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Carcela, retour maison II

Thomas Bricmont

Le génial gaucher revient à Sclessin avec la Coupe du Monde en point de mire.

Il ne lui aura fallu que 22 minutes pour débloquer son compteur de passes décisives. À la 89e minute, Razvan Marin filait côté droit et trompait Davino Verhulst suite à une passe de Mehdi Carcela, monté au jeu à la place de Paul-José Mpoku, lors d’une victoire sans appel du Standard à Lokeren (0-3).

Le retour de l’enfant de la maison était dans l’air depuis quelques semaines. Le 24 décembre dernier, Carcela était venu donner le coup d’envoi du match face à Saint-Trond. Il était déjà question d’un transfert car sa situation personnelle s’enlisait à l’Olympiacos où il avait été versé dans le noyau B.

Cette saison, l’international marocain n’aura disputé que 1086 minutes (dont 267 en Ligue des Champions) avec le club athénien. Malgré une température avantageuse et les voyages répétés d’amis, Carcela n’était pas réellement heureux en Grèce : la solitude lui pesait.

Pour être totalement épanoui, l’homme a besoin de son cocon liégeois. Attention, par contre, aux nombreuses sollicitations d’amis et faux amis que compte sa ville de Liège. On peut toutefois compter sur son entourage pour continuer à faire barrage.

Si ce deuxième retour à la maison a été imposé par l’urgence de retrouver du temps du jeu à l’approche d’une Coupe du Monde qu’il ne veut rater sous aucun prétexte, il prouve que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. Son premier départ du Standard pour Anzi Makhachkala, en août 2011, avait été guidé par son état de santé préoccupant suite à l’agression de Chris Mavinga.

Pour Carcela et son clan, ce départ vers la Russie leur assurait une sécurité financière. Lors de son retour à Sclessin, deux ans plus tard, Roland Duchâtelet était d’ailleurs passé à la caisse, offrant au génial gaucher un énorme contrat pour les normes belges.

L’été 2016, Carcela était déjà proche d’un retour dans notre championnat mais à Bruges cette fois où Michel Preud’homme souhaitait ardemment sa venue. Mais l’implication de Lucien D’Onofrio dans le dossier avait tout fait capoter. Cette fois encore, les tractations ont été compliquées et ont failli empêcher le retour de Carcela sur le sol belge.

Il y a un mois, le joueur était encore hésitant puis c’est Grenade, le club avec lequel il est sous contrat jusqu’en 2020, qui s’est montré longtemps réfractaire. Au final, le Standard fait la bonne affaire puisqu’il dispose d’un prêt gratuit assorti d’une option d’achat à 2, 5 millions d’euros.

Reste désormais à voir comment Carcela va s’imbriquer dans le onze de Ricardo Sa Pinto, où la concurrence au milieu et en attaque, avec le retour de Duje Cop et la forme de Renaud Emond, devient de plus en plus forte. Pour la première fois depuis deux ans, le Standard sort renforcé du mercato hivernal. Après les passages de Mpoku et Sébastien Pocognoli cet été, le transfert de Carcela s’inscrit également dans cette volonté de Bruno Venanzi de marquer de plus en plus le club au fer rouche.

Par Thomas Bricmont

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