© BELGA (BRUNO FAHY)

« Bruges-Genk? Une source d’inquiétude potentielle avant de retrouver la concurrence européenne »

Notre journaliste Guillaume Gautier répond à trois questions autour de la 21e journée de Pro League. Au menu : les buts des Mauves, le mercato carolo et le choc au sommet.

Anderlecht a-t-il un problème de finition ou de création ?

« À force de l’entonner au bout de chaque prestation aboutie sur le terrain, mais décevante au marquoir, le laïus de Vincent Kompany prendrait presque des airs de refrain. Anderlecht a bien joué, mais la concrétisation n’était pas au rendez-vous. La question mérite cependant d’être posée : et si les occasions des Mauves étaient plus présentes en quantité qu’en qualité ?

En plus de se créer peu de grosses occasions, Anderlecht en convertit très peu.

Un détour statistique apporte une partie des réponses. Parlons big chances, ces occasions qui sont considérées comme ayant au moins 20% de chances de finir au fond des filets. Depuis le coup d’envoi de la saison, Anderlecht s’en est procuré trente-quatre, alors que les équipes les plus prolifiques de l’élite ont déjà la cinquantaine bien accomplie. Seuls les Waeslandiens de Nicky Hayen et l’Excel Mouscron font moins bien que les Bruxellois.

En plus de se créer peu de grosses occasions, Anderlecht en convertit très peu. Seules trois de leurs trente-quatre tentatives sur big chance ont fini au fond des filets. Un problème que le Sporting espère résoudre avec les arrivées de Jakob Bruun Larsen et Abdoulay Diaby. Parce que si tout semble reposer sur les épaules de Lukas Nmecha, il ne faudrait pas oublier que sans les penalties, l’espoir allemand n’a fait trembler les filets qu’à cinq reprises cette saison. »

Bruges-Genk était-il le meilleur match de la saison ?

« Le spectacle était indéniablement au rendez-vous. Pas seulement parce que les deux équipes sur la pelouse présentent les arguments offensifs les plus percutants du pays, mais aussi grâce à l’espace dont ces joueurs ont pu bénéficier dans une rencontre où l’organisation défensive était visiblement restée aux vestiaires. La facilité avec laquelle Clinton Mata sur l’ouverture du score, puis Bryan Heynen sur l’égalisation, peuvent lancer sans aucune pression le ballon dans le dos d’une défense bien trop haute sont les symptômes les plus visibles de ce match tellement ouvert qu’il ressemblait parfois à une rencontre d’Eredivisie, voire à une opposition imaginaire entre deux Beerschot d’Hernán Losada.

Tous les ingrédients d’une rencontre télégénique et divertissante étaient donc réunis sur la pelouse, mais les matches les plus spectaculaires ne sont pas toujours les meilleurs. Finalement, c’est un peu comme au cinéma : le match au sommet de la Pro League avait plus l’allure d’un blockbuster que d’un film d’auteur. Un plaisir pour l’oeil en quête de divertissement, mais une source d’inquiétude potentielle à quelques semaines de mesurer le niveau belge à sa concurrence internationale sur la scène européenne. »

Charleroi est-il toujours aussi malade après sa défaite dans le choc wallon ?

Malgré le résultat une nouvelle fois négatif, Karim Belhocine a joué la carte de l’optimisme au bout de la défaite des siens à Sclessin. Sur l’ensemble de la rencontre, très ouverte, un match nul aurait probablement été un verdict plus juste pour les deux équipes, mais Charleroi a une nouvelle fois payé un manque de qualité défensive qui commence à coûter énormément de points. Réputés pour leur solidité défensive, les Zèbres n’ont désormais plus que la septième meilleure défense du championnat. En vingt-trois sorties, ils ont encaissé dix buts de plus qu’en vingt-neuf matches la saison dernière (22).

Capable de gagner des points pour les Zèbres en début de saison, Nicolas Penneteau donne désormais plus souvent l’impression d’en perdre.

Symboles de ce naufrage d’une arrière-garde longtemps imperméable, Modou Diagne et Nicolas Penneteau ont été les héros malheureux de la fin de rencontre en bords de Meuse. Le défenseur sénégalais – qui n’a toujours pas gagné un match avec Charleroi cette saison – a quitté la pelouse au bout d’une énième approximation et était visiblement perturbé dans sa vision sur les longs ballons, alors que le vétéran corse semble perdu sur le but de la victoire de Jackson Muleka et enchaîne avec deux sorties catastrophiques dans les arrêts de jeu. Capable de gagner des points pour les Zèbres en début de saison, le dernier rempart donne désormais plus souvent l’impression d’en perdre. La guérison des Carolos passera probablement par derrière.

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