Jacques Sys

« Ce FC Bruges là est à nouveau candidat au titre »

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Comme chaque lundi, Jacques Sys, le rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine revient et décortique l’actualité footballistique du sujet. Il revient sur le duel entre le FC Bruges et l’Antwerp et évidememnt sur l’invasion de l’Ukraine et ses conséquences sur le monde sportif.

Le Club de Bruges réalise la toute bonne opération du week-end après une victoire convaincante contre un rival direct, l’Antwerp.

JACQUES SYS : « Et surtout, en première mi-temps, on a vraiment eu droit à un excellent football. Ce résultat et cette prestation d’ensemble arrive à point nommé pour Alfred Schreuder, car beaucoup commençaient à se demander s’il était vraiment l’homme de la situation. La recherche d’un onze idéal semble aussi terminée. La grande différence que l’on peut observer avec le Club version Clément est que l’équipe joue beaucoup plus avec les flancs. Cela apporte plus de variété et d’attrait à son football. Je soulignerai aussi le repositionnement de Denis Odoi au milieu du terrain. Mais évidemment, cette belle prestation doit être confirmée dans les prochaines semaines. Mercredi, le Club affrontera La Gantoise dans le cadre du match retour de la demi-finale de la Coupe de Belgique et après, il aura deux déplacements a priori abordables sur papier avec Seraing et à Ostende. Quand Charles De Ketelaere reviendra de blessure et que Noa Lang retrouvera un peu de sa superbe, les Blauw en Zwart devraient en principe devenir plus forts encore. Ils redeviennent des candidats au titre même s’ils accusent encore sept points de retard sur l’Union Saint-Gilloise. Une Union qui, malgré sa saison historique, peine contre des équipes bien organisées puisqu’elle n’a pris qu’un point sur neuf sur ses terres contre OH Louvain, Saint-Trond et Eupen. »

Avec cette lourde défaite qui arrive peu de temps après une autre contre l’Union Saint-Gilloise, Brian Priske pourra-t-il survivre à la crise qui s’installe du côté de l’Antwerp ?

SYS : « Sa position, tout comme celle de Luka Elsner au Standard devient incertaine. On avait déjà annoncé dans la semaine que ce dernier ne survivrait pas à un échec contre La Gantoise. Ces changements d’entraîneurs sont une triste histoire. Car on ne répond pas toujours à la question suivante. Pourquoi ces personnes sont-elles responsables de tout quand les résultats d’une équipe ne suivent pas ? Il faudrait que l’évaluation soit plus approfondie pour estimer leurs erreurs et fautes. »

Le stade de Kiev où se disputait voici bientôt dix ans la finale de l'Euro 2012 organisé conjointement par la Pologne et l'Ukraine.
Le stade de Kiev où se disputait voici bientôt dix ans la finale de l’Euro 2012 organisé conjointement par la Pologne et l’Ukraine.© belga

La guerre en Ukraine a des répercussions sur le monde du sport. Il y a presque dix ans, la finale de l’Euro se disputait à Kiev.

SYS :« J’y suis resté quelques jours. Il y avait de la joie partout dans les rues. L’Ukraine peut être fière d’elle-même, avait-on dit ensuite. L’événement allait donner un coup de fouet économique au pays. Quatre nouveaux stades, de nouveaux aéroports et de nouvelles gares ferroviaires ont remplacé les « cabanes » de l’ère soviétique. On avait souvent souligné ce dernier point. L’Ukraine était en quête d’une nouvelle identité. Mais le pays était déjà secoué par les controverses à l’époque. À l’approche de l’Euro, l’arrestation de l’ancienne Première ministre, Yulia Tymoshenko, avait fait couler beaucoup d’encre, ce qui avait d’abord logiquement relégué le football au second plan pendant un moment. Tymochenko était accusée à l’époque d’avoir signé des accords pour fournir du gaz à … la Russie. Elle a dû être jugée pendant le tournoi mais a été autorisée à se faire soigner pour des douleurs dorsales dans un hôpital en Allemagne. Une manoeuvre intelligente pour détourner l’attention des médias et du public. Je me souviens encore de la soirée suivant la finale à Kiev. Les rues étaient complètement vides. Comme si tout le monde se préparait à une nouvelle semaine de travail. On voyait un nombre important de chiens dans les rues, un fléau dans toutes les grandes villes ukrainiennes. Mais ce qui m’avait surtout marqué, c’était la gentillesse et la serviabilité presque désarmantes des gens. Les images que vous voyez maintenant sont déchirantes. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire