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Bryan Heynen : « Si je peux, je veux franchir un palier, mais je suis aussi heureux à Genk »

Genk a finalement décroché sa place pour les Play-offs 2 après sa victoire contre Seraing. Sport/Foot Magazine s’est entretenu avec le natif de Genk et actuel capitaine Bryan Heynen juste avant ce dernier duel de la phase classique. On a parléA de la saison actuelle et de son avenir.

A quelle période de la saison pensez-vois que Genk n’a pas réussi à se qualifier pour les play-offs 1 ?

BRYAN HEYNEN: « Je pense que dans trop de matchs nous avons perdu des points dans les dix dernières minutes. Il est souvent arrivé que nous menions au score, même avec un homme en moins, et que cela ne tourne pas en notre faveur au bout des 90 minutes. Mais ce n’est pas seulement une question de temps. Qu’il reste dix ou vingt minutes à jouer, nous devons simplement apprendre à gérer les événements avec plus de maturité. Nous avions tendance à dégager le ballon le plus loin possible, le plus loin possible du but, mais nous n’arrêtions pas de le rendre à l’adversaire. Puis forcément, ils prennent confiance et c’est ce qui les relance. Nous devons devenir plus matures et plus intelligents. »

À 25 ans, vous êtes le capitaine de l’équipe et les gens se tournent plus souvent vers vous lorsque les choses ne vont pas très bien. Comment ressentez-vous cette situation ?

HEYNEN: « Je pense qu’il est logique que l’on attende davantage du capitaine, tant le monde extérieur que des joueurs. »

Quel genre de capitaine êtes-vous ?

HEYNEN : « Sur le terrain, j’essaie de tirer tout le monde vers le haut. J’essaie de montrer l’exemple en me battant à chaque seconde et j’essaie de m’assurer que chacun accomplit ses tâches. Sur le terrain, j’essaie de montrer ce que Genk représente. Dans le vestiaire, je ne suis pas la personne qui va frapper du poing sur la table. Je m’entends bien avec tout le monde. Jeune ou vieux, ça n’a pas d’importance. J’essaie simplement de jouer le rôle de capitaine pour tout le monde, à ma façon. »

Vous avez joué plus de 200 matches pour Genk, 210 pour être exact. Laquelle de ces rencontres vous a le plus marqué ?

HEYNEN :  » Je choisis le match pour le titre à Anderlecht (1-1, 16 mai 2019, ndlr.). Tout s’est passé comme prévu : nous avons remporté le championnat, j’ai reçu mon premier trophée, j’ai également marqué l’unique but, … C’était vraiment mon meilleur moment sous les couleurs de Genk. »

Et quel est votre meilleur souvenir de ces 200 matches ?

HEYNEN : « Il y en a quelques uns : la victoire en Coupe, le titre de champion, mes premières minutes avec les pros. Je pense qu’il ne faut jamais oublier d’où l’on vient et mon premier match pour Genk est certainement l’un de mes meilleurs souvenirs. Je joue pour Genk depuis l’âge de six ans, et le fait de pouvoir jouer dans l’équipe première, c’était vraiment quelque chose de spécial mais aussi d’extraordinaire. »

Il y a aussi eu de moins bons moments. Quel est le plus douloureux ?

HEYNEN : « Mes deux graves blessures au genou. Je ne suis pas sujet aux blessures, je n’ai jamais de blessures musculaires, mais comme je me suis déchiré deux fois le ligament croisé antérieur, je n’ai pas pu jouer au football pendant presque deux ans au total. Mais cela fait partie de ce sport et cela m’a certainement rendu plus fort. Je peux maintenant m’occuper d’autres blessures graves et si un coéquipier rencontre un problème similaire, je peux lui donner des astuces et des conseils pour l’aider à affronter cela. Je sais de quoi je parle et je peux les encourager. Après, je veux transformer le négatif en quelque chose de positif. Je n’ai finalement pas l’impression d’avoir perdu deux ans de ma carrière ou le sentiment de devoir rattraper mon retard maintenant. Ces deux blessures m’ont vraiment rendu plus fort, car tout au long de la saison, vous n’avez jamais le temps de vous concentrer pleinement sur l’entretien de votre corps. Tu dois juste te remettre au travail chaque week-end. Si vous ne devez pas jouer, vous pouvez enfin accorder toute votre attention à votre corps afin de le renforcer. Lorsque j’ai effectué mes débuts à Genk, je pesais 15 kilos de moins que maintenant. Grâce à ces blessures, j’ai eu le temps de me renforcer musculairement et de devenir plus costaud. »

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A 25 ans et après 200 matchs avec Genk, vous envisagez de franchir un palier, avez-vous déclaré le mois dernier.

HEYNEN : « Je pense qu’avoir de l’ambition n’est jamais une mauvaise chose. Si une opportunité intéressante se présente cet été et qu’elle est bénéfique à la fois pour moi et pourGenk, nous pourrons certainement en discuter. Mais si cela ne se produit pas, je vais rester à Genk sans problèmes. »

On doit sans doute souvent vous parler de joueurs qui ont quitté Genk pour l’étranger, comme Ruslan Malinovsky ou Leandro Trossard ?

HEYNEN: « Avec certains, j’ai encore des contacts de temps en temps, par exemple avec Leandro. Ces joueurs ont prouvé à Genk qu’ils méritaient de passer à cette étape et maintenant ils le montrent dans leur club actuel dans des compétitions plus huppées. Je veux réussir à le faire aussi un jour, mais si ce n’est pas cet été, ce ne sera pas grave. Ce sera peut-être dans un an ou deux ans. »

Avez-vous reçu des offres concrètes de l’étranger dans le passé ?

HEYNEN: « Non, mais je n’avais pas non plus encore l’ambition de franchir un palier et de partir à l’étranger. Il n’en a jamais été question, car je n’avais pas l’impression d’avoir encore prouvé à Genk ce qu’il fallait pour revendiquer un transfert dans une compétition plus relevée. À l’heure actuelle, j’ai remporté le titre et la Coupe, j’ai disputé des rencontres de Ligue des champions et de Ligue Europa, je suis capitaine, … Aujourd’hui, je peux dire que j’ai beaucoup progressé. Peut-être que c’est donc le moment de m’en aller. Mais j’insiste vraiment que si ça n’arrive pas, je ne vais pas m’en plaindre. Si c’est possible, j’aimerais franchir le pas. Je ne veux pas non plus aller à l’étranger pour rejoindre uun club qui lutte contre la relégation. Je préfère alors rester ici et avoir une chance de me battre quasiment toutes les saisons pour gagner des trophées. L’intention est d’aller à l’étranger et d’évoluer pour une équipe de haut niveau ou du subtop. Je ne veux accepter qu’une offre pour un club qui me permettra de m’améliorer et de progresser vraiment. »

Dans quel championnat étranger aimeriez-vous évoluer ?

HEYNEN : « J’ai toujours eu le sentiment que je m’adapterais mieux en Italie ou en Espagne. Pas seulement pour la météo plus agréable, même si c’est certainement un bel atout. Une belle ville n’est pas non plus sans importance au moment de faire mon choix, car ma compagne et moi attendons notre premier enfant en octobre. Nous avons donc besoin d’un lieu facilement accessible pour nos proches. J’aimerai aussi vivre dans un lieu qui offre des possibilités d’activités culturelles, qui est agréable à vivre et où l’on ne doit pas rester tout le temps à la maison parce qu’il est isolé de tout. La vie à côté du football est aussi importante à mes yeux. »

En mars, il y a eu un rassemblement des Diables rouges sans les joueurs qui avaient déjà plus de 50 sélections au compteur. Mais vous n’étiez pas là. Est-ce que vous étiez déçu de ne pas être de la partie ?

HEYNEN : « C’était une déception mais… Bien sûr, vous espérez être repris, mais je pourrais aussi être autocritique et dire que je n’ai pas atteint le bon niveau qui est attendu pour être repris en équipe nationale. Si je n’avais pas été convoqué alors qu’on venait de remporter le titre ou la saison dernière, j’aurais été très déçu. »

Le sélectionneur national vous a-t-il contacté pour vous expliquer ses choix du mois de mars ?

HEYNEN : « Non, il ne m’a jamais appelé. J’ai eu un très bref contact sur WhatsApp une fois, mais ça n’a rien donné. De quoi s’agissait-il ? Je vais garder la teneur de cette discuission pour moi pour le moment. (rires)

Pensez-vous devoir aller à l’étranger pour être repris avec les Diables Rouges ?

HEYNEN : « Je pense que d’autres joueurs ont montré que l’on peut être appelé en équipe nationale, même en jouant en Belgique. Cela ne joue certainement pas un rôle dans mon désir de transfert. Je vais le répéter à nouveau, mais si ça ne se fait pas, je suis heureux à Genk.

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