Marc Degryse

Bonne nouvelle : Bruges ne va pas se promener !

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, Genk et le Standard sont en mesure de concurrencer le Club Bruges pour le titre.

On pensait que la défaite surprise en Europa League allait peut-être signifier un coup d’arrêt pour Genk en championnat. La réponse a été très claire sur le terrain de Gand avec une magnifique démonstration. Ni cette défaite européenne, ni l’absence de Leandro Trossard n’a enrayé la machine. Trossard n’est pas là ? Philippe Clement lance Joseph Paintsil qui répond en marquant deux buts. Bien sûr, en face, Gand était insignifiant. Là-bas, Ivan De Witte et Michel Louwagie paniquent clairement en voyant que leur équipe risque de ne pas participer aux play-offs 1. Il y a un boulot énorme à refaire à la Ghelamco.

Genk s’est baladé, et quand une équipe mène 0-3 après une demi-heure alors que ça pourrait être 0-4 ou 0-5, ça dit tout sur sa valeur du moment. C’est une machine qui a clairement toutes les bonnes pièces pour jouer le titre. Genk a marqué 31 buts en dix matches, quelle moyenne ! Le danger vient de partout : les médians centraux, les joueurs de flancs, les attaquants, tout le monde est redoutable. Et on est à des années lumière d’une équipe qui jouerait la tête du classement avec un football simplement réaliste, avec un entraîneur calculateur, avec des joueurs prudents. C’est un ensemble très agréable à regarder.

Quand on décide d’aller voir un match de ce Genk, on s’assied et on profite tranquillement du spectacle. Ça bouge, ça va vite, ça provoque, ça marque. Et avec Sander Berge, Alejandro Pozuelo et Ruslan Malinovski, on a actuellement l’entrejeu le plus fort du championnat. Je parlais du remplacement de Trossard par Paintsil, mais ce n’est même pas le seul poste où Clement peut changer sans diminution de la qualité d’ensemble. Il a un noyau élargi dans lequel il peut puiser à tout moment sans se tracasser.

Et puis, il y a eu la démonstration du Standard contre Bruges. Déjà avant le match, on avait l’impression que ça allait être une grosse soirée, avec ce magnifique tifo pour les 120 ans du club. On se croyait revenu aux soirs des derniers titres, c’était bouillant. J’ai l’impression que, plus qu’Anderlecht, Bruges est devenu l’équipe à battre pour les joueurs et les supporters du Standard. Il n’a pas fallu deux minutes pour comprendre que les Rouches étaient au poil, avec ce premier rush de Luis Pedro Cavanda qui aurait déjà pu faire basculer le match.

Après une démonstration comme celle de ce dimanche, je crois qu’on peut dire que la méthode Preud’homme est rentrée dans les têtes.

Après cette action, ça ne s’est pour ainsi dire jamais arrêté. Le Standard a pris le Club à la gorge, comme une proie qu’il avait décidé de ne pas lâcher pendant une heure et demie. Razvan Marin et Mehdi Carcela ont plané sur le match, Moussa Djenepo fait un peu plus oublier Edmilson week-end après week-end. On n’aurait pas sourcillé si le Standard était rentré à la mi-temps avec trois ou quatre buts d’avance. Contre le champion et leader, quand même !

Ce Standard valait celui des play-offs, celui de la fin de parcours de Ricardo Sa Pinto. Il a fallu un peu de temps pour le retrouver, normal avec un nouveau staff qui imprime une autre touche, impose d’autres méthodes de travail, vise un autre style de football. Dès les premiers matches de cette saison, on avait compris que les joueurs allaient avoir besoin d’un peu de temps pour cerner et assimiler la méthode de Michel Preud’homme. Après une démonstration comme celle de ce dimanche, je crois qu’on peut dire que c’est rentré dans les têtes.

Bruges ne pouvait rien revendiquer de plus. Il n’y a pas de honte à être balayé par un adversaire pareil. Mais on peut s’interroger sur les deux derniers matches du Club. Aussi bien à Madrid qu’à Sclessin, on a vu une équipe en souffrance dès que l’adversaire poussait. Il y a, déjà, quelques joueurs qui semblent à la recherche de leur deuxième souffle, et Ruud Vormer en est peut-être la meilleure illustration. Je pourrais aussi citer Wesley, qui rate des contrôles simples et n’arrive plus à garder un ballon. Dans ces deux gros rendez-vous, on a vu les limites actuelles du Club. Les gars d’Ivan Leko semblent condamnés à ne pas se promener cette saison, avec un Standard et un Genk à ce niveau.

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