bien le ballon, travaille plus que la moyenne et délivre des assists. Après une première approche, Anderlecht a appris que Suzuki ne voulait pas rester en Pro League. « Yuma a tout refusé. Le clubs s’est entendu dire qu’il voulait rejoindre un grand championnat », dit-on à Anderlecht. Même un appel de VincentKompany en personne n’a pas pu faire pencher la balance en faveur des Bruxellois.

Le Club Bruges est également entré dans la danse et Suzuki a même été reçu par BartVerhaeghe dans son somptueux château de Strombeek-Bever. À ce moment-là, Suzuki pensait encore pouvoir rejoindre un club étranger et il n’a donc pas cédé aux avances de Bruges. Une tentative de dernière minute de Charleroi n’a pas eu plus de succès.

Cette saga a finalement fait deux vainqueurs: Saint-Trond et l’agence de management Universal Sports Japan Ltd d’ EndoTakashi, que l’on dit liée de près aux propriétaires du STVV. Les deux parties savent pertinemment bien qu’une fois la crise sanitaire terminée, les prix pour des joueurs du calibre de Suzuki vont exploser. Au Stayen, on est content d’avoir pu conserver le buteur et on espère qu’il jouera encore mieux cette saison, de façon à être vendu à bon prix cet hiver ou l’été prochain.

COMPENSATION

Que reste-t-il de l’homme élu Joueur de la Saison par les supporters? La saison dernière, il a été titulaire lors de chaque match et c’est lui qui comptait le plus de minutes jouées (2.857). Cette saison, après dix journées, il a disputé quatre matches et 342 minutes. En fait, le départ de PeléMboyo a été compensé par le retour de Suzuki, dont on sait qu’il fait travailler les défenseurs adverses pendant nonante minutes. Avec PeterMaes, le STVV jouait bas et les attaques se terminaient souvent par Suzuki. Le boulot défensif qu’il effectue est aussi impressionnant que son nombre de buts, ce qui est un cadeau du ciel pour tout entraîneur. Surtout dans le football moderne, où il est important de presser l’adversaire dans certaines zones.

Suzuki veut jouer plus haut et il a un plan de carrière en tête, mais deux jours après l’échec de son transfert, il s’était déjà reconcentré sur sa tâche à Saint-Trond. Pour lui, la seule chose qui compte, c’est la victoire. « En début de saison, on n’a pas pu compter sur lui et ça a été un coup dur, mais on a fait le maximum pour l’aider dans les moments difficiles, comme c’est le cas pour tous les joueurs », dit Pinto. « On a réussi à le conserver et il est extrêmement motivé à l’idée de nous aider à atteindre nos objectifs. »

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